mardi 29 décembre 2015

Une fausse pharmacienne a escroqué la Sécu de plus d'un million d'euros

Il y a trois semaines, une pharmacienne a été condamnée pour avoir rédigé de fausses ordonnances afin de s'enrichir frauduleusement. Cerise sur le gâteau, la justice a également découvert que cette femme avait falsifié son diplôme.
C'est une femme qui ne recule devant rien pour arrondir grassement ses fins de mois. Pendant des mois, Marie-Christiane Ho, gérante d'une pharmacie dans le XIe arrondissement de Paris, a falsifié des ordonnances dans le but de faire gonfler son chiffre d'affaires, révèle ce mardi Le Parisien.

Pour cela, elle usait de plusieurs techniques. Parfois, elle se contentait de rajouter sur une véritable ordonnance un médicament supplémentaire, particulièrement onéreux. D'autres fois, elle rédigeait elle-même une liste des traitements sur des ordonnances vierges, dérobées à une dizaine de généralistes et de spécialistes. Tout cela au détriment de la Sécurité sociale.
"Elle se servait de l'entête d'ordonnances authentiques pour fabriquer des faux, prescrivant elle-même des traitements lourds allant jusqu'à 5300 euros", indique une source proche du dossier. Le préjudice pour la Sécurité sociale s'élève à 1,4 million d'euros. Face aux enquêteurs, Marie-Christiane Ho jure n'avoir rien à se reprocher. Mais des analyses graphologiques viennent confirmer les accusations.
En novembre dernier, Marie-Christiane Ho a donc été jugée. Malgré son absence lors du procès, le tribunal la condamne à trois ans de prison, dont 18 mois avec sursis, une peine assortie d'un mandat d'arrêt. Mais celle-ci est loin d'en avoir fini avec la justice. L'Agence régionale de santé a en effet mené sa propre enquête et a découvert que la pharmacienne exerçait en toute illégalité. 
"La copie de son diplôme transmise à l'ordre des pharmaciens mentionnait qu'il avait été délivré en 1998 par l'université Paris V. Mais la faculté n'a jamais entendu parler d'elle. En réalité, ce document était lui aussi un faux, particulièrement habile, car en tout point similaire à un diplôme authentique", indique un proche de l'affaire au Parisien. Dorénavant mise en examen pour usurpation de titre, faux et usage de faux, Marie-Christiane Ho encourt jusqu'à trois ans de prison et de 45.000 euros d'amende.
 

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