mardi 12 mars 2013

Vendangeur pendu. Les temps forts de la première journée de procès

Ce lundi matin, début du procès devant la cour d’assises du Maine-et-Loire des sept vendangeurs, accusés de meurtre, tortures et actes de barbarie et non-dénonciation de crime.
Les faits remontent au mois d’octobre 2008. Aurélien Pioger, âgé de 28 ans à l’époque, faisait les vendanges, à Saint-Lambert-du-Lattay. Avec une bande d’amis, qu’il était heureux de retrouver selon la famille de la victime.
Un dimanche matin, son corps avait été trouvé pendu dans un appentis, près des vignes. La victime avait subi des coups d’une violence rare. Une dernière expertise médico-légale indique même une strangulation manuelle.
Aujourd’hui, après l’énonciation des faits, le président a invité les témoins à tenter de rendre compte de la personnalité d’Aurélien. Un jeune homme jugé non-violent. Retour sur une première journée riche en émotions.
Le déroulé de la journée
17 h 54. L’audience est suspendue, reprise demain matin.
17 h 36. Le grand-père d’Aurélien, l’un de ses confidents les plus proches, s’avance. « Depuis son décès, on est mal dans la famille. On veut la vérité. Je n’ai pas de haine, mais j’ai de la colère, qui ne me quittera jamais. Ce qu’ils lui ont fait, c’est de la sauvagerie ! », s’exclame-t-il en levant les bras au ciel.
17 h 04. Alexandre, le frère de la victime de Saint-Lambert-du-Lattay : « Je veux la vérité, la justice. Et honorer la mémoire d’Aurélien, salie toujours encore aujourd’hui. »
16 h 30. La sœur de la victime, Floria, témoigne, devant des accusés prostrés. « J’ai dû changer de travail, à la suite du décès de mon frère. À chaque fois qu’on voyait Aurélien, ça a toujours été des bons moments. Il adorait tout ce qui était culturel. »
À la question des tendances suicidaires avancées par des accusés, la sœur d’Aurélien réfute catégoriquement.
15 h 47. Une témoin s’interroge à son tour : « La thèse du suicide, je n’y croyais pas. Il était heureux d’aller faire les vendanges. Je pense qu’Aurélien avait foi dans les hommes, non violent. »
15 h 18. Des photos de famille d’Aurélien Pioger, qui datent de l’été 2007, sont montrées sur un grand écran. La fille du viticulteur où travaillait Aurélien est effondrée.
14 h 56. La mère d’Aurélien arrive à son tour à la barre : « Mon fils était serviable, pacifiste. J’ai du mal à en parler au passé. Le jour où il est mort, la terre s’est ouverte sous nos pieds. » Elle reprend ses esprits et poursuit. « On se sent désenfantés, je ne sais pas si ce mot existe. Maintenant, je ne peux plus le voir qu’au cimetière de Chalonnes. Ce que j’attends de ce procès, c’est la vérité, rien que la vérité sur la mort de mon fils. »
14 h 15. Le père d’Aurélien arrive à la barre. Jean-Jacques Pioger : « Aurélien aurait eu 33 ans, notre fils aîné. Il a été scolarisé à Denée, puis Chalonnes. Aurélien a passé le bac pendant que nous étions en Suisse. »
Avant d’ajouter : « Ses assassins ont été lâches. On partage la douleur. Mais notre fils ne sortira pas de son cimetière. Aurélien était quelqu’un de bon, de sensible. Nous, on attend la vérité. Si le bonheur existe sur terre, c’était dans les lieux de sa jeunesse. » Entre les moments de déposition du père, un silence lourd règne dans la salle.
12 h 45. Cela fait près d’1 h 45 que les magistrats poursuivent la présentation des faits. Méthodiques. Dans la salle, les personnes présentes en nombre pour suivre ce procès sont à l’écoute. La lecture du dossier d’instruction continue jusqu’aux conclusions des expertises médico-légales, qui ont exclu un suicide d’Aurélien Pioger.
11 h. Après une première suspension d’audience, le président lit à haute voix le déroulé des faits de ce week-end tragique d’octobre 2008, à Saint-Lambert-du-Lattay. La mère de la victime retrouvée pendue ne quitte pas des yeux les trois accusés dans le box.
9 h 15. Entrée des accusés. Dans le box, trois hommes sont accusés du crime d’Aurélien Pioger, plus une femme, qui elle, comparaît libre. Tout comme deux hommes et une femme qui complètent la liste des accusés.
Auprès des magistrats, dont le président de la cour d’assises, Denis Roucou, six jurés ont été désignés : quatre femmes et deux hommes.
9 h. La salle d’audience de la cour d’assises du Maine-et-Loire, à Angers, est comble. L’affaire du vendangeur retrouvé pendu en octobre 2008 va enfin livrer son verdict. Même s’il va falloir patienter trois semaines. Un procès au long cours s’annonce donc.
 

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