mercredi 22 mai 2013

Pamiers. 20 mois de prison pour l'escroc

Shaine Nasr El Lah a été condamné à 20 mois d'emprisonnement pour escroqueries et détention frauduleuse de plusieurs faux documents administratifs. à l'aide de fausses identités, il a ouvert plusieurs comptes dans différentes banques pour ensuite réaliser des achats avec de l'argent qu'il n'avait pas.
«Shaine Nasr El Lah, si tel est votre vraie identité, vous êtes aujourd'hui jugé pour des escroqueries commises du 17 octobre 2011 au 27 mars 2013 à Pamiers, Toulouse, Nîmes, Montauban, Aucamville et Lattes ainsi que pour détention frauduleuse de plusieurs faux documents administratifs, un fait commis du 17 octobre 2011 au 27 mars 2013 à Pamiers et Toulouse», annonce Colette Perrault, présidente du tribunal correctionnel.
Cet Iraquien de 29 ans a déjà été condamné à deux reprises sous deux noms différents. Une première fois en 2006 pour vol et séjour irrégulier et une seconde fois en 2011, à un an d'emprisonnement avec sursis, pour vol aggravé et séjour irrégulier. Il s'agit donc de sa troisième condamnation. Il lui est reproché d'avoir ouvert des comptes dans différents établissements bancaires avec, en tout, trois identités différentes. De cette manière, il obtenait des carnets de chèques et des cartes bancaires. C'est avec ceux-ci qu'il réglait différentes courses (matériels de bricolage, vêtements, parfums, etc.). En tout, il a dépensé 65 437,21 mille euros avec de l'argent qu'il n'avait pas. De nombreux magasins ont ainsi été trompés par cette démarche.
Shaine Nasr El Lah explique, pour sa défense, qu'il a perdu ses papiers et c'est la raison pour laquelle il s'est procuré une nouvelle, mais fausse, identité lorsqu'il est arrivé en Italie en 2006. «Vous n'avez pas pu demander un certificat de naissance à votre famille ?», demande la présidente. «Le village où j'habitais a été totalement rasé. Je n'ai plus eu de nouvelles de ma mère ou mon père depuis des années», assure le prévenu. Et bien qu'il admette avoir ouvert ces comptes avec de fausses identités et avoir effectué, par la suite, des dépenses, il précise : «La mafia turque m'a obligé à commettre ces délits». La présidente tique. «Si tel est le cas, pourquoi n'en avez-vous pas parlé plus tôt ? Une enquête aurait été menée et cela aurait pu jouer un peu plus en votre faveur».
La procureure prend la parole et souligne que ce genre de délits «font mal. D'autant plus que ces chèques sans provisions coûtent très cher à l'économie et aux personnes touchées. Il a trouvé le moyen astucieux de se faire de l'argent facilement avec un mode opératoire qu'il a reproduit à de nombreuses reprises. Cette personne n'a cessé de tromper les établissements bancaires et les marchands à son profit, et tout ça poussé par la pression de la mafia turque ?», interroge t-elle. Ainsi, elle demande 28 mois d'emprisonnement et une peine supplémentaire de trois ans d'interdiction du territoire national français. Côté défense, maître Christian Etelin, pense que «l'enquête réalisée est sommaire
[…] . L'histoire de mon client est crédible. Je vous demande de tenir compte de ces événements et d'être moins sévère que la procureure». Et c'est avec des larmes sur les joues que Shaine Nasr El Lah ajoute avant de laisser les juges décider de son sort : «Ils m'ont obligé à faire ça. Je suis prêt à faire des travaux d'intérêt général. En prison, j'angoisse. S'il vous plaît madame». Le prévenu est déclaré coupable et est condamné à 20 mois d'emprisonnement et à une interdiction du territoire national français pendant 3 ans. Au titre des constitutions partie civile, le gérant de la société BP production, présent à l'audience, reçoit 5 000 euros de dommages et intérêts toutes causes confondues. Le tribunal alloue à SFR 1 668,02 euros, à Lidl 300 euros, au Crédit Mutuel 3 705 euros, à Sofemo 2 049 euros.

Aucun commentaire: