mercredi 31 mai 2017

Il s'en prend aux policiers : 8 mois de prison

Christophe, Fuxéen de 20 ans, a été condamné, hier, à huit mois de détention ferme par le tribunal correctionnel lors d'une audience en comparution immédiate. Vendredi dernier, il s'en est pris violemment aux policiers de Pamiers.
Christophe n'a que 20 ans. Mais son casier judiciaire affiche déjà douze mentions, dont dix ont été prononcées par la juridiction des mineurs. La dernière condamnation date de février dernier : il a été reconnu coupable de dégradation, port prohibé d'arme de catégorie D, rébellion et violences aggravées.
Ce mardi, il est jugé en comparution immédiate pour des faits remontant à vendredi dernier. Ce jour-là, dans les rues de Pamiers, puis au commissariat, il s'est montré violent envers les forces de l'ordre avant de les menacer de mort. La justice lui reproche également un vol par effraction commis chez son beau-père et un port d'arme prohibé (un katana, produit du cambriolage). Tout cela commis en état de récidive légale.
L'histoire commence par une rixe à l'angle des rues Gabriel-Péri et du Camp. Des témoins indiquent aux policiers appaméens avoir vu l'auteur de coups quitter les lieux tout en promettant de «revenir avec une carabine».
Quelques minutes plus tard, rue de la République, la patrouille voit une personne marchant torse nu. L'homme, connu des policiers, paraît «surexcité», avec «les yeux révulsés». Il tient dans sa main un bâton en bambou et menace les agents. Ces derniers doivent faire usage de leur bombe lacrymogène pour tenter de le maîtriser. Mais Christophe, car c'est de lui qu'il s'agit, parvient à les semer.
Un quart d'heure après, le même équipage le repère rue Victor-Hugo. Cette fois, le manche d'un couteau (le katana dérobé chez son beau-père) dépasse de son pantalon. À la vue des fonctionnaires, Christophe s'enfuit à nouveau par la rue des Jacobins.
Plus tard, une autre rixe est signalée rue Piconnières. Un homme, torse nu, menace les passants avec un couteau. Tant bien que mal, les policiers appaméens interpellent Christophe. Il sent l'alcool et est toujours très excité. «Vous vous êtes même frappé la tête contre la vitre de la voiture de police», note Hervé Barrié, le président du tribunal correctionnel.
Arrivé au commissariat, Christophe ne se calme pas. Bien au contraire. Le dépistage du taux d'alcool est impossible à réaliser car Christophe se tape la tête contre les murs. À tel point que les policiers vont lui mettre un casque en mousse sur la tête. Mais le jeune homme parvient à ôter la protection et menace de mort les agents qui l'ont interpellé, et le chef de poste.
«J'étais sous l'alcool et les nerfs ont pris le dessus», lance Christophe depuis le box des prévenus. «Mais je ne me souviens plus de rien. J'étais trop alcoolisé. Je n'étais plus moi-même», poursuit-il en expliquant qu'il travaille depuis quelque temps, et qu'il vit avec une femme et leur fils âgé de quelques mois.

«Je tire mon chapeau»

Le comportement de Christophe «consterne» le procureur de la République, Karline Bouisset, qui, au passage, «tire (s)on chapeau» aux policiers : «Il les menace et les insulte, eux le protègent contre lui-même». Tout cela, de son propre aveu, n'incite pas la magistrate «à faire preuve de tolérance». «Que faire de lui ? Surtout qu'il n'a que 20 ans !», interroge-t-elle en prévenant : «Je vais poursuivre plus sévèrement les auteurs comme lui de troubles à l'ordre public sur Pamiers». Car la représentante du parquet veut «restaurer un climat de confiance» dans cette ville. Karline Bouisset requiert donc 9 mois de prison, avec maintien en détention, la révocation d'un précédent sursis avec mise à l'épreuve, et l'interdiction de porter une arme pendant cinq ans.
Si elle «comprend l'exaspération» des policiers appaméens et celle du ministère public, Me Obis demande toutefois l'indulgence du tribunal. «Tout le monde n'a pas les mêmes chances de départ dans la vie», explique l'avocate de la défense en évoquant «l'histoire compliquée» de «ce gamin de 20 ans». «Mais depuis qu'il est majeur, il y a moins de condamnations et il stabilise un peu sa situation», explique-t-elle tout en reconnaissant qu'une trop forte consommation d'alcool ne réussit pas au prévenu. «Mais il ne se dérobe pas, même quand il ne se souvient pas», souligne Me Obis en insistant : «Il est investi dans sa vie de famille et dans son travail». Elle plaide donc pour que «la peine requise soit ramenée à des proportions adaptées à la personnalité» de Christophe qui «ne demande qu'à être aidé».
Le tribunal le condamne à 5 mois de prison, mais révoque partiellement (3 mois) un sursis avec mise à l'épreuve, et prononce un maintien en détention.

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                        Pamiershttp://www.ladepeche.fr/communes/pamiers,09225.html   

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