vendredi 19 février 2016

Il fait vivre l'enfer à sa compagne soupçonnée d'infanticide

Pendant plusieurs semaines, un homme a menacé de mort son ancienne compagne et un avocat. Hier, il a été condamné à 18 mois de prison par le tribunal correctionnel.
«Je vous le dis franchement, je suis en colère». Dans le box du tribunal correctionnel, Bruno, 30 ans, parle fort. «Bouillant», en équilibre précaire entre «l'explosion» et le franchissement de ligne rouge, l'homme sort de garde à vue pas franchement calmé. En novembre et décembre, il a multiplié insultes et menaces à l'égard de son ancienne compagne, actuellement en détention. L'avocat de cette femme a également été menacé. Bruno leur a fait vivre un véritable calvaire. Il menaçait sa compagne lors de visites au parloir, à la maison d'arrêt de Seysses.
 
«Elle a tué mon bébé ! J'ai déjà fait un effort surhumain pour lui pardonner». Pardonnée ? «Elle a la peur au ventre ! Elle refuse de faire toute demande de mise en liberté tellement elle craint des représailles», affirme Me Guigonis, une des avocats de cette femme de 31 ans. Bruno a également menacé l'autre avocat qui intervient dans le dossier d'infanticide. Devant son cabinet et devant la maison d'arrêt, cet avocat a eu la malchance de le croiser. «Je voulais des informations dans le dossier. Je n'ai rien contre lui, cela aurait été pareil avec un autre avocat». Rassurant.

Sans emploi ? «Non en vacances après la prison !»

«La réalité c'est qu'il vient lui mettre la pression», considère Me Martin qui assiste son confrère victime. «Le contexte !, martèle Bruno. Si elle ne tue pas mon bébé, elle n'a pas d'avocat, et je n'ai donc aucun contact avec cet avocat». C.Q.F.D.
Déjà condamné à dix-sept reprises, Bruno s'affiche sans profession. Chômage ? Non. Bruno annonce : «En sortant de détention en 2011, j'ai décidé de prendre des vacances !».
Me David Lanes, avocat du prévenu l'admet : «Il s'exprime avec maladresse». Le procureur De Monte concède de son côté «un contexte est difficile». Le ministère public n'est pourtant pas trop inquiet. «Il y a peu de chance qu'il passe à l'acte», estime le procureur.
Pour ces menaces de mort réitérées, Bruno a quand même été condamné à 18 mois de prison dont 12 mois avec sursis et mise à l'épreuve — huit mois avait été requis dont six avec sursis. Le prévenu a été incarcéré à la maison d'arrêt d'Albi pour éviter les retrouvailles avec sa compagne. Le tribunal a prononcé une interdiction d'entrer en contact avec l'avocat menacé. Pas du goût du prévenu : «Je ne respecterai pas cette interdiction !», a-t-il lancé avant de quitter la salle, entre deux policiers.
http://www.ladepeche.fr/article/2016/02/19/2280409-fait-vivre-enfer-compagne-soupconnee-infanticide.html

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