jeudi 19 juin 2014

Meurtre d'une magistrate bordelaise : son ex-compagnon très nerveux au premier jour du procès

Sylvain Sinanovic, jugé pour l'assassinat de son ex-compagne magistrate en août 2011 à Bordeaux, est apparu très nerveux et vindicatif au premier jour de son procès devant la cour d'assises à Toulouse, expliquant que de toute façon sa "vie est finie".
Le 25 août 2011, il avait été interpellé quelques heures après la découverte du corps sans vie de son ex-compagne, Myriam Sanchez, dans la voiture de celle-ci. Devant les enquêteurs, il avait avoué l'avoir attendue de nuit en face de son domicile pour lui demander des comptes sur sa nouvelle relation et, dans "un état second", l'avoir frappée à plusieurs reprises avec un brise-vitre.
Invité par le président Dominique Bardou à retracer son parcours et à décrire l'histoire d'une relation amoureuse débutée alors que les deux avaient 15 ans à peine, l'accusé, 46 ans, s'est prêté avec beaucoup de difficultés à l'exercice, laissant entendre qu'il ne serait de toute façon pas écouté.
Carrure athlétique, bras croisés sur un polo beige et blanc, Sylvain Sinanovic a difficilement caché son agacement et donné l'impression qu'il pouvait exploser à tout moment.
"Aujourd'hui ma vie elle est finie", finira-t-il par lâcher au cours de l'examen de sa personnalité, où les jurés auront tout juste appris de sa bouche que son père, violent et alcoolique, "était un con", que ses relations avec sa soeur étaient "quelconques" et que celles avec sa mère étaient "très bien".
Manutentionnaire et sportif amateur, Sylvain Sinanovic avait suivi à plusieurs reprises sa compagne magistrate au gré de ses affectations à Châlon-sur-Saône, Nantes ou encore Libourne, avec plus ou moins de bonheur. Il n'était resté que quelques semaines à Châlon "parce qu'il n'y a rien là-bas" et s'était bien acclimaté à Nantes, où la famille avait acheté une maison. Leur couple a commencé à battre de l'aile en 2007 et la rupture était survenue en 2009, Sylvain Sinanovic reprochant dans les derniers mois à son ex, également enseignante à l'École nationale de la magistrature (ENM) à Bordeaux, de ne pas lui faciliter l'accès à leurs deux enfants et d'avoir noué une nouvelle relation.
"J'étais toujours la dernière roue du carrosse", a-t-il assuré à la barre. Le président l'interroge alors sur sa difficulté à se remettre de leur séparation, comme en témoigne une hospitalisation en hôpital psychiatrique courant 2009. "Peu avant les faits, vous lui passiez encore beaucoup de coups de fil, de SMS?", s'étonne le magistrat. "Je vous rappelle qu'on avait deux enfants en commun", rétorque l'accusé d'un ton saccadé dont il s'est rarement départi, sauf pour confier: "Ça restera mon véritable amour. J'avais encore des sentiments pour elle (...) Mais elle m'a fait tourner en bourrique." 
Le procès doit se terminer vendredi.

http://www.sudouest.fr/2014/06/18/toulouse-premier-jour-du-proces-du-meurtrier-presume-d-une-magistrate-bordelaise-1589453-2780.php

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