dimanche 10 février 2013

Tarbes. Madame dérouille, même avec un pacte

Handy est un grand gaillard de militaire, qui arrive à la barre avec son épouse, laquelle s'est retrouvée aux urgences, un soir de septembre 2012, la tête comme une citrouille, les yeux pochés et des plaies partout. Elle venait tout juste d'être passée à tabac par Monsieur. Ce soir-là, Handy était de permanence à la caserne mais il avait furieusement envie de voir ce qui se passait chez lui en son absence. Une envie d'autant plus impérieuse qu'il avait déjà bien picolé avec ses copains de régiment et que, comme chacun sait, l'alcool ne rend pas particulièrement intelligent, mais souvent vindicatif. Il déboule comme fou chez lui : «Le chat n'était pas là, alors les souris dansaient !», dit-il. Les souris, c'est son épouse, une amie de cette dernière et les jeunes filles du couple. La pagaille qui résulte de la petite fête le met en fureur et il cogne, il cogne. «Ce n'est pas la première fois que ça vous arrive, souligne la présidente Sophie Ladoues. Déjà, en Polynésie, vous avez eu de nombreux problème avec l'alcool…» «Oui, je regrette et tout est basé sur l'alcool. Sans alcool, il ne se passe rien. Quand je suis sous le pacte, ça va très bien.»
Un peu étonné, le tribunal va se faire expliquer cette histoire de pacte : «Ben, c'est très sérieux : chez nous, en Polynésie, on prend un engagement officiel, devant un prêtre, et on prend le pacte de ne pas boire. Mais là, le pacte s'était terminé la veille.» Plus de pacte, donc à lui la bouteille et les baffes qui vont avec. «Quand il est sous le pacte, c'est un très bon père, un très bon mari, explique l'épouse. Mais quand le pacte est fini, ça repart en mille fois pire.» Et si on lui demande quand il va faire traiter sérieusement son problème d'alcool, il rétorque illico : «Je n'ai pas besoin de médecin, puisque j'ai le pacte. D'ailleurs, je vais en reprendre un pour cinq ans cette fois. On ne peut pas plus.» Pour la présidente : «Un pacte ou un bout de papier, ça ne peut pas suffire».
Handy écope de 4 mois de prison avec sursis et surtout d'une obligation de soins. Le pacte va se traiter en clinique et les souris pourront désormais danser en toute sérénité, sans avoir à craindre la menace d'une tapette géante au taux d'alcoolémie faramineux…

http://www.ladepeche.fr/article/2013/02/05/1553016-madame-derouille-meme-avec-un-pacte.html

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