mercredi 20 février 2013

Agen. Bousculé, le Tahitien refuse l'affrontement et quitte son procès

Raymond Térématé, qui nie farouchement les deux assassinats de Saint-Eutrope de Born, a refusé hier après-midi de revenir à son procès, lequel a continué sans lui. La température est montée d'un cran.
Il avait changé de survêt, mais pas de position, persistant dans ses dénégations. Elle avait troqué son chignon pour une queue-de-cheval soigneusement ramenée sur les épaules. Les deux accusés du double assassinat de Saint-Eutrope de Born sont revenus hier matin dans le box de la cour d'assises de Lot-et-Garonne, mais seule Bérengère Jappet-Granon y a terminé sa journée.

«Bougé» par les avocats

Commençant à «bouillir» sous le feu des questions de la présidente Annie Cautres, d'un avocat de la partie civile, Me Edourad Martial, qui l'a particulièrement «bougée», et du défenseur de sa complice présumée, Me Alexandre Martin, cachant de moins en moins ses contrariétés face aux éléments à charge qu'on lui mettait sous le nez, multipliant les regards noirs vers sa coaccusée ou certains témoins, Raymond Térématé a craqué. Pas en revenant sur ses déclarations, surtout pas, mais en refusant de rejoindre le box à la reprise d'audience de fin d'après-midi.

Dégâts dans sa geôle

Malgré une sommation de comparaître qui lui a été adressée par la cour, le Tahitien a persisté dans son refus. Alors que la loi lui en donne la possibilité, la présidente Annie Cautres, ne l'a pas contraint à revenir par la force. Il est vrai que l'opération se serait révélée délicate, malgré la garde très rapprochée des trois, voire quatre hommes du GIPN qui ne le quittent pas d'une semelle depuis le premier jour.
L'homme a été emmené dans une geôle du palais de justice où il aurait causé quelques dégradations. Et il paraissait hier soir peu probable que Térématé accepte de comparaître à nouveau, auquel cas le procès continuera sans lui, situation rare en assises.
Il est vrai qu'avec l'examen détaillé des faits, la journée a été rude pour l'accusé. Mais elle l'a été aussi pour les familles des deux victimes, Hakim Aïssa et Benjamin Genet. On a rappelé que le premier n'avait plus donné trace de vie à partir du soir de Noël 2009 et si on n'a jamais retrouvé de cadavre, les restes d'un bûcher découvert par les enquêteurs à proximité de la maison, ne laissent guère de doute sur ce qu'il est devenu. Et Bérengère a maintenu avoir vu le corps d'Hakim brûlant sur un bûcher…
«Assassiner un ami ?»
Le second a disparu le 2 mars 2010, jour où le Tahitien aurait déclaré à Bérengère : «Je lui ai mis une balle dans la tête. Il a pleuré comme un bébé». Le corps de Genet sera retrouvé le 6 avril, grâce aux indications de cette dernière, dans les bois qui jouxtent la villa de Saint-Eutrope.
Deux forfaits que l'accusé a encore catégoriquement rejetés hier, disant notamment à propos d'Hakim : «Je ne comprends pas pourquoi elle m'accuse d'avoir assassiné mon ami».
Térématé absent des débats, il n'y aura désormais plus qu'un seul son de cloche sur le banc des accusés, forcément à charge. En attendant celui de son défenseur, Me Philippe Bellandi.

http://www.ladepeche.fr/article/2013/02/20/1565160-bouscule-le-tahitien-refuse-l-affrontement-et-quitte-son-proces.html

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