Ce dernier, Jean-Claude Chaoui, 62 ans aujourd'hui, a pris la fuite, la laissant pour morte. Il faudra cinq jours aux enquêteurs pour le retrouver. À l'issue de sa garde à vue, il est placé en détention provisoire à Mont-de-Marsan. Une instruction est ouverte pour tentative d'assassinat. L'homme devait être jugé devant la cour d'assises. Son dossier a finalement été correctionnalisé et les faits, requalifiés en violences aggravées, jugés mercredi, à Agen.
Jalousie extrême
Pour lui, qui a perdu sa première épouse et divorcé de la seconde, il s'agissait d'un troisième mariage. Célébré en Algérie, avant que le couple ne s'installe à Agen où lui réside depuis des dizaines d'années, il tournera rapidement mal. Ils font chambre à part. Elle n'a pas le droit d'avoir les clefs. Sans cesse, il reproche à sa jeune épouse son comportement. Moins d'un an après, la voilà finalement partie. Pas très loin, toujours à Agen."Je l'ai prise par le bras pour qu'on aille discuter dans son appartement. Elle s'est mise à crier, à me griffer. Je lui ai mis des coups"Lui la surveille, tente de la récupérer alors qu'elle souhaite divorcer, puis devient fou quand il la suspecte d'entretenir une relation avec un autre. Le jour des faits, alors qu'il rôde près de chez elle, il voit un homme à proximité et elle dans une robe trop belle à ses yeux. Il pénètre dans l'immeuble grâce à un pass qu'il s'est procuré et raconte : « Je l'ai prise par le bras pour qu'on aille discuter dans son appartement. Elle s'est mise à crier, à me griffer. Je lui ai mis des coups. »
Insultes et menaces
De cela, il s'explique aisément : « Avec les poings, sur le corps, au visage. » De la strangulation plus difficilement. Des lettres d'insultes et de menaces adressées à son épouse depuis sa détention, les mois suivants, encore moins. Pour le reste, la présidente Nathalie Beauchamps n'aura que des réponses floues. L'attitude du prévenu, qui nie les évidences, revient sur sa déposition et apporte constamment des détails qui ne servent qu'à embrouiller son auditoire, a le don d'énerver le siège comme le parquet, l'avocat de la victime, Me Derisbourg, et même son conseil, Me Guignard.Les expertises psychologiques et psychiatriques révèlent chez Jean-Claude Chaoui un trouble de la personnalité, une incapacité à entendre que sa femme voulait partir et une difficulté à refréner ses pulsions nécessitant des soins. Les magistrats y ont visiblement été sensibles en le condamnant à quatre ans de prison ferme plus un avec sursis et mise à l'épreuve pendant trois ans avec obligation de soins, interdiction de rencontrer la victime, obligation de l'indemniser et maintien en détention. Une peine de six ans avait été requise à son encontre.
http://www.sudouest.fr/2015/08/06/il-avait-laisse-son-epouse-pour-morte-2089336-3452.php
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