mercredi 22 mai 2013

Coup de théâtre au procès Meilhon : l'accusé implique une 2e personne

SUR PLACE - Au premier jour de son procès, mercredi, Tony Meilhon a avoué avoir eu un accident avec le scooter de Laetitia, avoir infligé les coups de couteau et jeté le corps. Mais pour ce qui est du démembrement de la jeune fille, l'accusé a, pour la première fois, impliqué un deuxième homme dont il ne souhaite pas dire le nom.

Stupeur mercredi après-midi à Nantes, au premier jour du procès de Tony Meilhon, poursuivi pour l'enlèvement et le meurtre de la jeune Laetitia Perrais en 2011 à Pornic. Invité à prendre la parole après la lecture de l'acte d'accusation, Tony Meilhon a affirmé qu'une deuxième personne l'avait aidé à découper le corps de la jeune Laetitia. Extraits de l'audience :

- Le président de la cour : Les faits seront examinés lundi, mais, à cet instant, confirmez-vous ou infirmez-vous les faits qui vous sont reprochés ?
- Tony Meilhon : En partie, il y a de la vérité, et il y a une autre partie... je vais l'expliquer. Je reconnais avoir eu l'accident, je reconnais avoir mis les coups de couteau, je ne reconnais pas avoir découpé le corps, je reconnais avoir jeté des morceaux à Lavau-sur-Loire. Pour l'autre point d'eau, je ne connaissais pas l'existence. Et je reconnais avoir eu une relation sexuelle consentie avec Laetitia. Je crois que j'ai fait le tour.
- Le président : Vous ne reconnaissez pas avoir découper Laetitia : sous-entendez vous qu'une autre personne l'a fait ?
- Tony Meilhon : Il y a quelqu'un d'autre, mais je ne donnerai pas l'identité de cet homme. C'est moi qui est fait appel à lui (...)Je lui ai remis des choses (...)Je n'ai pas fait appel à lui pour le dénoncer par la suite.
- Le président : Est-ce Alain Duhaut ? (ndlr : un ami que l'accusé avait dit avoir rencontré après avoir tué Laetitia et à qui il disait qu'il avait tout raconté. celui-ci doit comparaître comme témoin)
- Tony Meilhon : Il est entièrement innocent. Il n'a rien à voir dans cette affaire. J'ai essayé de me déculpabiliser sur lui, comme j'ai simulé des tentatives de suicides. (...) J'essayais d'avoir l'abolition. C'est difficile à porter un crime comme ça.
- Le président : Vous reconnaissez avoir donné des coups de couteau à Laetitia ?
- Tony Meilhon : Je pensais avoir donné des coups de couteau après la mort. Ce n'est pas un crime reproché par la loi de faire ça (...)
- Le président : Vous reconnaissez l'avoir étranglée ?
- Tony Meilhon : Il y a bien eu étranglement au cours de la soirée, mais c'était avant de la ramener à la Bernerie-en-Retz. Vous voulez que je continue ?
- Le président : Oui, comme c'est une nouvelle version.... Vous contestez donc les conclusions des experts quand ils disent que c'est l'étranglement qui a entraîné la mort de Laetitia ?
- Tony Meilhon : Tout à fait, je discrédite ça (...) Je voulais vous dire aussi que, pendant toute l'enquête je n'ai pas dit la vérité à 80% des faits.

L'accusé, devenu soudain très bavard, revient ensuite sur les conditions dans lesquelles il aurait emmené et tenté de se débarasser du corps..., ne manquant pas de s'arrêter sur les détails de ces gestes.
- Tony Meilhon : j'ai mis Laetitia dans une bâche en plastique pour qu'il n'y ait pas trop de sang dans la voiture. Je suis allé dans la forêt. J'ai mis des coups de couteau pour faire croire qu'elle était décédé comme ça (...) j'ai pris une hache, une pelle et des ustensiles pour creuser le sol. J'ai pas réussi à creuser : y avait de racines, des cailloux ou de la terre trop meuble. J'ai abandonné le projet (...) Après j'ai demandé à un ami de m'aider. Il a dit : "t'es fichu, faut se débarasser du corps, t'as pas le choix, je vais t'aider".
- Le président : C'est lui qui a découpé le corps ?
- Tony Meilhon se lance alors dans une descritpion sordide et crue de la manière dont il a tenté de démembrer le corps :  j'ai essayé (...) je pouvais pas (...). On s'est partagé la tâche. (...). Après je suis allé à Lavau (ndlr : pour jeter une partie du corps de Laetitia).
- Le président : Et votre "ami" est allé à Port-Saint-Père ?
- Tony Meilhon : Oui, je l'ai appris par la suite.
- Le président, avant de suspendre l'audience : Vous comprenez que c'est une version inédite ? On va devoir la confronter aux experts, notamment aux médecins légistes...
- Tony Meilhon : Oui

Le président décide de suspendre l'audience un quart d'heure.
 

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