lundi 23 septembre 2013

Karim Achoui persiste dans sa mise en cause des services de police

L'ex-avocat Karim Achoui a réitéré lundi sa mise en cause de la police dans la tentative d'assassinat dont il a été la victime en 2007 et pour laquelle six accusés sont renvoyés devant la cour d'assises de Paris.
"J'espérais que la cour m'ôterait l'idée de mettre en cause un fonctionnaire de police mais, aujourd'hui, j'ai encore la conviction que M. Lapeyre a participé de prés ou de loin à cette affaire". Et, "à supposer qu'il y ait pas trempé, il en a au moins été informé", a assuré Karim Achoui, entendu en qualité de partie civile.
Interrogé jeudi, le commissaire divisionnaire, Stéphane Lapeyre, avait exprimé sa "révolte et sa colère" face aux accusations sans preuve de l'ex-avocat les qualifiant de "ridicules et diffamatoires".
Le policier, en poste à la PJ de Versailles à l'époque des faits, a expliqué à l'audience avoir reçu un renseignement de l'un de ses indics qui a permis aux enquêteurs d'arrêter la plus grande partie des accusés renvoyés aux Assises.
Parmi eux, figure le tireur présumé, Ruddy Terranova, qui a été un autre des informateurs du commissaire avant d'être radié des listes pour un comportement jugé "instable et dangereux".
"Si nous sommes ici aujourd'hui, c'est un peu grâce à M. Lapeyre", a souligné la présidente Xavière Simeoni à l'adresse de l'ex-avocat.
"S'il n'avait pas donné Ruddy Terranova et n'avait pas dit qu'il était son indic, je pense qu'il aurait fini dans le box", a lancé sans se démonter Karim Achoui pour qui le policier se serait "exonéré de toute responsabilité" en révélant l'affaire.
"Acharnement policier"
L'ex-avocat avait expliqué auparavant les raisons qui l'ont poussé, sur son lit d'hôpital au lendemain de la tentative d'assassinat, à mettre en cause les services de police.
Pour Karim Achoui, certains policiers lui en auraient notamment voulu d'avoir fait libérer l'un des frères Hornec, considérés comme "les parrains franciliens" et d'avoir défendu "un tueur de flic".
Il soupçonne également la police d'avoir voulu infiltrer son cabinet et présente sa condamnation en 2008 à 7 ans de prison dans la tentative d'évasion de l'un de ses clients, Antonio Ferrara, comme une autre preuve d'un "acharnement policier". L'avocat avait finalement été blanchi en appel dans ce dossier.
Répliquant à l'avocat général qui remettait en question ses certitudes, Karim Achoui s'est emporté : "Je ne suis pas accusé à cette barre. Dès que je mets quelqu'un en cause, j'ai l'impression que le ministère public vole au secours de cette personne", a-t-il lancé.
Concernant les six accusés, M. Achoui a confirmé à l'audience son identification "à plus de 100%" de Ruddy Terranova auquel il a reproché à l'audience "des regards menaçants".
Il a affirmé en revanche ne pas connaitre les autres membres de la bande à l'exception de Jacques Haddad, présenté par l'accusation comme un intermédiaire entre le tireur et le donneur d'ordre présumé Djamel Hakkar.
"A ce stade, je ne crois pas trop à la version de l'accusation", a glissé l'ex-avocat affirmant notamment ne pas voir l'intérêt de Djamel Hakkar qu'il ne "connait pas" à lancer un contrat contre lui.
L'avocat général a rappelé que Karim Achoui avait brièvement défendu en octobre 2005 le gérant d'une société censée avoir servi à blanchir l'argent de la drogue des frères Hakkar. L'avocat avait alors été contacté par deux hommes qui lui avait "suggéré" de demander à son client de renoncer à sa mise en cause des deux trafiquants.
"L'échange avait été solennel et courtois. S'agissait-il d'un rendez-vous d'intimidation ? Je ne l'ai pas pris comme tel", a assuré M. Achoui.

http://www.lepoint.fr/societe/karim-achoui-persiste-dans-sa-mise-en-cause-des-services-de-police-23-09-2013-1734287_23.php

Aucun commentaire: