vendredi 28 février 2014

25 ans de prison pour le diamantaire meurtrier

Le diamantaire Nissim Kakon a été condamné aujourd'hui en appel par la Cour d'assises de l'Essonne à 25 ans de prison pour le meurtre en 1997 du joaillier Roger Szumeraj, soit la même peine qu'en première instance. Plus tôt dans l'après-midi, l'avocat général avait requis cette même peine, malgré les aveux de l'accusé, disant que Kakon n'avait pas "donné la vérité puisque ce n'est pas une vérité qui lui convient".

A l'énoncé du verdict, la veuve de la victime s'est jetée en larmes dans les bras de son fils et de sa fille. Nicole Szumeraj a déclaré tre "contente que ça se termine de cette façon". "J'attendais cette reconnaissance depuis 17 ans, et ils ont reconnu même la préméditation", a-t-elle dit. Le négociant en diamants, qui avait écopé de 25 ans de prison en mai 2011, avait toujours nié le meurtre. Mais à l'ouverture de son procès en appel, coup de théâtre,
il reconnaissait les faits, 17 ans après, avant de suggérer le lendemain un acte de légitime défense.

Pendant toute la durée du procès, Nissim Kakon, crâne dégarni avec encore quelques longues mèches grises dans la nuque, a parlé d'une voix froide, sans émotion, se montrant incapable d'exprimer du remords. Roger Szumeraj, alias Roger Super, 54 ans, avait été trouvé mort dans son atelier, tué de trois balles au visage et à la poitrine. La victime avait ce jour-là rendez-vous avec Nissim Kakon pour régler un conflit à propos d'un diamant de 171.600 dollars (152.450 euros). Szumeraj avait confié le gemme à Kakon pour le vendre mais le courtier en diamants ne lui aurait jamais remis l'argent.

Le soir du meurtre, Kakon fuyait au Maroc puis en Israël où il allait rester dix ans, avant d'être rattrapé par l'affaire et extradé en France. Le diamant, objet du litige entre les deux hommes, ainsi que d'autres pierres précieuses, n'ont jamais été retrouvés. Lors de ses aveux, l'homme de 65 ans a versé quelques sanglots secs, avant de souffler: "s'il vous plaît, je ne peux plus parler. Ma vie est gâchée".

"Des révélations après le verdict"

Invoquant des problèmes de mémoire, une santé fragile due à sa "souffrance depuis 17 ans" et omettant la douleur de la famille, il ira même, au troisième jour du procès, jusqu'à promettre des révélations à la veuve Szumeraj, "mais après le verdict". Pour l'avocat de la famille Szumeraj, la confirmation de la peine infligée en première instance est un "soulagement". "En avouant, il a livré une partie de sa personnalité qui était encore plus angoissante, il a montré à quel point il pouvait être pervers", a commenté Me Gérard Chemla.

Kakon dit qu'il n'avait pas l'intention de tuer, ignorant que son arme était chargée et qu'une balle était engagée dans le percuteur, et qu'il a tiré trois coups lorsque Roger Super s'est levé brutalement pour s'emparer d'une arme.  Il ne s'explique pas la présence de douilles différentes des projectiles retrouvés sur le cadavre. Son conseil, Me Jean-Yves Liénard, a tenté de prouver qu'il n'y avait pas ce jour-là préméditation. "C'est un meurtrier pour le moins, mais j'irai vous démontrer qu'il n'est pas un assassin", avait plaidé l'avocat de la défense, arguant de l'argent et des bijoux que le meurtrier a laissés sur place et de sa fuite précipitée en Israël. "Détestez-le autant que vous voudrez, mais s'il vous plaît, jugez-le", avait lancé Me Liénard.


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