dimanche 22 septembre 2013

Le gendre meurtrier retourne en prison

APRÈS un an derrière les barreaux, puis près d'un an et demi en résidence surveillée dans le Doubs au moyen d'un bracelet électronique, le meurtrier d'Huguette Removille est retourné en cellule. Telle est la décision de la cour d'assises de la Marne à laquelle il n'a fallu qu'une heure et demi pour rendre son verdict hier après-midi : six ans d'emprisonnement.
Cette relative rapidité s'explique par le fait que la culpabilité d'Alain Garinet n'a jamais été contestée. Oui, il a tué sa belle-mère acariâtre et impotente de 84 ans, le mercredi 6 avril 2011 à Heiltz-le-Maurupt, d'une décharge de fusil de chasse en pleine tête. La détermination de son geste implacable, il l'a assumée en appelant lui-même les gendarmes auxquels il avouera qu'il « voulait la voir morte pour qu'elle n'emmerde plus personne ». La seule interrogation était de savoir, comme l'a plaidé son avocat Me Sébastien Buzy, s'il convenait de lui infliger une peine qui le fasse retourner en prison. Pour l'avocate générale, Me Céline Pierron, qui a requis huit années d'emprisonnement, la réponse devait être positive. « Nous ne sommes pas dans un cas de légitime défense. »
Elle a assuré ne pas croire aux remords de l'accusé que celui-ci a réitérés hier matin, et que d'autres solutions auraient permis de mettre un terme aux persécutions que faisait subir la victime à Alain Garinet, son épouse Annie, leur fille Adeline et à Daniel, beau-frère d'Alain. À savoir : son placement en milieu médicalisé, sa mise sous tutelle, ou le déménagement des autres membres de la famille. « Ce meurtre ne peut pas être une simple parenthèse dans la vie de M. Garinet », dont elle a par ailleurs souligné qu'il ne présentait aucun risque de récidive.
Le prix de la liberté
Pour Me Sébastien Busy, l'origine du crime remonte cinquante ans en arrière quand le mari de la victime a été foudroyé. « Peut-être ne serait-elle jamais devenue ce qu'elle a été. » Il a repris l'avocate générale quant à la sincérité des remords d'Alain Garinet. « Vous ne pouvez pas dire qu'ils sont feints. Les experts ont indiqué qu'il était incapable d'exprimer ses sentiments. Et c'est toujours facile de dire à la famille ce qu'elle aurait dû faire en faisant abstraction de ce qu'elle a vécu. »
« Son beau-frère lui a écrit que son geste lui ouvrait une nouvelle vie. Mais voulez-vous que cette liberté retrouvée pour les autres se réalise au prix de l'enfermement d'Alain Garinet ? », a-t-il lancé au jury. « Ce crime doit être puni, mais vous pouvez permettre à Alain, par la peine que vous prononcerez, qu'il retrouve sa vie de grand-père, de père et d'époux », a-t-il plaidé, non sans rappeler que l'accusé avait une santé fragile, compte tenu qu'en plus de son infarctus de 1995 et de la leucémie pour laquelle il est traité depuis 2008, de récents examens ont décelé une embolie pulmonaire. Le jury ne l'a donc pas suivi.
Au prononcé du verdict par le président Latapie, Alain Garinet n'a pas bronché. Me Busy, qui qualifie la peine de « sévère », estime qu'il pourrait rapidement demander un aménagement, et dira en début de semaine s'il fait appel

http://www.lunion.presse.fr/region/le-gendre-meurtrier-retourne-en-prison-jna3b24n209413

Aucun commentaire: