jeudi 1 juin 2017

Des larmes et de la prison pour un drame de la route

Il a 22 ans, il est en vie, il a des projets de vie. Parce qu'il conduisait trop vite, qu'il était trop fatigué et qu'il avait pris trop de passagers dans sa voiture, deux jeunes de son âge sont morts. Leurs vies se sont arrêtées contre une falaise près de Murasson, dans le sud Aveyron, à 4 h 30, le 15 novembre 2015 au sortir d'une boîte de nuit. Ils étaient partis pour faire la fête, deux ne reviendront pas et un autre sera très sérieusement blessé. Le choc fut brutal, les survivants dormaient et ne se souviennent de rien, ni même le jeune conducteur. Mais la longue enquête des gendarmes et une expertise technique complète font apparaître une vitesse excessive, 110 km/heure au lieu des 90. Une limitation, que même de l'aveu du conducteur fautif, on ne peut pas tenir sur cette route sinueuse.

Pas de ceintures de sécurité

Lui qui n'avait pas bu d'alcool, ce que les analyses ont confirmé, et à qui ses amis accordaient leur confiance pour les ramener était fatigué. Normal. Mais au lieu de rouler plus lentement, il a accéléré au contraire, pressé de rentrer. Les virages ne l'ont pas tenu éveillé et il s'est assoupi. Endormi avec 5 passagers dans sa Volkswagen Golf alors qu'il n'y a que 4 ceintures de sécurité. Pas attachés, pas protégés, une perte de contrôle du véhicule, un freinage sur 53 mètres, une sortie de route, une paroi rocheuse, et c'est le cauchemar : deux morts et un blessé. Ce jeune conducteur qui s'extrait de sa voiture indemne sait qu'il est en infraction, que sa voiture était surchargée et tient moins bien la route. Il le sait d'autant plus que pendant cette soirée d'une jeunesse insouciante, il a réalisé plusieurs allers-retours entre deux boîtes de nuit car on lui signale la présence de gendarmes. Sur la route du retour il aurait dû prendre les mêmes précautions mais ses amis le pressent de repartir tous ensemble, il cède, ne fait pas attention s'ils sont attachés car le plus souvent dira-t-il «je suis seul en voiture».

Responsabilités

Ce qui est condamnable dans ces tragiques circonstances, c'est l'attitude de ce jeune conducteur au sortir de l'impact. à la voiture qui va s'arrêter pour leur porter secours il demandera à ses occupants de dire qu'il avait un passager de plus pour ne pas que les gendarmes s'aperçoivent que lui en avait trop. Ils n'accepteront pas. «Vous essayez de fuir vos responsabilités», blâme le président du tribunal, Denis Goumont. On apprend alors que ce jeune conducteur avait déjà eu auparavant deux accidents, qui s'étaient seulement soldés par de la casse, pour vitesse excessive. «Cela aurait dû vous inciter à davantage de prudence. Il a même eu un autre accident depuis la tragédie. Dans la salle d'audience, les parents de l'une des victimes sont assis sur un banc, la mère pleure en silence. à la barre, le jeune homme parle d'une voix fluette et ne les regarde pas. L'avocat de la partie civile dira que depuis cette tragédie, il n'est jamais allé rendre visite aux parents de son meilleur copain et n'a jamais prononcé un mot d'excuse. Tout ça est lourd à porter mais ce jeune homme semble dans le «déni» comme le dit le procureur de la République, Laurent Couderc, qui parle même de «lâcheté». De son côté, le président du tribunal regrette ses déclarations changeantes dans lesquelles il ne reconnaît les faits qu'à la lecture de l'implacable expertise technique. Le tribunal prononce une peine de 18 mois de prison avec sursis et 18 mois de suspension de permis de conduire ce qui risque très certainement de lui coûter son trav 
18 mois de suspension de permis de conduire ce qui risque très certainement de lui coûter son travail de chauffeur mécanicien agricole. Mais ce jeune a en projet de reprendre l'exploitation céréalière de son père... G. a un avenir, Simon et Chloé ont l'éternité et leurs parents pour pleurer.
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Murassonhttp://www.ladepeche.fr/communes/murasson,12163.html

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