dimanche 18 octobre 2015

Montpellier : récidiviste, le comptable avait détourné 509 000 €

P our éponger une précédente dette et améliorer son train de vie, le comptable a grugé son patron. Il écope de trois ans ferme.
C'est un tantinet pernicieux question morale. Mais pas tout à fait abscons. Lorsque Me Figueroa dit de son client qu'il est "un escroc sincère, c'est la première fois que j'en vois un". Et loue sa qualité "de comptable absolument génial". Notamment, concède la pénaliste, "parce que personne n'a rien vu
509 000 € détournés
Personne, c'est le patron et les anciens collègues de cette entreprise basée à Lansargues. Et dans laquelle, vendredi après-midi, face à ses juges de la correctionnelle, le quinquagénaire dit avoir été employé "pendant treize ou quatorze ans". Une petite imprécision qui tranche avec les talents d'orfèvre dont il a fait montre entre 2005 et fin 2014. En parvenant à détourner à son employeur 509 000 €.
Eponger une dette
Des détournements et abus de confiance répétés, pourquoi ? Pour éponger "une grande dette", précise le prévenu.
- "D'où venait-elle ?", s'enquiert, illico, le président Tastevin.
- "De la première affaire...", lâche l'intéressé de bonne grâce. Soit de précédents faits similaires pour lesquels, en 2002, l'homme de chiffres avait écopé de trois ans d'embastillement, mais intégralement assortis d'un sursis et d'une mise à l'épreuve (SME).
"Le problème, c'est que vous êtes en récidive et vous sortiez à peine de cette première affaire", objecte, à propos, le magistrat. Ces nouveaux délits lui ont permis d'éponger une partie de ses premières “obligations”. Mais aussi de mener bon train, faire construire une villa à Assas, payer des études ou un appartement à ses filles, vivre sa passion du tennis en assistant à plusieurs tournois du Grand chelem, ou encore de se rendre à plusieurs reprises au Laos, son pays d'origine. Bref, une position loin de celle procurée par ses 2 000 € de salaire mensuel.

Et le président de poursuivre : "Vous avez fait cette déclaration étonnante : “Je ne me suis pas enrichi.”" Une manière de voir les choses. "J'ai proposé à mon patron de prendre une partie de mon héritage au Laos pour 200 000 €. Il m'a dit : “Non, non, gardez-le pour vos filles !”", assure l'aigrefin. Reste les méthodes utilisées par ce dernier. "Des modes opératoires assez sophistiqués", convient Me Gilles Bertrand en partie civile. Des mécanismes notamment mis en place via des doublons de factures ou des fiches de salaire d'employés sortis de l'entreprise. "La seule chose qui aurait dû alerter : c'était un comptable qui rechignait à prendre des congés", poursuit l'auxiliaire. Qui s'interroge, enfin, sur la capacité du prévenu à rembourser cet argent indu.
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