mercredi 10 avril 2013

Montbéliard : marié, il voulait épouser sa maîtresse

Pantalon noir, chemise blanche, ce doctorant, 38 ans, fait plutôt bonne impression. L’air d’un intellectuel sage et réfléchi. Mais derrière cette apparence lisse, le trentenaire, marié, père de deux enfants, patron d’une société spécialisée dans l’informatique, cache une vie compliquée. Une autre facette même… En avril 2011, le chercheur, originaire du Nord, mène une double vie. Il est acculé par sa maîtresse, une Bethoncourtoise, qui le croyant célibataire, rêve d’avoir la bague au doigt. Qu’à cela ne tienne ! L’amant lui fait sa demande en mariage. Il falsifie trois pièces d’identité, la sienne, celles de son frère et d’un collègue de travail (qui, nom ou prénom transformés, doivent faire office de témoins) et les envoie à l’Etat-civil de Bethoncourt. Mais le pot aux roses est vite découvert… L’enquête conduit à l’interpellation du mari volage, poursuivi pour faux et usage de faux. « Je ne voulais pas me marier mais gagner du temps. Je savais que ça n’allait pas marcher mais j’avais peur que ma maîtresse me quitte », commente l’homme, condamné une fois, en 2002, pour des faits de proxénétisme. A noter tout-de-même qu’une salle de Bethoncourt avait été réservée pour les fiançailles… Résultat : il a perdu sa bien-aimée (celle de Bethoncourt) et doit gérer une situation familiale difficile. « Ma femme est au courant depuis quelques mois mais je ne l’ai pas informée que j’étais au tribunal aujourd’hui. Je ne fais que de brefs passages chez moi, je reste pour mes deux enfants et pour des raisons professionnelles », indique l’informaticien, qui, décidément, a tout pour plaire. « Quelles sont vos relations avec votre frère (Ndlr : lésé, celui qui devait servir de témoin malgré lui)? », s’enquiert le président Troilo. Réponse : « Plutôt bonne au vu de son statut. Pour lui, c’était embarrassant (Ndlr : le frère est gendarme).
Le trentenaire reconnaît avoir été pris dans une spirale infernale : « J’ai brodé, falsifié. Je mentais à tout le monde, en permanence », ajoute-t-il. Ultime recommandation du juge Troilo : « La prochaine fois, quand vous voulez vous marier, commencez par divorcer ! ».
Au ministère public, le vice-procureur Pascal regrette que le tribunal ne soit pas éclairé par une analyse psychologique du prévenu. Une personnalité plus complexe qu’il n’y paraît : « Il a une très grande facilité à tout justifier. Il dit qu’il s’est retrouvé acculé. Non, c’est faux. Simplement, il n’a pas su faire de choix. Il savait qu’il allait commettre un délit et s’est jeté la tête la première… À mon avis, cet homme, au niveau intellectuel supérieur, devrait s’orienter vers un professionnel, un psychologue », note le représentant du parquet en demandant 5.000€ d’amende.
Les juges sont allés au-delà des réquisitions. L’époux à la morale plus que bancale a été condamné à 3 mois de prison avec sursis et à 5.000€ d’amende.

http://www.estrepublicain.fr/actualite/2013/04/04/marie-il-voulait-epouser-sa-maitresse

Aucun commentaire: