mardi 15 septembre 2015

Infanticide à Saint-Malo: «Ma fille a supprimé la vie. C'était un acte d'amour», déclare la mère de l'accusée

« Je suis rentrée dans la chambre, j’ai touché les jambes de Méline et elles étaient glaciales. J’ai posé une couette dessus. Elle était toute belle dans sa petite robe. » Mardi matin, la deuxième journée du procès aux assises de Laurence Nait Kaoudjt s’est ouverte à Rennes par le récit glaçant de la grand-mère de la petite Méline, fillette de 8 ans lourdement handicapée morte étranglée par sa mère à Saint-Malo.
Ce matin d’août 2010, la grand-mère est réveillée depuis plusieurs heures quand elle entend un gros bruit à l’étage. « Je suis montée, j’ai vu ma fille debout sur le pas de la porte, à moitié endormie. Elle avait vomi. » La vieille dame va alors toucher Méline, déjà morte depuis plusieurs heures, avant de redescendre pour prévenir les secours de la tentative de suicide de sa fille. « Vous avez déclaré avoir attendu une demi-heure avant de téléphoner aux pompiers », demande le président. « Non, j’ai téléphoné directement ».
La mère a tué sa fille handicapée «par amour»
A l’arrivée des pompiers, la grand-mère dira pourtant: « Laissez-les partir toutes les deux. » « J’avais bien remarqué que la petite était partie mais il ne fallait pas qu’elle aille seule, sans sa maman qui avait toujours été là », raconte la grand-mère en sanglots, alors que sa fille est effondrée dans le box des accusés.
Agée de 80 ans aujourd’hui, la grand-mère a également dû se justifier sur les propos qu’elle avait tenus lors de sa première audition. Elle avait alors déclaré avoir trouvé deux enveloppes la veille du décès portant la mention « Pardonne-moi maman », les avoir ouvertes avant d’aller se coucher. « Vous n’étiez pas inquiète de voir toute cette mise en scène », demande le président de la cour. « Je n’avais pas ouvert les enveloppes. Il était tard et j’étais fatiguée », répond la vieille dame, sans vraiment convaincre. «Cette dame a 80 ans et ce n’est pas son procès. Quand bien même elle aurait su, ça change quoi ?», a vivement réagi l’avocat Eric Dupont-Moretti.

Le verdict attendu en fin de journée

A l’époque des faits, la grand-mère avait également déclaré que sa fille «avait parlé de passer à l’acte». «Elle a tout fait pour que sa fille soit heureuse. Elles avaient atteint le summum tellement elles étaient fusionnelles. Ma fille ne voyait pas d’issue. Je ne peux pas dire qu’elle l’a tuée. Elle a supprimé la vie. C’était un acte d’amour», a-t-elle répété à la cour.
Comparaissant libre, Laurence Nait Kaoudjt va être entendue en fin de matinée avant de connaître la décision de la cour d’assises d’Ille-et-Vilaine cet après-midi.

http://www.20minutes.fr/rennes/1686935-20150915-infanticide-saint-malo-grand-mere-savait-fille-allait-passer-acte

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