mardi 15 septembre 2015

LAXOU : Procès du tueur de la « Cascade »

Nancy. Que s’est-il passé dans la tête de Bosko Sovilj ? C’est la question cruciale sur laquelle vont plancher, à compter de ce mardi, les jurés de la cour d’assises de Nancy. Durant quatre jours, ils vont essayer de comprendre comment et surtout pourquoi ce marginal de 48 ans a tué un homme qu’il n’avait jamais vu de sa vie.
Le drame s’était joué le 24 février 2012 sur le parking du centre commercial « la Cascade » à Laxou. Bosko Sovilj vient chercher avec un ami le résultat d’analyses médicales dans un laboratoire.
Alors que le quadra attend devant le labo, il a une altercation avec Hacène Kehaili, 47 ans, patron d’une boîte d’isolation de Velaine-en-Hay, qui arrive dans le centre commercial avec un employé pour acheter des sandwichs. C’est apparemment un simple échange de regard entre les deux hommes qui est à l’origine de tout. S’en suivent des paroles plus ou moins injurieuses et agressives. Une première fois. Puis une deuxième quelques minutes plus tard.
Selon certains témoins, le petit patron aurait alors donné des coups avec un parapluie à Bosko Sovilj. Ce dernier est tombé au sol. Puis s’est relevé et a dégainé un pistolet. Il aurait appuyé plusieurs fois sur la détente. Mais un seul coup est parti. Son adversaire a été touché au thorax. Il s’est effondré. Mort.
Le tireur s’est, lui, enfui. Vite identifié par la police, il va toutefois déjouer toutes les recherches pour le retrouver durant trois semaines. La traque s’arrête finalement le 18 mars. Le tueur en cavale est localisé et interpellé dans un appartement de la barre d’immeubles du « Tilleul Argenté » dans le quartier du Haut-du-Lièvre à Nancy.
Il s’est réfugié chez un couple d’amis qu’il a effrayé et contraint à l’héberger. Dans leur logement, les policiers retrouveront un véritable arsenal lui appartenant : deux revolvers, deux pistolets, un fusil d’assaut et de nombreuses munitions.

Problème de la prise en charge

Plus que le déroulement des faits, c’est le profil du meurtrier surarmé qui sera au centre des débats. Son cas pose en effet le problème de la prise en charge des malades psy.
Souffrant de paranoïa et peut-être aussi de schizophrénie (les experts ne sont pas d’accord sur ce point), Bosko Sovilj avait effectué plusieurs séjours au centre psychothérapique de Nancy-Laxou. Mais il n’était plus suivi depuis un an et avait arrêté son traitement.
Les experts-psy sont d’ailleurs unanimes pour dire qu’au moment du crime, il était atteint de « troubles psychiques ayant altéré son discernement ». Ils estiment toutefois qu’il n’avait pas perdu les pédales au point d’être considéré comme irresponsable de ses actes.
Il peut donc être jugé. Il risque 30 ans de réclusion criminelle. Lors de son procès, il sera défendu par Me  Alexandre Gantois du barreau de Nancy. Tandis que la famille de la victime devrait être représentée par des avocats de Lyon et de Strasbourg. Verdict attendu vendredi.
http://www.estrepublicain.fr/actualite/2015/09/15/proces-du-tueur-de-la-cascade

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