mardi 23 décembre 2014

La rixe familiale se règle au fusil de chasse

Mécanicien de 48 ans, Bruno Guidé est en arrêt maladie jusqu’au mois de janvier « car je me suis esquinté l’épaule ». Il était pourtant suffisamment en forme, ce week-end, pour épauler et tirer au fusil de chasse sur son beau-frère avec lequel il est en froid depuis plusieurs années.
Les femmes et enfants respectifs ne s’entendent pas non plus, ce qui plombe un peu l’ambiance rue de la Maladrerie : tout le monde habite le même immeuble.
Vendredi soir, la famille de Bruno Guidé se rend impasse Saint-Charles pour fêter un anniversaire. Le dîner – bien arrosé – est entaché par des messages téléphoniques injurieux imputés à l’entourage du beau-frère. Vers minuit, excédé, Bruno saute dans son fourgon et fonce rue de la Maladrerie, quartier Chalet-Tunisie.

Bagarre générale dans la rue

Mouand, le beau-frère, est couché. Il l’entend hurler des insultes racistes à son égard. L’homme se lève, va à la fenêtre, lui demande ce qu’il veut. « Je l’ai vu partir. Je pensais qu’il rentrait chez lui. »
Mouand se recouche, pas pour longtemps car de nouvelles vociférations déchirent la nuit. Retour à la fenêtre. Bruno est en bas, fusil de chasse calibre 12 entre les mains. « J’ai juste eu le temps de me mettre en retrait. Les plombs se sont logés juste au-dessus de ma tête, dans le plafond de la chambre, en brisant une vitre. »
Bruno Guidé a tiré deux fois. Un de ses fils intervient pour lui retirer le fusil des mains. La compagne de la victime – donc sa sœur – descend à son tour dans la rue pour l’enguirlander. De partout, on accourt. La police arrive en pleine bagarre familiale : on s’insulte, on se jette des verres, on se tape dessus. Où est passé le fusil ? « J’en sais rien ! Avec tout ce qui j’ai pris dans la figure, je n’ai rien vu », marmonne Bruno lors de son procès hier en comparution immédiate. Les policiers ont beau avoir cherché, le fusil de chasse n’a pas été retrouvé.
Le procureur-adjoint est chaud bouillant. « Ce sont des faits extrêmement graves. Je n’ai aucune envie de voir la rue de la Maladrerie devenir une sorte de république autonome où l’on règle ses différends familiaux à coups de fusil, sachant que c’est une rue où les habitants sont souvent en famille. » Et le recours aux armes pas une première : la poudre y parle de temps en temps.
Contre Bruno Guidé, déjà condamné à cinq reprises, notamment pour des violences avec arme, une peine d’un an d’emprisonnement est requise. Le tribunal va au-delà : quinze mois de prison ferme. S’ajoutent 1500 euros de dommages-intérêts à verser au beau-frère et l’interdiction de détenir une arme pendant cinq ans.
La cohabitation infernale devrait bientôt cesser rue de la Maladrerie : le prévenu a fait savoir que sa famille déménage le mois prochain dans les Ardennes.
http://www.lunion.com/region/la-rixe-familiale-se-regle-au-fusil-de-chasse-ia18b0n461284

Aucun commentaire: