mercredi 24 avril 2013

Procès PIP : Jean-Claude Mas demande pardon aux plaignantes

Mercredi, en marge de l'audience, Jean-Claude Mas, a demandé pardon aux victimes de prothèses PIP au sixième jour d'un procès qui doit durer jusqu'au 17 mai.
Le fondateur de PIP, Jean-Claude Mas, au cœur d'un scandale mondial d'implants mammaires frelatés, a demandé mercredi pardon à ses victimes. "Aux plaignantes, je demande de bien vouloir m'excuser pour le gel utilisé par PIP depuis 1992", a-t-il dit à quelques journalistes au sixième jour d'un procès hors normes prévu pour durer jusqu'au 17 mai. "Le syndrome de l'anxiété qui a été décrit est vraiment réel. Je comprends qu'elles souffrent et qu'elles aient peur", a-t-il ajouté.
Jean-Claude Mas, dont la société a vendu au moins 300.000 prothèses dans le monde, a admis à la barre avoir utilisé un "gel maison" non conforme pour la fabrication de ses prothèses mais il a nié que celles-ci soient plus dangereuses que celles de la concurrence.
"C'est un problème de morale, d'honnêteté"
Autre fait marquant de cette journée de procès : la venue à la barre d'un responsable Recherche et Développement chez PIP, Alban Gossé un des rares salariés à avoir démissionné face à la fraude au gel de prothèses. Interrogé par le tribunal correctionnel de Marseille, il a témoigné de la difficulté à quitter l'entreprise. Engagé dans l'usine varoise en 1997 - son premier emploi -, "sous l'autorité de M. Mas" (le patron), l'ingénieur aujourd'hui âgé de 38 ans apprend quelques années plus tard que la marque utilise, en plus du gel certifié, un gel non réglementaire.
"J'ai appris que le gel utilisé en production n'était pas celui que je citais dans mes dossiers techniques", a raconté le témoin, expliquant avoir quitté l'entreprise en 2006 après avoir tenté d'en partir dès 2003. "C'est un problème de morale, d'honnêteté", a-t-il dit. "Déontologiquement je ne pouvais pas rester," dit l'ancien salarié, que la direction de PIP finit par accepter de licencier début 2006. "Je n'avais pas beaucoup d'armes pour manifester mon désaccord, c'est compliqué de convaincre sa direction", a-t-il expliqué
Une économie de 1,2 millions d'euros pour PIP
Par ailleurs, l'abandon par la firme Poly Implant Prothèse (PIP) du "gel maison" a été envisagé en 2005 mais s'est heurté au refus du fondateur de la société, Jean-Claude Mas, ont précisé mercredi d'anciens cadres de l'entreprise. Avec un coût inférieur de 10 euros pour le "gel maison" par rapport au gel homologué Nusil, le choix d'un retour progressif à la norme a été abandonné. Pour la seule année 2009, le tribunal, où est jugée l'affaire, a précisé que l'économie réalisée grâce au gel PIP a été chiffrée à près de 1,2 million d'euros.
Cinq personnes - le fondateur de PIP Jean-Claude Mas et quatre anciens cadres - sont poursuivies dans ce procès pour tromperie aggravée et escroquerie. Plus de 5.000 porteuses d'implants ont porté plainte.
 

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