mercredi 28 septembre 2016

Lorraine : après le fiasco, la vérité dans l’affaire de Montigny-lès-Metz?

Déjà jugé à quatre reprises à Nancy ou Metz, le routard du crime, originaire de Moselle, sera bientôt de retour en Lorraine. Francis Heaulme, actuellement embastillé à Ensisheim (Alsace) et un brin esquinté par maintenant presque un quart de siècle de détention, sera jugé durant le premier semestre 2017 pour le double meurtre de Montigny-lès-Metz, commis il y a tout juste trente ans.
Un bien funeste anniversaire que celui de la découverte, le dimanche 28 septembre 1986, à 19 h 50, des corps d’Alexandre Beckrich et Cyril Beining, 8 ans, crâne fracassé à l’aube de leur vie à coups de pierres sur un talus SNCF de la rue Vénizelos.
Comme son homologue de la Vologne, cette odyssée pénale interroge, fascine même quiconque s’en approche. Dans un premier temps, Patrick Dils, 16 ans au moment de son interpellation, a été condamné en 1989 à la perpétuité. Dans l’intimité du bureau du policier Varlet, l’adolescent a passé des aveux dévastateurs. A désigné les pierres mortelles.
L’apprenti-cuisinier sera acquitté en avril 2002, à Lyon, au terme de deux procès en révision. La démonstration des gendarmes s’avère édifiante : Dils ne peut avoir commis le double meurtre et, par ailleurs, Heaulme était dans les parages, habitant à Vaux, à quelques kilomètres de Metz, travaillant à la CTBE, à 400 mètres du talus SNCF. La SR de Metz conclut à sa « quasi-signature criminelle ».
La suite ? Un cheminement erratique et des familles qui ne comprennent pas pourquoi le routard du crime n’est mis en examen que quatre ans plus tard, pourquoi, en décembre 2007, il bénéficie d’un non-lieu.
Le cinquième procès pour les familles
En mars 2013, la chambre de l’instruction prendra finalement la décision de renvoyer Heaulme aux assises. Défendu par un bataillon de cinq avocats, le serial killer sera-t-il seul dans le box ? Pas certain. Il l’était, en mars 2014, mais son procès a été interrompu après seulement deux petites journées. Deux témoins sont en effet venus de nouveau accabler Henri Leclaire qui, en décembre 1986, avait avoué les meurtres devant ce même inspecteur Varlet, décidément très prompt à recueillir les confidences des gardés à vue.
Là encore, la justice a inexplicablement tergiversé. Le procureur a requis un non-lieu à l’encontre de Leclaire, les juges d’instruction l’ont renvoyé aux assises et la chambre de l’instruction a infirmé la décision. Un pourvoi en cassation est en cours.
Alexandre et Cyril sont morts il y a trente ans. En 2017, leurs familles feront face à leur cinquième procès. Celui de la vérité ?

http://www.estrepublicain.fr/actualite/2016/09/28/lorraine-apres-le-fiasco-la-verite-dans-l-affaire-de-montigny-les-metz

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