dimanche 29 janvier 2017

Condamné pour détournement de vivres

Le 5 août dernier, le responsable de la société SAS Elior Elres chargé de la gestion des repas de l'EHPAD de Beauchalot constate le détournement de nourriture surgelée. Il en informe le chef de l'établissement. Une plainte est déposée. Le chef cuisinier âgé de 58 ans, responsable de l'élaboration des commandes est mis en cause. Dans un premier temps il conteste les faits et ensuite «les reconnaît à minima» précise la procureure. À la barre il maintient cette position. Un différend les oppose sur la quantité. Il y a divergence d'appréciation. Le gestionnaire chef de l'établissement fait état de 195 kilos détournés, soit un préjudice de 1028,46 euros composés de «cuisse de canettes», de «pommes grenouille» et de «salades de fruits» sous vide. Le cuisinier ne reconnaît que 35 kg d'aliments détournés, soit un dommage de 200 euros environ. Ces faits ont été commis entre le 16 avril et le 5 août dernier.
Au delà d'une ambiguïté sur les chiffres, il n'en demeure pas moins qu'il est poursuivi pénalement pour vol avec pour conséquence économique un licenciement pour faute grave le 3 novembre dernier. Au cours des débats, se pose la question du mobile. Un élément soulevé par les collègues du cuisinier, et soutenu par Maître Billaud avocat de la partie civile apporte un éclairage sur l'éventuelle cause de ce détournement d'aliments. Le prévenu exerce parallèlement depuis 2012, avec un associé une activité de traiteur en tant qu'auto entrepreneur. Aurait-il détourné cette nourriture afin de réaliser des extras, pour des repas de fête, des baptêmes ou mariage ? La question est posée. Cette piste est balayée par Maître Dinguirard, conseil de la défense qui rejette cette argutie, arguant que son client a cessé toute activité. L'avocat plaide pour une excuse absolutoire. Son client «a fauté après dix ans d'activité, confronté à une situation sociale difficile, une séparation, une accumulation de dettes». L'avocat conclu : «La faim ne justifie pas les moyens. Il a volé pour manger». L'état de nécessité est rejeté par le tribunal qui ne retient qu'un détournement de nourriture de 35 kg. Le prévenu écope d'une amende de 500 euros avec sursis. Pour préjudice matériel, il devra verser la somme de 200 euros à la partie civile et s'acquitter de la somme de 300 euros pour frais de justice.
http://www.ladepeche.fr/communes/saint-gaudens,31483.html

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