mardi 28 janvier 2014

A Nice, 500.000 euros d'escroqueries avec de faux papiers

Ils sont neuf dans le box à répondre, depuis hier à Nice, d'escroqueries en bande organisée, de faux et usage de faux. Cinq hommes et quatre femmes. Pour la plupart brésiliens, cap-verdiens ou congolais. Trois suspects sont en fuite. Cinq comparaissent libres.
Le président du tribunal correctionnel, David Hill, a prévu cinq jours pour juger cette affaire tentaculaire, née d'une simple plainte de la société d'autoroute Escota.
« Cela démarre en mai 2010 quand deux abonnements de télépéage sont souscrits frauduleusement avec deux chèques volés et une fausse carte nationale d'identité portugaise», rappelle le président.
La gendarmerie du peloton d'autoroute tire le fil d'un incroyable écheveau. Les enquêteurs identifient un Brésilien, un certain Paulo Fernandes, connu sous une vingtaine d'autres noms d'emprunt. « Certains vous appellent le chef, le patron »,note le président Hill. Fernandes est aussi peu expansif à l'audience qu'il est imaginatif en escroqueries.
Des chéquiers volés au centre de tri
Près de 80 victimes, essentiellement des commerces, dans le Var et les Alpes-Maritimes, mais aussi en Normandie ou en Belgique, ont été floués par ses agissements. Préjudice total: près de 500.000 euros. Avec, comme point de départ, des chéquiers sans doute volés avec une complicité interne à La Poste.
Grâce à de faux papiers portugais, Fernandes et ses complices ouvraient ensuite des comptes où transitait l'argent, achetaient des voitures à crédit en Belgique, souscrivaient des abonnements téléphoniques... Des victimes, âgées, dont les coordonnées personnelles avaient été au préalable volées par leur femme de ménage, ont été spoliées.
L'une d'elle a perdu 125.000 euros en deux jours. À chaque fois, des petites mains contribuent au succès de l'organisation, moyennant quelques centaines d'euros. À l'instar de ce comptable niçois qui confectionnait de faux bulletins de salaires à la demande de Fernandes. « C'était pour leur faciliter l'obtention d'un logement », affirme-t-il, la main sur le cœur, à la barre.
Une conseillère en esthétique, aux fins de mois difficiles, reconnaît, elle, avoir écoulé des kits d'escroquerie. Elle aurait retiré en contrepartie environ 9 000 euros de commissions. D'autres prête-noms recevaient 30 % des sommes qui transitaient sur leurs comptes.
Une petite entreprise prospère jusqu'à ce que les gendarmes de l'autoroute enquêtent. Un travail colossal d'investigations à partir d'un simple badge de télépéage

http://www.nicematin.com/nice/a-nice-500000-euros-descroqueries-avec-de-faux-papiers.1599093.html

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