mardi 19 mars 2013

Violences conjugales : quand l'amour devient un enfer

Terrible face à face hier devant le tribunal correctionnel entre un homme violent et sa compagne, terrorisée. L'homme reste en prison et ne pourra plus approcher sa victime.
«Nous sommes séparés depuis 2007. En réalité, il entre et sort comme s'il était chez lui. Il nous a fait vivre un enfer !»
À la barre du tribunal correctionnel de Toulouse, Nathalie maîtrise son émotion. Son avocate s'est placée à sa droite, barrière de protection entre elle et l'homme qui la fusille du regard dans le box.
«Elle ment. Elle veut garder l'argent qu'elle m'a volé. C'est une menteuse, une mythomane !», éructe l'homme, 46 ans, cheveux ras, regard sombre.
Sa femme raconte «les vexations, les violences, les menaces, les insultes». Jusqu'à ce jour de novembre où l'homme débarque à l'aube à Launaguet. «Il voulait une photo de la petite avant de partir pour Bordeaux», prévient son ex-compagne. Seulement dans la voiture entre la maison et la station de métro de Borderouge, au nord de Toulouse, le trajet vire au cauchemar. «Il a commencé à me menacer. Il a sorti un couteau. Il voulait me tuer !»
«Menteuse. Tu racontes n'importe quoi», répond le prévenu, arrêté fin janvier. Entre-temps, il était parti avec la voiture et l'avait détruite. ! «Elle est à moi cette voiture. Je ne peux pas me voler».
La présidente Rivière tente de jouer les Casques bleus sur la ligne de front. Abdelkader, fils d'un tirailleur «mort pour la France», élevé «par des sœurs» et qui se dit aujourd'hui séduit par «l'islam» rajoute ses couches. Irraisonnable.
«Quand on a été menacé de mort, il est inadmissible de se faire traiter de menteuse et d'escroc», répond la procureur Coquizart, exaspérée par cet homme sans limite et dont l'expert psychiatre craint «le passage à l'acte». Pas rassurant. Trois ans de prison dont six mois avec sursis sont requis. Dans ce monde où la brutalité a remplacé l'amour, Me Boucharinc ramène la balance de la justice à l'équilibre. Entre les cris et les scènes, un dernier enfant est né en 2010. «Il y a donc eu aussi de l'amour», insiste l'avocat. L'homme a finalement été condamné à un an de prison dont six mois avec sursis et mise à l'épreuve. «Avec interdiction de voir votre femme, même de lui téléphoner et de se rendre sur la commune de Launaguet», précise la présidente. Abdelkader est reparti en prison purger les cinq mois qui lui restent à effectuer. Sa victime a repris le chemin de Launaguet, des larmes plein les yeux.

http://www.ladepeche.fr/article/2013/03/13/1581192-quand-l-amour-devient-un-enfer.html

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