mardi 12 février 2013

Saint-Eutrope-de-Born (47) : un corps brûlé, un cadavre et deux accusés

Deux êtres. Un homme et une femme. L’histoire dit même qu’ils ont été amants. Un duo présenté comme les rescapés d’un quatuor pour la dernière fois réuni pour le réveillon de Noël 2009, à Saint-Eutrope-de-Born, dans, avec trois ans de recul maintenant, la si bien nommée villa Malaise… Raymond Térématé, alias Tahiti, 30 ans l’année prochaine, et Bérengère Jappet-Granon, née en 1983, s’assiéront lundi prochain sur le banc des accusés de la cour d’assises de Lot-et-Garonne.
Le premier pour répondre des assassinats de Hakim Aïssa et Benjamin Genet. Deux crimes dont il se déclare innocent. La seconde pour complicité de l’assassinat de Benjamin Genet, le père de ses trois jeunes enfants. Le procès qui s’ouvrira dans une semaine est placé sous haute surveillance. Pour se prémunir des excès de personnalité de Raymond Térématé, le GIPN est attendu afin d’assurer la sécurité des uns et des autres.

La première session de la cour d’assises de Lot-et-Garonne de l’année 2013 devait s’ouvrir ce matin, avec un dossier de viol sur mineur. Celui-ci ayant été reporté, les débats seront lancés pour de bon mercredi prochain avec le procès d’un homme né en 1973 à Épernay (51), qui sera jugé pour le viol de sa femme dont il était en instance de séparation. Des faits que l’accusé conteste dans leur intégralité.
En avril 2011, il se serait introduit au domicile de sa victime, à Sainte-Colombe-en-Bruilhois, pour lui infliger de nombreuses agressions physiques et sexuelles. L’accusé aurait ensuite entraîné la plaignante jusque sur les rives de la Garonne, où il aurait finalement renoncé à son projet de la supprimer. Le verdict est espéré vendredi prochain. L’accusé est assisté de Me Bruneau. La partie civile est représentée par Me Bellandi.

Tahiti est décrit comme un individu dangereux. On lui reproche d’avoir supprimé ses deux victimes avec une arme à feu. Deux crimes inscrits dans la complexité des liens unissant ces quatre personnes réunies dans la villa de Saint-Eutrope où, d’après des éléments d’enquête que la cour d’assises devra valider, les uns et les autres assuraient leur subsistance grâce aux revenus d’un trafic de drogues. Un trafic au sein duquel les trois hommes occupaient un rôle clairement défini.
Le Tonneinquais Hakim Aïssa aurait tenu le poste de chef. Benjamin Genet celui de mule. Raymond Térématé celui de chargé des basses œuvres et de vendeur. M. Aïssa aurait été tué pour solder les nombreuses questions d’argent qui agitaient les relations entre les trois animateurs présumés du réseau.
Par Térématé ? Par Térématé et Genet ? La cour devra trancher cette question quand celle du traitement du cadavre du Tonneinquais ne semble faire guère de doute : il a été brûlé dans un feu allumé le jour de Noël 2009 et alimenté par ces deux hommes...
Concernant Benjamin Genet, son corps était retrouvé le 6 avril 2010, soit plus d’un mois après sa disparition, enterré dans un bois jouxtant la villa de Saint-Eutrope-de-Born, dans une fosse couverte de branchages et de troncs, la tête dans un sac en plastique jaune, les mains gantées et le tout enfoui sous une bâche. Son décès serait dû à un tir d’arme à feu pénétrant au niveau du globe oculaire gauche avant de passer la cavité crânienne et le cerveau, selon le rapport d’autopsie.
Genet, toujours d’après le juge d’instruction, a été abattu par Raymond Térématé, en répression des violences qu’il aurait fait subir à Bérengère Jappet-Granon. Cette dernière ayant encouragé Tahiti, avec lequel elle avait entamé une liaison, à agir avant de devenir officiellement sa compagne.
Le verdict est attendu le 22 février. Raymond Térématé est défendu par Me Bellandi. Bérengère Jappet-Granon par Me Martin. Les parties civiles sont représentées par Me Martial et Me Derisbourg.

http://www.sudouest.fr/2013/02/11/un-corps-brule-un-cadavre-et-deux-accusesjuge-pour-viol-sur-sa-conjointe-963063-3834.php

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