mercredi 17 août 2016

Il déchire et avale son passeport pour éviter l'expulsion

Bubacarr, un Gambien de 34 ans en situation irrégulière en France, n'a pas hésité à avaler des pages de son passeport pour éviter d'être reconduit à la frontière.
Né en Gambie en 1982, Bubacarr a été récemment contraint de fuir son pays, où il n'était plus en sécurité du fait de son statut d'opposant politique. Arrivé en situation irrégulière en France il y a moins de deux mois, il s'est fait interpeller ce week-end dans la région et s'est vu signifier une procédure de reconduite à la frontière. Logiquement, il aurait donc dû prendre l'avion ce lundi 15 août à Toulouse pour retourner dans son pays natal. C'était sans compter «l'état d'extrême excitation», selon le procureur, de Bubacarr, prêt à tout pour ne pas rentrer en Gambie. Peu avant d'embarquer, lorsqu'un agent de la police aux frontières lui demande son passeport, il s'en saisit, l'ouvre et arrache très vite les pages qui contiennent son état-civil et sa photo avant d'avaler le tout. Dans l'incapacité de récupérer les pages ingurgitées, les forces de l'ordre le gardent à l'aéroport en attendant de tirer l'affaire au clair. Mais les choses continuent de se gâter. De plus en plus excité, Bubacarr finit par insulter et cracher sur les forces de police. Le jugeant trop agité, le commandant de bord refuse de l'embarquer, arguant de la sécurité des autres passagers. Hier, Bubacarr avait donc rendez-vous avec la justice, à Toulouse, où il était jugé en comparution immédiate. Son avocate, Maître Françoise Monestier, a articulé sa défense autour du casier vierge de son client ainsi que de sa sécurité compromise en Gambie, en tant qu'opposant politique. «Il avait lancé dès son arrivée en France une procédure de demande d'asile politique toujours en attente d'une décision», argumente son conseil. Cette demande n'avait pas abouti, faute de preuves concrètes de son engagement politique en Gambie. Hier, le procureur a requis deux mois de prison ferme à l'encontre de Bubacarr. Une recommandation suivie par la juge dans son délibéré. Une peine somme toute logique pour son avocate, dans le cadre d'une «soustraction à l'exécution d'une mesure de reconduite à la frontière». Beaucoup moins agité au tribunal qu'à l'aéroport, le prévenu a semblé accepter la sentence, une fois que son traducteur la lui a transmise.
http://www.ladepeche.fr/communes/toulouse,31555.html

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