jeudi 25 avril 2013

Grégory : l’espoir se réduit

Tenus en haleine depuis plus de 28 ans et la découverte, le 16 octobre 1984, de Grégory Villemin, 4 ans, dans la Vologne, les médias nationaux se retrouvent régulièrement à la cour d’appel de Dijon. Et, à chaque fois, le discours de Jean-Marie Beney, le procureur général, est empreint d’une légitime déception : « Pas d’avancée significative, de révélation extraordinaire ».
Hier, la justice a annoncé que les dernières expertises ordonnées en septembre 2012 et avec les techniques de pointe du laboratoire bordelais Doutremepuich ou de l’IRCGN (Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale) avaient fait chou blanc.

Aucune certitude sur la voix du ou des corbeau (x)

En raison de la « qualité extrêmement critique » des enregistrements audio de la voix du ou des corbeau (x), aucun « locuteur » n’a pu être identifié. « Tout ce que nous savons, et encore, avec une très grande prudence, c’est qu’il y aurait deux locuteurs : une voix masculine et une féminine ».
Les analyses ADN sur les cordelettes qui entravaient le corps de l’enfant, déjà passées au scanner à deux reprises et donc très abîmées, n’ont débouché sur rien de concret : « Un mélange d’ADN masculin très partiel mais très difficilement exploitable ».

Impossible de mettre un nom sur les deux profils

Sur les chaussures, jamais expertisées, comme sur le bonnet, aucune trace génétique. Sur le pantalon et l’anorak, des profils partiels ou mélangés inexploitables. Sur son tee-shirt, le profil de Grégory. « Normal. Mais c’est quand même la preuve que l’on peut identifier quelqu’un 28 ans plus tard… ».
C’est en fait sur le pull de l’enfant ainsi que sur l’enveloppe d’un courrier anonyme, adressé en novembre au juge Jean-Michel Lambert et « jamais examiné par le passé », qu’ont été découverts deux profils ADN masculins complets. Diablement alléchant mais sans suite : ces deux empreintes ont été comparées avec celles contenues dans le FNAEG (Fichier national automatisé des empreintes génétiques) et celles des 280 personnes prélevées depuis la réouverture du dossier, en 2008, mais le résultat s’est avéré négatif. « Impossible de mettre un nom sur ces deux profils », assure le procureur général. Pour l’anecdote, l’unique ADN identifié est un profil partiel, relevé sur cette même lettre anonyme de 1984 et qui appartient au capitaine Sesmat…
Et maintenant ? « Il est surtout nécessaire de réaliser une nouvelle série de prélèvements supplémentaires », poursuit le procureur général. « Mais, attention, on ne va quand même pas demander l’ADN à toute la vallée de la Vologne. Le dossier n’est pas fermé mais c’est certain que l’espoir de trouver le meurtrier s’éloigne… ».

http://www.estrepublicain.fr/actualite/2013/04/25/gregory-l-espoir-se-reduit

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