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mercredi 23 mars 2016

Procès pour le meurtre d'un chauffeur de taxi

Il se dit "sincèrement désolé". A l'ouverture de son procès aujourd'hui devant la cour d'assises du Val d'Oise, l'homme jugé pour le meurtre d'un chauffeur de taxi en 2012 a dit regretter son geste devant la famille de la victime.

"Je suis sincèrement désolé pour ce que j'ai fait. J'ai jamais voulu ce qui est arrivé", a déclaré l'accusé âgé de 28 ans, soigneusement vêtu d'un jean sombre, d'une chemise bleu clair et d'un gilet gris. "Je ferai le maximum pour répondre à (vos) questions". Dans la nuit du 28 au 29 octobre 2012, à Saint-Ouen-l'Aumône, Mamadou Traoré est poignardé par un client dans son taxi. Blessé au cou et au bras, il décède peu après, malgré l'intervention des secours. L'auteur des coups, qui vole une voiture la nuit suivante en menaçant le propriétaire avec une pierre, est rapidement retrouvé, confondu par des empreintes relevées dans le taxi.

Il explique aux enquêteurs avoir menacé M. Traoré avec un couteau afin de voler sa recette, et l'avoir ensuite frappé "instinctivement" après un mouvement de recul du chauffeur.
L'accusé, dont le père est lui-même chauffeur de taxi, n'a pas d'antécédents de violences ni de problèmes psychiatriques connus.  A l'audience, son père estime qu'il a eu "beaucoup de chance pendant son enfance", qu'il était "heureux, gâté". Particulièrement émue, sa mère le décrit comme un enfant "très doux, très calme, attentionné, respectueux des aînés" mais dont les notes chutent subitement au lycée.
Après deux échecs au bac scientifique, il s'isole, se réfugie dans les jeux vidéo: un "suicide social" comme il dit lui-même. "Il ne voulait plus sortir de la maison, il ne nous adressait presque plus la parole", raconte sa mère.

Lors de l'audience, les parents de l'accusé, originaires de l'île Maurice, demandent pardon à la famille de la victime. "Je ne sais pas quoi faire pour vous aider", dit la mère à la veuve de Mamadou Traoré. "Votre mari était quelqu'un de brave pour être chauffeur de taxi". Les deux femmes fondent en larmes.

En détention provisoire, l'accusé a obtenu l'équivalent du bac avec mention très bien, travaille aux cuisines "où il donne entièrement satisfaction" et est suivi sur le plan psychologique. Une experte psychiatre a décelé une "schizophrénie insipiens", une pathologie "à bas bruit", difficile à diagnostiquer, car "l'extérieur peut paraître normal".  Le procès se poursuit jusqu'à vendredi


http://www.lefigaro.fr/flash-actu/index.php

mardi 22 novembre 2016

Policiers tués: le procès du chauffard ouvert

Le procès du chauffard qui, ivre et sans permis, a tué deux policiers en percutant leur voiture sur le périphérique parisien en 2013 s'est ouvert aujourd'hui devant la cour d'assises de Paris dans une ambiance tendue, en présence des familles et collègues des victimes.
Seul accusé dans le box, Malaminne Traoré, 25 ans, crâne rasé, athlétique, est jugé pour violence sur personnes dépositaires de l'autorité publique ayant entraîné la mort sans intention de la donner, un crime passible de 20 ans de réclusion. Le 21 février 2013, Boris Voelckel, 32 ans, et Cyril Genest, 40 ans, tous deux policiers au sein de la Bac Nord parisienne ont été tués quand leur voiture a été percutée près de la porte de la Chapelle, par un 4X4 qui avait été pris en chasse par la police dans l'ouest de la capitale.
Un troisième policier, Frédéric Kremer, présent à l'audience, a été grièvement blessé dans cet accident. Traoré sortait d'une discothèque. Il avait 1,4 gramme d'alcool par litre de sang, près de trois fois la limite légale, et était en défaut de permis. Il avait déjà été condamné à huit reprises, dont cinq fois pour des délits routiers, et avait effectué deux séjours en prison. "Le mot multirécidiviste ne devrait pas exister dans le dictionnaire. S'il avait été derrière les barreaux, mon mari serait encore vivant et mon petit garçon aurait son papa", a déclaré à la presse la veuve de l'un des policiers, Céline Voelckel.
A l'ouverture des débats, la jeune femme a ostensiblement présenté à l'accusé une photo de son mari et de son fils, sans obtenir un regard de sa part. "M. Traoré nous a tout pris, il voulait se taper du flic et j'ai beaucoup de colère envers lui", a ajouté l'autre veuve, Aurélie Genest
"On attend la peine maximum. Je veux que cela serve aux policiers qui ne font pas ce métier pour être tués mais pour faire régner l'ordre. Mon mari est parti un mercredi soir en me disant en revoir et je l'attends toujours, je ne le reverrai plus", a-t-elle ajouté. "On veut comprendre comment on peut en arriver là. On veut aussi la justice, que cet acte soit payé au prix normal d'une justice sereine et efficace", a expliqué à la presse un commissaire qui fut le supérieur hiérarchique des deux victimes. Le procès est prévu jusqu'au 2 décembre.

http://www.lefigaro.fr/flash-actu/index.php

samedi 3 septembre 2011

Racket devant le commissariat : 2 ans ferme

«Donne-moi tout ce que tu as ! » C'est à un détroussage en règle qu'ont eu droit deux jeunes hommes, dans la nuit de jeudi à hier, alors qu'ils rentraient du Vieux-Nice.
Les trois agresseurs ont fait main basse sur tout ce qu'ils pouvaient : iPhone, iPod... Avec coups, clé de bras et plaquage contre une vitrine pour les obtenir. Plus fort encore : la scène s'est passée aux portes du commissariat Foch.
« J'avais vu qu'on était suivis, alors j'ai dit à mon ami d'accélérer le pas. J'ai déjà été agressé il y a cinq mois. Mais je ne pensais pas qu'on allait nous racketter à un numéro de rue du commissariat ! »Hier soir, lors de l'audience en comparution immédiate devant le tribunal correctionnel, ce jeune Niçois encore choqué raconte l'agression qu'il vient de subir avenue du Maréchal-Foch. Face à lui, dans le box des détenus : Idrissa Traoré, 21 ans, résident d'Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne). Le seul interpellé entendu par la Brigade des atteintes aux personnes de la sûreté départementale. Le « chef du groupe » qui a fait, cette nuit-là, pas moins de cinq victimes en plein centre-ville.
L'épisode précédent s'est joué square Marshall. Vers 2 h du matin, le trio accoste trois proies. Trois amis qui vont être dépouillés de leurs téléphones portables, montres et gourmettes. Certains seront escortés jusqu'à un distributeur automatique de billets place Wilson. Idrissa Traoré garde alors une main dans son sac, où il prétend avoir une arme, sur l'air de « faites une prière... »
« En sécurité nulle part »
Des faits aussi inquiétants que le détachement affiché par le prévenu à l'audience. « Je l'ai jamais vu », lance-t-il en désignant la partie civile « C'est curieux comme les victimes ont toujours plus de mémoire que leurs agresseurs..., ironise le président Patrick Véron, qui le pousse rapidement aux aveux.C'est triste : ça signifie qu'on est en sécurité nulle part. Même devant le commissariat ! »
« Il faut adresser un signe aux auteurs de telles violences », tonne le procureur Hervé Leroy. Multiples agressions et victimes, des antécédents à son passif et pas l'ombre d'un remords : il requiert à l'encontre du prévenu 24 mois de prison, dont 6 mois avec sursis mise à l'épreuve, et mandat de dépôt.
« Il ne peut pas servir d'exemple pour tous les délinquants de 2011 ! », réplique Me Nathalie Guiraudios pour la défense. Le tribunal décide pourtant d'aller plus loin encore que les réquisitions. Il condamne Idrissa Traoré à deux ans ferme et le fait incarcérer sur-le-champ
http://www.nicematin.com/article/nice/racket-devant-le-commissariat-2-ans-ferme

lundi 16 mars 2015

Procès de Zyed et Bouna : 10 ans après, deux policiers comparaissent à Rennes

Deux policiers comparaissent dès aujourd'hui et pour cinq jours à Rennes pour "non-assistance à personne en danger" après la mort de deux jeunes dans un site EDF à Clichy-sous-Bois, un drame à l'origine de trois semaines d'émeutes dans les banlieues françaises.
C'était il y a 10 ans, deux jeunes mourraient dans un site EDF à Clichy-sous-Bois, un drame à l'origine de trois semaines d'émeutes dans les banlieues françaises. A partir d'aujourd'hui, deux policiers comparaissent à Rennes pour non assistance à personne en danger. Il y a dix ans, le 27 octobre 2005, une intervention de la police sur un chantier de Seine-Saint-Denis avait mis en fuite un groupe de dix mineurs parmi lesquels Muhittin Altun, Bouna Traoré et Zyed Benna. Après avoir pris la direction d'un bois, les trois jeunes ont escaladé le mur d'enceinte d'un site EDF. Bouna Traoré, 15 ans, et Zyed Benna, 17 ans, vont y être mortellement électrocutés par un arc électrique. Muhittin Altun sera grièvement blessé par la chaleur produite par l'arc électrique. La mort des deux adolescents avait été suivie par trois semaines d'émeutes dans les banlieues françaises. Le gouvernement avait dû décréter l'état d'urgence.
Aujourd'hui, le gardien de la paix Sébastien Gaillemin, 41 ans, qui était sur place, et Stéphanie Klein, 38 ans, qui était au standard du commissariat, comparaissent pour non-assistance à personne en danger. Ils encourent au maximum cinq ans de prison et 75.000 euros d'amende. Une manifestation mercredi, ainsi que des rassemblements quotidiens devant le tribunal, le temps du procès, ont été annoncés par un collectif anti-police proche de certains groupes radicaux d'opposants au projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, situé entre Rennes et Nantes.  Selon l'avocat des policiers Me Daniel Merchat "les éléments constitutifs de la non-assistance à personne en danger ne sont pas réunis". "Mes clients n'ont jamais eu la certitude qu'il y avait des individus dans le site", a-t-il assuré avant le procès. Mais pour Me Jean-Pierre Mignard, avocat des familles, "les trois gosses sont des victimes, deux d'entre eux sont morts dans des conditions atroces. Et cela aurait pu être évité".
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Dix ans d'attente
L'avocat critique la longue procédure judiciaire qui a abouti à ce procès. Pour lui, "il y a eu une volonté d'exténuer cette procédure en la retardant au maximum. Ça a failli réussir". Mais finalement tous se félicitent que ce procès ait enfin lieu, pour
mettre fin à une si longue attente et obtenir des réponses. Car derrière "un sentiment de colère et d'incompréhension" toujours vif, "on veut savoir ce qui s'est réellement passé", a expliqué Siyakha Traoré, le grand-frère de Bouna. "Ça fait dix ans qu'on attend ce procès", rappelle Adel Benna, le grand-frère de Zyed. "Il y a beaucoup de zones d'ombres. On n'arrive pas à comprendre", explique-t-il.
Même du côté des policiers, ce procès est attendu. "Mes clients sont soulagés de pouvoir être enfin entendus, parce qu'ils ont la conviction de n'avoir commis aucune faute, aucune erreur", a expliqué Me Merchat. Il rappelle que depuis les faits les deux policiers sont toujours en fonction: "l'inspection générale de la police nationale n'a relevé aucune faute à leur encontre. Il n'y a pas eu de procédure disciplinaire". Dix années d'attente auront été nécessaires pour parvenir à ce procès. Dans ce dossier les parquets successifs, de Bobigny à Rennes, ont toujours soutenu le non-lieu.
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Mais ce sont les juges d'instruction de Bobigny, qui avaient rendu en octobre 2010 une ordonnance renvoyant les deux fonctionnaires de police devant le tribunal correctionnel pour non-assistance à personne en danger, qui auront finalement le dernier mot. La chambre de l'instruction de la cour d'appel de Rennes suivra leur avis et renverra les deux policiers devant le tribunal correctionnel de Rennes.

mardi 17 mars 2015

Mort de Zyed et Bouna : le tribunal étudie les enregistrements de la police

Au deuxième jour du procès du drame de Clichy-sous-Bois, le tribunal correctionnel de Rennes tente de retracer les moments qui ont suivi l'accident mortel des deux adolescents, Bouna Traoré, 15 ans, et Zyed Benna, 17 ans. 
Le procès pour «non-assistance à personne en danger» des deux policiers dans le drame de Clichy-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) à l'origine des émeutes dans les banlieues en 2005 se poursuit ce mardi à Rennes. Au deuxième jour d'audience, pour mieux comprendre les circonstances de l'accident, quarante-cinq minutes de bandes radio de la police sur place ont été diffusées.
Ces échanges interviennent après le drame, entre 18h52 et 20h38, le 27 octobre 2005.

Récapitulons : ce jour là, peu après 17 heures, un véhicule de police, appelé pour intervenir sur un chantier de Seine-Saint-Denis, met en fuite un groupe de dix mineurs. Parmi eux, Muhittin Altun, Bouna Traoré et Zyed Benna s'enfuient en direction d'un bois, avant d'escalader le mur d'enceinte d'un site
EDF, protégé par un mur en parpaings d'environ quatre mètres. Bouna Traoré, 15 ans, et Zyed Benna, 17 ans, sont mortellement électrocutés par un arc électrique. Muhittin Altun est grièvement blessé.

Le tribunal correctionnel de Rennes cherche à savoir si les deux policiers ont su que les adolescents étaient entrés dans le site EDF, et auraient donc pu leur sauver la vie. Le gardien de la paix Sébastien Gaillemin, 41 ans, qui était sur place, et Stéphanie Klein, 38 ans, qui était au standard du commissariat, ont toujours assuré qu'ils ne le savaient pas.

Selon notre envoyée spéciale à Rennes, ces échanges entre patrouille de
policier sur place et ceux au poste montrent qu'un lien entre la course-poursuite avec les jeunes et l'électrocution est rapidement évoqué. Sur les bandes, Sébastien Gaillemin, l'un des deux policiers jugés, assure qu'il y a «de forte chances que les deux affaires (ndlr. la course-poursuite et l'électrocution) aient un lien». On entend aussi les policiers dire que des jeunes rapportent qu'il est arrivé un malheur sur le site EDF, selon notre envoyée spéciale.

http://www.leparisien.fr/faits-divers/mort-de-zyed-et-bouna-le-tribunal-etudie-les-enregistrements-de-la-police-17-03-2015-4611441.php

mardi 21 octobre 2014

Mort de Zyed et Bouna à Clichy-sous-Bois: le procès des deux policiers aura lieu en mars

On attendait un procès d'ici la fin 2014. C'est finalement du 16 au 20 mars 2015 qu'aura lieu le procès des deux policiers poursuivis pour la de deux adolescents électrocutés dans un transformateur électrique à Clichy-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) en octobre 2005, a indiqué lundi le procureur de la République de Rennes, Thierry Pocquet du Haut-Jussé. Ils comparaîtront devant le tribunal correctionnel de Rennes (Ille-et-Vilaine), près de dix ans après la mort de Zyed Benna, 17 ans, et Bouna Traoré, 15 ans. Le drame avait déclenché trois semaines d'émeutes dans les banlieues. Quelque 274 communes avaient été touchées. Le gouvernement avait dû décréter l'état d'urgence.

Le 27 octobre 2005, à Clichy-sous-Bois, un riverain signale à la police une tentative de sur une baraque du chantier au commissariat de Livry-Gargan. La police nationale se lance alors à la poursuite de plusieurs jeunes individus. Bouna Traoré (15 ans), Zyed Benna (17 ans), et Muhittin Altun (17 ans), se cachent dans un transformateur EDF. Les deux premiers meurent électrocutés, le troisième, grièvement blessé, s'en sort. L'information se répand rapidement dans Clichy, où des groupes d'individus, en colère contre la police, s'attaquent le soir même aux forces de l'ordre et aux sapeurs-pompiers de Paris.

«S'ils rentrent sur le site EDF, je ne donne pas cher de leur peau»

Depuis le début de l'affaire, une phrase, prononcée par l'un des policiers lors des échanges radio le soir des faits, est au cœur des débats : «S'ils rentrent sur le site EDF, je ne donne pas cher de leur peau.» Deux policiers, l'un présent sur place et l'autre était stagiaire au standard du commissariat de Livry-Gargan (Seine-Saint-Denis), sont mis en examen début 2007 suite à la plainte des parents des deux jeunes. On leur reproche alors de ne pas avoir porté assistance aux adolescents.

 Les parties civiles estiment que les policiers savaient que les adolescents s'étaient réfugiés sur le site EDF, et avaient négligé de les prévenir qu'ils couraient un danger de mort. Mais la défense soutient que les policiers étaient «convaincus» que les adolescents ne s'y trouvaient pas.

Un rapport de l'IGPN pointe en 2009 la «légèreté» de ces deux agents mais ne demande pas leur suspension. En octobre 2010, les deux policiers sont renvoyés en correctionnelle. Le parquet, convaincu de la bonne foi des policiers, fait appel de ce renvoi et obtient gain de cause en avril 2011 : la cour d'appel accorde un non-lieu.

Les familles se pourvoient en Cassation : le dossier est alors rouvert devant la cour d'appel de Rennes. Elle avait estimé l'an dernier que pouvaient être poursuivis «le gardien de la paix qui a vu courir les deux adolescents en direction du transformateur», et «sa collègue qui tenait le standard du commissariat, qui a entendu le message radio». Aucune charge n'avait été retenue contre les autres policiers dont la mise en examen avait été demandée par les parties civiles. La cour d'appel a finalement renvoyé l'affaire en correctionnelle en septembre 2013.
http://www.leparisien.fr/seine-saint-denis-93/mort-de-zyed-et-bouna-a-clichy-sous-bois-le-proces-des-deux-policiers-aura-lieu-en-mars-20-10-2014-4228351.php

mercredi 27 avril 2011

Mort de Zyed et Bouna à Clichy-sous-Bois : non-lieu pour les policiers

Cinq ans et demi jour pour jour après les faits, la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Paris a accordé mercredi matin un non-lieu aux deux policiers initialement renvoyés devant le tribunal correctionnel dans l'enquête sur la mort de deux adolescents en 2005 à Clichy-sous-Bois (Seine-Saint-Denis).

Le 27 octobre 2005, Zyed Benna, 17 ans, et Bouna Traoré, 15 ans, étaient morts électrocutés dans un transformateur EDF où ils s'étaient réfugiés après une course-poursuite avec des policiers.  Un troisième adolescent, Muhittin Altun, avait en revanche survécu. Ces événements avaient été le point de départ de trois semaines d'émeutes dans les banlieues.

Les deux policiers avaient initialement été renvoyés par les juges d'instruction chargés de l'enquête devant le tribunal correctionnel pour «non assistance à personne en danger». Le parquet de Bobigny, qui avait requis un non-lieu, avait fait appel de cette décision.

«Le dossier a toujours été vide», a expliqué leur avocat, Me Daniel Merchat, en se réjouissant qu'après «cinq ans, (ses) clients voient enfin leur honnêteté professionnelle reconnue». «Au bout de 5 ans, la petite voix de la vérité judiciaire a fini par couvrir le tintamarre des leurres médiatiques», a-t-il encore déclaré.

http://www.leparisien.fr/seine-saint-denis-93/mort-de-zyed-et-bouna-a-clichy-sous-bois-non-lieu-pour-les-policiers-27-04-2011-1425242.php

lundi 5 novembre 2012

Torturé et massacré à Brens pour 600 euros

A partir de jeudi et jusqu'au 16 novembre, les jurés et la cour d'assises du Tarn jugeront sept accusés impliqués dans le meurtre de Jacques Blanc, 63 ans, le 25 octobre 2009 à Brens. Il avait été massacré chez lui pour 600 €.
On ne peut que rester sans voix à l'évocation des faits qui ont conduit à la mort de Jacques Blanc, 63 ans, le 25 octobre 2009 dans sa maison à Brens. Le sexagénaire, surnommé Blancou, a été torturé à coups de poing et de pied, puis à coups de couteau, avant d'être achevé avec un manche de pioche. Pendant une semaine, à partir de jeudi, tous les protagonistes de cette sordide affaire devront expliquer leur degré de participation. L'instruction a permis d'en sortir trois du lot.
Notamment Audrey Pinosa, 21 ans, de Gaillac, considérée comme l'instigatrice de la tuerie et élément moteur de la petite bande. Les experts lui reconnaissent «une dangerosité criminologique manifeste».
À ses côtés, son compagnon de l'époque, Sébastien Muratet, 36 ans, accusé, comme Audrey, d'extorsion avec violences et tortures ayant entraîné la mort. Michel Blanc, le frère de la victime, âgé de 74 ans, est accusé de complicité tout comme Jean-Marie Chareyre, 57 ans, de Gaillac, qui a fourni le manche de pioche. Trois autres accusés comparaissent pour des délits de soustraction de preuves et de criminel, de non-dénonciation de crime et de recel de bien provenant d'une extorsion : Dominique Traoré, 55 ans, Marc Bousquet, 46 ans et Frédéric Tremeau, 23 ans.
«Blancou», qui vivait seul dans sa petite maison de «Lendrevié Basse» à Brens a été battu à mort par Audrey et Sébastien. Lorsque les gendarmes de Gaillac l'ont découvert le lendemain matin, ils ont trouvé un corps sans vie avec un visage déformé, de nombreuses traces de coups et du sang, beaucoup de sang.

33 coups de couteau

L'autopsie a permis de déterminer qu'il avait reçu 33 coups de couteau dans la cuisse gauche, sur la face, sur les bras et les mains. Mais il serait mort d'une fracture du crâne. Les coups de manche de pioche ou des chaussures de sécurité de Sébastien Muratet ?
Le 25 au soir, les deux compères ont tout fait pour lui faire avouer où il avait caché ses 900 €. Sous les coups, il a fini par avouer mais ses bourreaux avaient décidé de le «finir».
Cette expédition mortelle faisait suite à un véritablement harcèlement de la part du couple sur le sexagénaire. Le 23 octobre, la jeune femme qui sortait de deux gardes à vue pour des filouteries d'hôtel et escroquerie, en lien avec un chéquier et une carte bancaire de Blancou, s'est rendue à son domicile pour qu'il retire sa plainte. Mais aussi pour lui soutirer de l'argent. Exaspéré, il avait fini par tirer un coup de fusil en l'air pour faire fuir ses futurs tortionnaires qui sont venus finir leur sale boulot deux jours plus tard. À travers la porte-fenêtre (car Blancou avait condamné la porte d'entrée), Audrey lui a lancé : «Ouvre, mais c'est pas pour de l'argent !».

http://www.ladepeche.fr/article/2012/11/05/1481960-torture-et-massacre-a-brens-pour-600-euros.html

jeudi 19 mars 2015

Clichy-sous-Bois: le procès touche à sa fin avec les réquisitions

Dix ans après le drame de Clichy-sous-Bois, le procès des deux policiers poursuivis pour non-assistance à personne en danger après la mort de deux adolescents touche à sa fin jeudi, avec les réquisitions du parquet.
La représentante du ministère public, Delphine Dewailly, doit prononcer ses réquisitions jeudi après-midi. Sébastien Gaillemin, 41 ans, et Stéphanie Klein, 38 ans, encourent au maximum cinq ans de prison et 75.000 euros d'amende. Pendant les dix ans qu'a duré la procédure judiciaire, le parquet a systématiquement réclamé le non-lieu.
Ouvert depuis lundi à Rennes, le procès a passé l'affaire au crible depuis l'intervention de la police sur un chantier de Livry-Gargan (Seine-Saint-Denis) le 27 octobre 2005 à 17h21, qui a mis en fuite un groupe de jeunes.
"Dans ce dossier, c'est la peur qui fait courir les jeunes", assure dans sa plaidoirie Emmanuel Tordjman, l'un des avocats des parties civiles. La peur des policiers mais aussi d'être en retard chez eux car "ils doivent rentrer pour la rupture du jeûne du ramadan", explique l'avocat.
Bouna Traoré, 15 ans, Zyed Benna, 17 ans, et Muhittin Altun prennent la fuite avec deux autres jeunes via un bois avant de parvenir dans un cimetière de la commune voisine, Clichy-sous-Bois. Derrière eux, les policiers ont cessé la poursuite.
Mais à l'entrée du cimetière les jeunes voient un autre véhicule de police arriver. Il s'agit du gardien de la paix Sébastien Gaillemin, avec deux jeunes collègues de son unité de police de proximité.
Persuadés que d'autres policiers arrivent derrière eux par le bois, deux garçons se cachent dans des massifs de fleurs. Les trois autres escaladent un grillage qui interdit l'accès, à l'ouest du cimetière, à un petit bois bordé lui-même cinq mètres plus loin par le mur d'un site EDF.
Sébastien Gaillemin voit "deux silhouettes" escalader le grillage du cimetière, le signale à la radio. "Ils sont en train d'enjamber pour aller sur le site EDF", lâche-t-il. Il ne connaît pas les lieux mais voit des pylônes dépasser non loin de là. Quelques instant plus tard, il commente: "S'ils rentrent sur le site EDF, je ne donne pas cher de leur peau".
- 'Danger réel' -
Affectée à la radio de la police, l'autre prévenue, Stéphanie Klein, qui ne connaît pas non plus les lieux, explique penser qu'il s'agit d'un site administratif d'EDF, pas d'une centrale électrique.
M. Gaillemin explique qu'à ce moment-là, pour lui, le fait que les jeunes puissent pénétrer sur le site EDF n'est qu'une hypothèse parmi d'autres. Plutôt que de suivre les jeunes, il fait le tour du pâté de maisons pour voir s'ils ont pu passer par les jardins environnants.
Arrivé à l'entrée principale du site EDF, il vérifie par deux fois au-dessus du mur d'enceinte, ne voit rien et revient avec ses collègues vers le cimetière où ils interpellent les deux jeunes qui y sont cachés. Puis repartent au commissariat à 17h43.
Pour Me Tordjman, à ce moment-là "M. Gaillemin sait parfaitement" que les autres jeunes sont entrés sur le site EDF. Alors que les policiers sont déjà repartis, Zyed, Bouna et Muhittin cherchent toujours à se cacher sur le site EDF, la peur au ventre.
Les trois jeunes se réfugient dans un local abritant une réactance, un dispositif particulièrement dangereux. "Ils pensent que les policiers vont entrer dans la centrale", plaide Me Tordjman qui lors de sa longue plaidoirie de près de deux heures va hurler vers les prévenus, faisant fondre en larmes la policière.
A 18h11, Bouna et Zyed meurent électrocutés. Muhittin, dont 10% de la surface corporelle est brûlée, parvient à sortir du site EDF. Les secours seront alertés à 18h46.
Le procès doit s'achever vendredi matin avec les plaidoiries de la défense. Cette affaire avait provoqué en 2005 trois semaines d'émeutes dans les banlieues françaises.
 
http://www.lepoint.fr/societe/clichy-sous-bois-le-proces-touche-a-sa-fin-avec-les-requisitions-19-03-2015-1914020_23.php

lundi 11 mai 2015

Policiers tués sur le périphérique: Le conducteur du 4X4 renvoyé aux assises pour coups mortels

La course-poursuite sur le périphérique s'était achevée par la mort de deux policiers. Le conducteur du 4X4, âgé de 22 ans, qui conduisait sans permis a été renvoyé devant la cour d'assises pour «coups mortels», a appris ce lundi 20 Minutes de sources judiciaires. L'ordonnance de mise en accusation a été rendue le jeudi 7 mai.
Par ailleurs, le parquet a annoncé à 20 Minutes qu'il allait faire appel ce lundi. En effet, il avait requis il y a un mois le renvoi aux assises de Malamine Traoré, le conducteur, pour «homicides volontaires». Des faits passibles de 30 ans de réclusion criminelle. Or le chef d'accusation retenu, «coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner», n'est passible que de 15 ans de prison.

Pas de trace de freinage

L'accident était survenu le 21 février 2013 à l'aube au niveau de la porte de Clignacourt sur le périphérique intérieur. La voiture des policiers de la Bac de nuit avait été percutée à l'arrière par un Range Rover qui avait été pris en chasse par la police dans l'ouest de Paris. Deux policiers, Cyrille Genest, 40 ans, et Boris Voelkel, 32 ans, avaient trouvé la mort. Un troisième passager avait été grièvemment blessé.
Le conducteur avait 1,4g d'alcool par litre de sang. Il avait été déjà condamné à huit reprises, dont cinq fois pour des délits routiers. François Molins, le procureur de la République avait souligné l'absence de trace de freinage et avait évoqué une vitesse de 150km/h.
http://www.20minutes.fr/societe/1605327-20150511-policiers-tues-peripherique-conducteur-4x4-renvoye-assises-coups-mortels

lundi 14 mai 2012

Procès Ferrara : Me Dupond-Moretti renonce à interroger un témoin à charge

Me Eric Dupond-Moretti a finalement abandonné l'interrogatoire d'un témoin pourtant capital contre son client, Antonio Ferrara, jugé pour un vol à main armée. Depuis mercredi, Antonio Ferrara comparaît devant la cour d'assises d'appel de Paris, au côté d'Issa Traoré, pour le braquage d'un bureau de poste à Joinville-le-Pont (Val-de-Marne) en juillet 1999. Condamné en 2006 à 15 ans de réclusion criminelle, il clame son innocence.

Tout comme en première instance, deux policiers ont reconnu en Antonio Ferrara l'homme armé qu'ils avaient poursuivi il y a treize ans sur l'autoroute.

Jeudi, un expert a expliqué, à l'occasion d'une visioconférence, avoir découvert l'empreinte génétique d'Antonio Ferrara dans un gant de moto abandonné dans l'une des voitures empruntées par l'un des fuyards. Cette trace laisse une marge d'erreur infiniment faible, a souligné l'expert, alors que Me Dupond-Moretti n'a eu de cesse d'évoquer "des possibilités d'erreur". Le verdict est attendu mercredi soir.


http://lci.tf1.fr/filnews/france/proces-ferrara-me-dupond-moretti-renonce-a-interroger-un-temoin-7242555.html

mercredi 31 décembre 2014

Bettencourt, Nabilla et DSK: Les six grands procès à ne pas manquer en 2015

Dans l’actualité judiciaire de 2015, on retrouve du Bettencourt, du Bettencourt et… du Bettencourt! Au total, trois procès, concernant différents volets de l’affaire, ont été audiencés cette année. Autrement, les mordus de comptes rendus d’audience seront servis avec le procès du tueur de l’Essonne, celui de l'affaire du Carlton où figurera DSK ou encore, peut-être, en fin d'année, celui de l'affaire Nabilla…
Le procès du principal volet de l’affaire Bettencourt ouvrira l’année judiciaire pendant un mois à partir du 26 janvier. A Bordeaux, plus de huit ans après le début de cette affaire, les juges vont se pencher sur de présumés abus de faiblesse au détriment de la milliardaire Liliane Bettencourt. En tout, dix personnes seront sur les bancs du tribunal correctionnel. Au départ douze personnes avaient été mises en examen dans ce dossier. Parmi elles, l’ancien chef de l’Etat, Nicolas Sarkozy et l’avocat fiscaliste Fabrice Goguel qui ont bénéficié entre-temps d’un non-lieu. En revanche, l’ancien ministre du Budget Eric Woerth n’échappera pas à la justice. Il est soupçonné d’avoir reçu des fonds en liquide de Patrice de Maistre, ancien homme de confiance de la milliardaire. A leur côté, figureront l’avocat Pascal Wilhelm et l’homme d’affaires Stéphane Courbit. Ainsi que deux anciens notaires de l'héritière de L'Oréal et son dernier infirmier. Enfin François-Marie Banier, l'homme dont l'amitié lucrative avec la milliardaire a été à l'origine de toute cette affaire, sera aussi sur les bancs.

>> A voir, l'infographie de l'affaire Bettencourt pour les nuls...

 
Le deuxième procès aura lieu en mars. Il ne concerne que Patrice de Maistre, ancien homme de confiance de l’héritière, qui a été mis en examen pour trafic d’influence actif, ainsi qu’Eric Woerth, ex-ministre de Sarkozy, pour trafic d’influence passif. Le premier est soupçonné d’avoir fourni un travail à l’épouse d’Eric Woerth dans une société de Liliane Bettencourt, en échange d’une Légion d’honneur.
Enfin, le troisième procès, toujours devant le tribunal de Bordeaux, aura lieu en juin. L’ancienne juge en charge de l’affaire, Isabelle Prévost-Desprez, est renvoyée pour violation du secret de l’instruction. Cela concerne des fuites à la presse au sujet d’une perquisition menée le 1er septembre 2010 chez Liliane Bettencourt
2- DSK devant les juges pour le procès du Carlton
Treize personnes, dont Dominique Strauss-Kahn, ancien directeur du Fonds monétaire international (FMI), sont convoquées en correctionnelle à Lille à partir du 2 février pour une affaire de proxénétisme, dite du «Carlton». Une quatorzième pour «complicités d'escroqueries et d'abus de biens sociaux». La procédure, instruite pendant plus de deux ans, était au départ qualifiée de «proxénétisme aggravé en bande organisée». Mais les magistrats ont retenu l’infraction de «proxénétisme en réunion», écartant un procès devant les assises. DSK risque dix ans de prison et 1,5 million d'euros d'amende.

3- La justice pour Zyed et Bouna

Enfin! Près de dix ans après la mort des deux adolescents de Clichy-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), Zyed Benna et Bouna Traoré, le tribunal correctionnel de Rennes va juger du 16 au 20 mars deux policiers pour «non-assistance à personne en danger». Un minimum pour les familles et proches des deux adolescents, dont la mort avait déclenché de longues semaines d’émeutes à l’automne 2005. Au cœur du procès, la phrase prononcée par l’un des policiers lors des échanges radio le soir des faits: «S'ils rentrent sur le site EDF, je ne donne pas cher de leur peau.» Poursuivis par la police après une tentative de vol sur une baraque du chantier au commissariat de Livry-Gargan, les deux adolescents étaient morts électrocutés après s’être cachés dans un transformateur.

4- Qui est le «tueur de l’Essonne»?

La série de quatre assassinats commis avec la même arme entre novembre 2011 et avril 2012 à Juvisy-sur-Orge, Ris-Orangis et Grigny (Essonne) va être jugée fin mars devant la cour d’assises à Evry. Yoni Palmier, suspecté d’être le «tueur de l’Essonne», comparaît pour ces quatre assassinats mais nie les faits. Un premier suspect, Michel Courtois, avait passé six mois en prison avant d’être blanchi et relâché. Ce dernier, âgé de 48 ans, avait été mis en examen pour le meurtre de sa maîtresse. Il avait reconnu les faits avant de se rétracter. Mais trois mois plus tard, alors qu’il était en prison, trois autres personnes ont été tuées avec la même arme. Yoni Palmier, 35 ans, a été arrêté à Draveil le 14 avril 2012. L'arme des crimes a été retrouvée dans un box qu'il louait.

5- Le troisième procès Outreau

L’affaire de pédophilie et son fiasco judiciaire de retour sur la scène médiatique. La cour d'assises des mineurs jugera en mai à Rennes Daniel Legrand fils, un des acquittés d’Outreau, pour des faits de viols présumés commis alors qu'il était mineur. Daniel Legrand est accusé de viols sur les quatre enfants du couple Badaoui-Delay, entre 1997 et 1999 à Outreau (Pas-de-Calais). Bien qu’acquitté en appel à Paris en 2005 lors du deuxième procès d’Outreau, il devra retourner devant la cour d’assises des mineurs. A l’époque, la cour d’appel de Douai l’avait renvoyé aux assises avec 16 autres accusés pour les faits commis lorsqu’il était majeur.
Il était reproché à Daniel Legrand fils d’avoir aussi commis des viols lorsqu’il était mineur. Après le verdict parisien qui a acquitté tous les accusés d’Outreau, beaucoup ont estimé qu’il n’y avait plus aucun sens à le juger devant une juridiction spéciale pour les mineurs puisqu’il avait été acquitté pour les mêmes faits lorsqu’il était majeur. Mais l'association de défense des enfants Innocence en danger, soutenue par le syndicat national des magistrats FO, a relancé l'affaire du «procès oublié». Et en juin 2014, le parquet général de Douai a décidé, à la surprise générale, d'audiencer ce procès, dépaysé à Rennes.

6- Un procès pour Nabilla en 2015?

Nabilla sera-t-elle jugé cette année pour la «tentative d’homicide volontaire» sur son ex-petit ami, Thomas Vergara? Selon le parquet de Nanterre, si procès il y a, il ne devrait pas intervenir avant la mi-2015. La célébrité a été mise en examen pour avoir tenté de tuer avec un couteau dans la nuit du 6 au 7 novembre 2014 son compagnon dans un hôtel de Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine). L’homme avait été gravement blessé au thorax.
Après plus d’un mois derrière les barreaux de la prison pour femmes de Versailles, Nabilla Benattia a été remise en liberté sous contrôle judiciaire avant Noël. Il lui est notamment interdit de rentrer en contact avec Thomas Vergara, «même à travers les réseaux sociaux» ni d’évoquer l’affaire dans les médias. Le couple s’est régulièrement renvoyé des accusations de violences conjugales.
Voir les vidéos sur ce lien ....
http://www.20minutes.fr/societe/1507579-20141231-videos-bettencourt-nabilla-dsk-six-grands-proces-manquer-2015

mardi 4 juin 2013

Mort de Zyed et Bouna à Clichy-sous-Bois : un procès huit ans après ?

Près de huit ans après la mort de deux adolescents à Clichy-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis, qui avait embrasé les banlieues françaises, la cour d'appel de Rennes examinera mardi le dossier. Le but : dire si les policiers qui les poursuivaient doivent ou non être jugés pour "non assistance à personne en danger". 
Zyed Benna, 17 ans, et Bouna Traoré, 15 ans, avaient péri électrocutés le 27 octobre 2005 dans un transformateur EDF où ils s'étaient réfugiés lors d'une course-poursuite avec la police. Un troisième jeune, Muhittin Altun, 17 ans au moment des faits, avait été grièvement brûlé. L'affaire avait été le déclencheur de trois semaines d'émeutes urbaines dans les banlieues françaises. L'état d'urgence avait même été décrété le 9 novembre.
Un non-lieu en avril 2011
En avril 2011, la cour d'appel de Paris avait prononcé un non-lieu en faveur de deux policiers initialement renvoyés devant un tribunal. Mais en octobre 2012, la cour de cassation avait annulé ce non-lieu et renvoyé le dossier devant la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Rennes, où une audience se tiendra mardi à 9 heures. "Nous allons demander à la chambre de l'instruction de renvoyer le dossier à Bobigny, le tribunal naturel pour cette affaire, afin que les deux policiers initialement renvoyés en correctionnelle soient jugés", a dit Me Jean-Pierre Mignard, l'un des avocats des familles des deux jeunes décédés en 2005.
Selon une source judiciaire à Rennes, il est toutefois plus probable que les magistrats rennais, s'ils décident de renvoyer les policiers devant la justice, le fassent devant un tribunal dépendant du ressort de Rennes. Pour Me Mignard, qui soutient que les "faits ont été niés pendant longtemps", la course-poursuite avec les policiers a mené à la mort des deux adolescents et les policiers impliqués doivent être jugés pour "non assistance à personne en danger".
Une course-poursuite qui fait polémique
Du côté de la défense, Me Daniel Merchat, l'avocat des deux policiers mis en cause et de trois autres policiers qui ont été entendus sous le statut de témoin assisté, ne conteste pas la course-poursuite. "J'ai toujours dit qu'il y avait une course-poursuite", a-t-il affirmé. La polémique avait été vive au sujet de cette course-poursuite, le ministre de l'Intérieur de l'époque, Nicolas Sarkozy, ayant affirmé au lendemain des faits que "la police ne poursuivait pas physiquement" les trois jeunes, les accusant par ailleurs d'une "tentative de cambriolage".
Or fin 2006, un rapport de l'Inspection générale des services (IGS) reconnaissait que les trois mineurs avaient bien été poursuivis par les forces de l'ordre. Mais aucun "manquement" des policiers n'était relevé, estimait alors le directeur de l'IGS, Eric Meillan. Me Merchat soutient avant tout que les policiers "ne savaient pas, ils ne pouvaient pas savoir que les jeunes étaient entrés dans le site EDF". "Je persiste dans cette analyse, c'est ma position", a-t-il assuré. Selon l'avocat des policiers, "les éléments constitutifs de l'infraction de non assistance à personne en péril ne sont pas réunis".
Me Mignard, qui défend les familles des deux adolescents avec Me Emmanuel Tordjman depuis 2005, a indiqué qu'il tiendrait mardi une conférence de presse à l'occasion de l'audience à Rennes. A l'issue de cette audience, les trois magistrats de la chambre de l'instruction de la cour d'appel devraient mettre leur décision en délibéré. La décision devrait être rendue au plus tard début juillet, selon une source judiciaire à Rennes
 

lundi 18 mai 2015

Décès de Zyed et Bouna à Clichy-sous-Bois en 2005 : les deux policiers relaxés

Après le drame de Clichy-sous-Bois qui a coûté la vie à deux jeunes dans un site EDF en 2005, le tribunal correctionnel de Rennes décide de relaxer les deux policiers poursuivis dans cette affaire pour non-assistance à personne en danger.
Les deux policiers jugés pour non-assistance à personne en danger après la mort de deux adolescents à Clichy-sous-bois en 2005 ont été relaxés lundi en début d'après-midi par le tribunal correctionnel de Rennes. Ce drame avait provoqué trois semaines d'émeutes intenses en banlieue et la déclaration de l'état d'urgence.
Il était reproché aux policiers de n'avoir pas tenté de porter secours ou de n'avoir pas prévenu les services d'assistance alors que les deux adolescents s'étaient réfugiés dans un site EDF après une course-poursuite avec les forces de l'ordre.
Quelques proches des familles ont laissé échapper leur colère à l'annonce de cette relaxe, requise par le parquet. "C'est choquant !" a aussitôt réagi à la sortie de l'audience l'avocat des familles des deux jeunes décédés, Me Jean-Pierre Mignard.
Du côté deux policiers, Me Daniel Merchat leur conseil estime que ce jugement reflète "ce que la défense soutient depuis le début".
Le 27 octobre 2005, Bouna Traoré, 15 ans, et Zyed Benna, 17 ans, avaient trouvé la mort après s'être réfugiés dans un transformateur électrique. Un troisième jeune, Muhittin Altun, 17 ans, qui les accompagnait, avait été grièvement blessé. La décision du tribunal est conforme aux réquisitions du parquet mais la défense des familles des jeunes a annoncé qu'elle allait faire appel.

jeudi 28 avril 2011

Clichy-sous-Bois : les policiers vont être cités à comparaître

Les familles de Zyed et Bouna, électrocutés dans un transformateur EDF, veulent une audience publique pour entendre les fonctionnaires concernés par l'affaire, après le non-lieu prononcé par la cour d'appel de Paris en faveur de deux d'entre eux.
La cour d'appel de Paris a prononcé mercredi matin un non-lieu en faveur de deux fonctionnaires de police renvoyés en correctionnelle pour non-assistance à personne en danger, dans le cadre de l'enquête sur la mort de Zyed et Bouna à Clichy-sous-Bois en 2005. Mais les familles des deux jeunes ne veulent pas en rester là. Dans l'après-midi, leur avocat, Me Jean-Pierre Mignard, a annoncé qu'une citation directe serait déposée pour «mise en danger délibérée de la vie d'autrui» contre les policiers concernés.
«Ce que nous voulons, c'est une audience publique. Puisqu'on a voulu nous fermer la porte sur le délit de non-assistance à personne en danger, nous allons poser une autre question», a déclaré Me Mignard, l'avocat des familles. «Qu'est-ce qui justifie que 15 fonctionnaires de police se jettent à la poursuite d'enfants en pleine après-midi alors qu'aucune infraction n'a été commise, les affolant, les poursuivant et les cernant à proximité d'un site mortellement dangereux?», a demandé l'avocat.
«S'ils rentrent sur le site, je ne donne pas cher de leur peau»
Le 27 octobre 2005, Zyed Benna, 17 ans, et Bouna Traoré, 15 ans, étaient morts électrocutés dans un transformateur EDF où ils s'étaient réfugiés après une course-poursuite avec des policiers. Un troisième adolescent, Muhittin Altun, avait survécu. Des violences urbaines avaient démarré le soir même à Clichy-sous-Bois et s'étaient étendues à l'ensemble des banlieues françaises.
Plusieurs jours après le drame, les policiers et le ministère de l'Intérieur avaient fermement contesté l'existence d'une course-poursuite, qui s'était achevée aux abords du transformateur EDF. Mais le rapport de l'Inspection générale des services (IGS, la police des polices), remis fin 2006 au juge d'instruction, avait confirmé la version des jeunes. La policière stagiaire présente au poste de commandement où étaient reçues les communications radio des fonctionnaires et le policier qui a vu les jeunes gens entrer sur le terrain jouxtant le transformateur avaient alors été mis en examen en 2007. Le 22 octobre 2010, les juges d'instruction chargés de l'enquête les renvoyaient devant le tribunal correctionnel pour «non assistance à personne en danger». Le parquet de Bobigny, qui avait requis un non-lieu le 10 septembre dernier, avait fait appel de cette décision.
Le procureur considérait en effet qu'il n'existait pas de charges suffisantes pour renvoyer les deux policiers devant le tribunal, ces derniers ayant cru, selon lui, que les deux adolescents avaient quitté le site d'EDF. Dans des échanges radiophoniques, un policier avait pourtant annoncé qu'il avait vu «deux individus en train d'enjamber un grillage pour se diriger vers le site EDF». «En même temps, s'ils rentrent sur le site, je ne donne pas cher de leur peau», déclarait-il au cours du même échange.
http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2011/04/27/01016-20110427ARTFIG00474-drame-de-clichy-sous-bois-non-lieu-pour-les-policiers.php

mercredi 18 mars 2015

Drame de Clichy: les policiers cèdent à l'émotion à la barre

Larmes et gorge serrée, les deux policiers poursuivis pour non-assistance à personne en danger après la mort des deux adolescents de Clichy-sous-Bois en 2005 ont laissé percer leur émotion mercredi à Rennes, au troisième jour de leur procès.
Le 27 octobre 2005, mis en fuite à proximité d'un chantier de Livry-Gargan peu après 17h21, un groupe de jeunes va se disperser en fuyant vers le sud.
 
 
Les policiers en voient "deux-trois" s'engouffrer dans un terrain vague qui mène au sud-ouest vers le site EDF de Clichy-sous-Bois, protégé par un haut mur rehaussé de barbelés, et vers le sud-est à un cimetière où les garçons pénètrent par un trou dans le grillage.
En fait, les jeunes sont cinq, mais les policiers, qui ont rebroussé chemin dans le bois, n'en savent rien.
Les adolescents poursuivent jusqu'à l'entrée du cimetière, avant de faire demi-tour en voyant arriver la police.
Deux se cachent parmi les massifs de fleurs. En entrant dans le cimetière, Sébastien Gaillemin voit "deux silhouettes" escalader un grillage. "Ils sont en train d'enjamber pour aller sur le site EDF", lâche-t-il à la radio.
Quelques instant plus tard, il commente: "S'ils rentrent sur le site EDF, je ne donne pas cher de leur peau". Il va s'excuser à la barre de sa "réflexion fort maladroite" envers les parties civiles, "j'en suis désolé".
"Moi, je ne voyais pas une centrale électrique" mais plutôt "un site administratif", lâche, très émue, la policière qui était au standard, Stéphanie Klein, avant de fondre en larmes. "Je n'ai aucune conscience qu'il y a un danger réel à ce moment-là", assure-t-elle à nouveau lors d'une nouvelle audition dans l'après-midi.
Le président du tribunal Nicolas Léger rappelle que les policiers ne connaissaient pas les lieux. Il précise aussi que le grillage que les jeunes ont franchi permet non pas d'interdire l'accès au site EDF mais à un petit bois, large à cet endroit de quatre à cinq mètres, qui sépare le cimetière du site EDF, lui-même protégé par un mur.

- Une hypothèse -

Qu'ils pénètrent sur le site EDF n'était pour le policier qu'une hypothèse parmi d'autres, assure-t-il à la barre, au bord des larmes quand il évoque le sort des deux adolescents.
Plutôt que de les poursuivre en enjambant le grillage, il entreprend avec sa collègue de faire le tour du pâté de maison pour voir s'ils ont pu passer par les jardins environnants.
Ils marchent jusqu'à l'entrée principale du site EDF. Lui monte sur une poubelle, puis sur une armoire électrique pour regarder dans le site mais "rien n'attire mon attention", explique-t-il.
"Une fois que j'ai effectué mes vérifications visuelles, pour moi il n'y avait plus aucun doute", assure le policier.
Les policiers reviennent alors vers le cimetière, y interpellent deux jeunes cachés dans les fleurs. Sans cependant savoir si ce sont les mêmes qui ont passé le grillage, admet le policier.
A 17H43, l'opération de police prend fin. Tous retournent au commissariat.
Pendant ce temps Zyed, Bouna et Muhittin, persuadés d'être poursuivis, cherchent un endroit où se cacher dans le site EDF.
Ils le traversent entièrement pour rejoindre l'entrée principale mais, sans que Muhittin puisse l'expliquer, ils prennent peur. Ils vont alors tenter de se cacher.
"J'avais peur, je ne savais pas quoi faire", explique Muhittin à la barre, évoquant notamment les nombreux panneaux de mise en garde dans le site.
Alors que la police a quitté les lieux depuis plusieurs minutes déjà, ils se réfugient dans un local entouré de murs de plus de quatre mètres, à ciel ouvert, abritant une réactance, un dispositif particulièrement dangereux. Près de 20 minutes plus tard, à 18h11, Bouna Traoré, 15 ans, et Zyed Benna, 17 ans, vont être mortellement électrocutés. Leur camarade Muhittin Altun sera grièvement blessé.
M. Gaillemin, 41 ans, et Mme Klein, 38 ans, encourent au maximum cinq ans de prison et 75.000 euros d'amende.
Le réquisitoire est attendu jeudi après-midi et le procès doit s'achever vendredi.
Une centaine de personnes se sont rassemblées mercredi en milieu d'après-midi au centre de Rennes pour dénoncer les "violences policières" en marge de ce procès.
Ce drame avait déclenché trois semaines d'émeutes dans les banlieues françaises. L'état d'urgence avait été décrété par le gouvernement.

http://www.lepoint.fr/societe/drame-de-clichy-les-policiers-cedent-a-l-emotion-a-la-barre-18-03-2015-1913911_23.php

mercredi 16 mai 2012

La défense de Ferrara dénonce une enquête bâclée et des charges médiocres

Antonio Ferrara acquitté en appel   

Antonio Ferrera a été acquitté mercredi en appel pour le braquage d'une poste dans le Val-de-Marne en 1999.
Mardi, l'avocat général Jean-Paul Content avait requis "entre 10 et 12 ans" contre le "roi de la belle" et huit ans contre son co-accusé, Issa Traoré.


Les avocats d'Antonio Ferrara ont dénoncé mercredi matin devant la cour d'assises de Paris une enquête bâclée et des charges selon eux insuffisantes pour condamner leur client pour le braquage du bureau de poste de Joinville-le-Pont (Val-de-Marne) le 28 juillet 1999. "Les charges qui pèsent sur lui ne permettent pas d'entrer en voie de condamnation et ce doute doit lui profiter", a martelé Me Lionel Moroni, avant de critiquer l'enquête: "pas d'album photo, pas de reconstitution, pas d'analyse balistique: l'instruction a été néant".

Dans la foulée, Me Eric Dupond-Moretti a attaqué "une méthodologie policière invraisemblable", avant de pilonner une à une les charges soulevées par l'accusation : la téléphonie, la reconnaissance d'Antonio Ferrara par deux policiers sept ans après les faits et la présence de son ADN sur un gant de moto retrouvé dans l'une des voitures ayant servi à la course-poursuite.

L'ADN, "avant, tout le monde s'inclinait, c'était la reine des preuves", a plaidé Me Dupond-Moretti en s'attaquant à la charge la plus gênante. Mais "on ne peut pas dire quand cet ADN a été laissé sur le gant", peut-être l'a-t-il prêté à un ami braqueur... Car a-t-il rappelé, "dans sa vie, Antonio Ferrara n'a pas fréquenté que des archevêques et des avocats généraux, il a fréquenté des gens qui avaient le même profil que lui."

"Vous savez, c'est pas extraordinaire d'acquitter Ferrara dans un dossier comme celui-là", a-t-il rassuré les jurés. "Ce n'est pas une faveur que je vous demande", mais "c'est pour moi la moindre des choses, une évidence absolue", car "ce dossier, c'est des reconnaissances qui ne valent rien, un ADN qui n'est pas daté et une téléphonie qui n'a pas été exploitée". "Bien sûr, vous pouvez vous dire, il y a quand même 80 chances sur 100 que ce soit lui: au café du commerce, vous avez le droit de faire ça, mais pas ici! (...) C'est dans votre serment: le doute profite à l'accusé et ce serment il vous engage." Le verdict est attendu dans la soirée.
http://lci.tf1.fr/filnews/france/la-defense-de-ferrara-denonce-une-enquete-baclee-et-des-charges-7251874.html

samedi 16 octobre 2010

Procès de l'évasion de Ferrara: la belle de la belle 17

Avant de clore les débats, la Cour d'assises d'appel de Paris a donné la parole aux accusés, puis aux victimes de l'évasion d'Antonio Ferrara. Aujourd'hui, ce sont les avocats des parties civiles qui ont plaidé. La journée de lundi sera consacrée au réquisitoire des deux avocats généraux. Mardi, mercredi et jeudi plaideront les avocats de la défense. Vendredi matin les accusés pourront encore s'exprimer. Le verdict devrait être rendu dans la nuit de vendredi à samedi. Tenter de convaincre une dernière fois de son innocence ou de son peu de culpabilité, en regard des accusations portées, est un moment extrêmement intense et toujours un peu dangereux pour les mis en cause. Même si ce qu'ils disent n'est pas déterminant puisque les jurés ont désormais une entière connaissance du dossier. Mais un mot de trop, une expression malheureuse, un développement fastidieux ou mal argumenté, fait toujours encourir le risque d'aggraver son cas pour ceux qui jouent en cet instant un acquittement ou une réduction de leur peine. De manière générale, les accusés ont tendance à reprendre un à un, et à les rediscuter, les éléments de leur incrimination alors que ce travail a déjà été accompli lors des précédentes audience, tentant ainsi malgré eux de refaire un procès quasiment terminé. C'est pourquoi nous ne vous donnerons ici que l'essentiel des propos des accusés, certains parlant beaucoup, d'autres très peu.






Karim Achoui


Concernant les visites de ses collaborateurs à Antonio Ferarra : « Parce qu'Antonio Ferrara était à l'isolement il bénéficiait peut-être un peu plus des visites de mes collaborateurs. Mais le cabinet avait la réputation de rendre des visites hebdomadaires aux détenus. Il est possible qu'Antonio Ferrara ait profité d'une situation (un refus de fouille après le départ de Me Sébag, ndlr) qu'il savait possible pour se retrouver au quartier disciplinaire. Mais je n'ai jamais demandé à mes collaborateurs de se rendre à Fresnes dans le cadre de la suggestion à un tiers d'une machination visant à organiser une évasion ». Pour Me Achoui les visites à son cabinet de Moussa Traoré (condamné en première instance) étaient liées à « des dossiers passés et à venir » dont il s'occupait en tant qu'avocat. Quand à la conversation enregistrée sur la messagerie du portable qu'Antonio Ferarra avait oublié dans sa cellule, où les mots « Karim », « Achoui », « le baveux », sont prononcés, l'avocat dit : « Ce sont des propos rapportés. Je ne suis pas responsable des conversations entre plusieurs personnes. Je ne peut être ce « baveux dont on parle pour l'extraction à Créteil et pour l'évasion d'Antonio Ferarra ».






Il explique qu'après son interpellation « ça a été une descente aux enfers. J'ai tout perdu. J'ai perdu mon métier et une partie de mon honneur ». Il dit encore que le Conseil de l'ordre ne l'a jamais poursuivi disciplinairement à la suite de sa première condamnation par la Cour d'assises de Paris, que sa suspension pour cinq ans du droit d'exercer résulte d'une décision de la Cour d'appel de Versailles concernant une affaire de faux qui l'opposait à son ex-épouse. Et qu'« une procédure est en cours auprès de la Cour européenne des Droits de l'homme pour me permettre de réintégrer la profession. Ce que je ne souhaite pas »! A la question d'un juré sur son sentiment de se retrouver du côté des accusés, lui, habitué à être souvent leur avocat, Karim Achoui a répondu : « Je n'imaginais pas que la place de l'accusé était si difficile, si douloureuse. Aujourd'hui j'estime que l'accusé est victime d'un système quand il ne parvient pas à se faire entendre. Il faut se battre pour vaincre la juridiction qui a à vous juger quand vous êtes innocent ».


Zaher Zenatti


Sur le fait que cet accusé - qui comparaît libre depuis que son avocate a réussi à le faire sortir du box en début de procès-, ait affirmé avoir dormi la nuit de l'évasion, le 12 mars 2003, chez sa compagne à la veille de l'accouchement de celle-ci. Puis, lors d'une autre audition, qu'il avait passé en réalité la nuit chez sa mère, Zaher Zenatti a indiqué : « Lorsque j'ai été interpellé en 2003 dans l'affaire de Champs- sur - Marne (un braquage raté préparé un mois après la belle de Ferarra, ndlr), j'ai dit que j'étais chez moi la nuit de l'évasion puisque ma femme s'apprêtait à accoucher. Lorsqu'on m'a remis en garde à vue, en 2005, on m'a parlé de Di Mino. Parce qu'il aurait dit que j'étais au garage le matin de l'évasion alors que j'avais declaré que j'étais chez moi. J'ai alors dit que j'avais dormi chez ma mère parce que j'avais peur que la police aille chercher ma femmes et mes filles qui n'avaient rien à voir là-dedans ». A propos de Antonio Di Mino Zaher Zenatti a expliqué : « Ce Monsieur ne dit pas la même chose en 2003, en 2008, en 2010. Il ment. Ce qui m'a stupéfait c'est que l'accusation ait cru que ma mère était allée le voir pour exercer des pressions sur lui. Ma mère était très malade. Elle a 70 ans ».






Les armes retrouvées dans un box automobile dont une qui a servie pour l'évasion ? « Je n'étais pas au courant », a assuré de nouveau l'accusé. Le chargeur de Kalachnikov découvert dans une armoire du garage de Di Mino où travaillait Zaher Zenatti ? « Là non plus je ne le savais pas, a dit ce dernier. Et maintenant j'apprends qu'il y avait un troisième chargeur que Di Mino a jeté dans une poubelle » ! Puis, Me Clarisse Serre est intervenue pour poser des questions à son client : « Est-il exact que vous avez demandé une confrontation avec Di Mino et que celle-ci vous a été refusé », a demandé l'avocate? « Oui, et j'avais aussi demandé une confrontation avec Madame R. (ex compagne du garagiste Di Mino, ndlr). Tout cela m'a été refusé », a indiqué Zaher Zenatti. L'avocate : « Est-il exact qu'on vous a toujours refusé les actes que vous demandiez parce que le parquet disait que la famille Zenatti faisait des pressions sur monsieur Di Mino »? L'accusé a de nouveau acquiescé. L'avocate : « Est-ce que vous comprenez pourquoi le ministère public a retenu la complicité d'homicide volontaire » ? L'accusé : « Non, je ne comprends pas parce qu'au départ j'étais renvoyé pour délit connexe à l'affaire. Puis on m'a renvoyé aux assises, puis remis en délit connexe, puis de nouveau renvoyé aux assises ». Enfin, Zahir Zenatti a déclaré : « Il m'est extrêmement difficile de faire le deuil autant de ma vie carcérale que judiciaire. J'assume pour l'affaire de champs mais pas pour celle de l'évasion. J'ai une fille qui a sept ans et demi et une autre qui a onze ans. Je viens de les retrouver. Franchement, je suis perdu » !


Bachir Airouche


Acquitté en première instance, et renvoyé en apel par le parquet, il comparaissait libre. Concernant deux armes découvertes chez lui lors de son interpellation pour l'affaire de Champs- sur- Marne, et dont une a été utilisée pour l'évasion d'Antonio Ferrara, Bachir Airouche a expliqué : « Lorsque j'ai été interpellé le 10 mai 2003, j'ai dit à la police que cette arme m'appartenait...Jusqu'à ce que, deux ans après, le juge d'instruction me dise que cette arme avait servi à Fresnes. A partir de ce moment-là, comme j'étais innocent et que je ne voulais pas être impliqué, j'ai dis que cette arme n'était pas à moi. Que je l'avais trouvée, avec l'autre, dans un camion que j'utilisais. Admettons que je m'en sois servi. Ce sont des professionnels qui utilisent ce type d'arme (un pistolet HS 95, ndlr). J'aurai tiré sur Fresnes et gardé cette arme sur moi alors qu'on sait bien que dans ce type d'affaire il faut se débarrasser tout de suite des armes » ? En conclusion Bachir Airouche a ajouté : « J'ai déconné. Mais j'ai perdu confiance en la justice. J'ai confiance en les jurés. J'attends qu'on reconnaisse mon innocence ».


Karim Bouabbas


A propos de ses conversations téléphoniques avec Moussa Traoré et Dominique Battini - inaudibles du public lorsqu'elles ont été diffusées au tribunal-, que l'accusation considère comme étant la phase initiale de la préparation de l'évasion d'Antonio Ferrara, l'accusé a de nouveau déclaré : « Cela ne concernait que des voitures ». Karim Bouabbas est ensuite revenu sur l'accusation du surveillant pénitentiaire complice, Hocine Kroziz, qui affirme qu'un jour où il accompagnait l'accusé au greffe de la maison d'arrêt de Fresnes, celui-ci lui aurait confié que Dominique Battini était l'un des motards entièrement casqué qu'avait rencontré Kroziz sur un parking. Bouabbas a soutenu lors des débats, et encore hier, qu'il était alors « détenu particulièrement surveillé » et qu'il devait y avoir forcément une trace administrative de sa conduite au greffe. Prenant la parole, l'avocat général Françoise Mothes lui a lancé : « J'ai demandé au directeur de la maison de Fresnes comment se passait l'accompagnement d'un détenu. Il m'a dit qu'il n'y a pas de traces administratives. Le surveillant est muni d'un billet qui est ensuite détruit » ! Karim Bouabbas avait présenté un passeport sur lequel figure la mention de son passage au Maroc du 1er au 14 mars 2003, et prouvant ainsi qu'il n'était pas en France la nuit de l'évasion, le 12 mars. Mais cette preuve a été mise en doute par l'accusation. Au début du procès les avocats de l'accusé ont indiqué qu'ils allaient contacter les douanes marocaines pour obtenir une copie de la fiche remplie par leur client dans l'avion venant de France. Mais il semble que cela n'ait pas été possible. « On a fait la demande, a dit Karim Bouabbas. Mais la fiche manuscrite, ils ne la fournissent pas. Même pas une copie. On ne peut avoir qu'une attestation mais il faut une commission rogatoire... Honnêtement, je suis tellement fatigué de tout cela ! »






Hamed Illouli


C'est également le surveillant pénitentiaire, Yocine Kroziz, qui incrimine cet accusé. Il affirme que celui-ci l'a abordé avec Youssef Laksiri (condamné en première instance), près d'un centre commercial afin de le charger d'un message pour Antonio Ferrara. Kroziz affirme aussi qu'Illouli lui a demandé comment envoyer « Le petit » au quartier disciplinaire. C'est à lui que Kroziz aurait indiqué le 11 mars 2003 qu'Antonio Ferrara avait été placé au quartier disciplinaire. « D'abord, Monsieur Kroziz est un drôle de personnage, a indiqué Hamed Illouli qui passe un peu pour l'intellectuel du box. C'est quelqu'un de très intelligent contrairement à l'impression qu'il peut donner. J'ai eu l'occasion de lire et de relire les déclarations de Monsieur Kroziz. Je vais faire une réflexion un peu déplacée mais j'ai regardé un documentaire sur la vie de Francis Heaulme. De nombreux psychiatres ont essayé de comprendre la personnalité de Heaulme. Le seul qui y soit parvenu était un gendarme qui depuis s'est suicidé. Je ne dis pas que Monsieur Kroziz est Francis Heaulme. Mais Monsieur Kroziz est très pervers. C'est quelqu'un qui porte des accusations jamais directement. C'est toujours indirectement. Insidieusement. Il a même essayé de mettre en cause des collègues et pas que Monsieur Bistol. C'était un gradé très influent. Un de ses collègues a même déclaré : « J'avais très peur de lui ». Il biaise. Vous l'avez vu ici. Il parle pendant dix minutes et après on a oublié la question qui lui était posée. Il fait comme les hommes politiques ! »






Hamid Hakkard


C'est l'avocat général Françoise Mothes qui a surtout parlé lors de ce qui devait être le rôle de l'accusé. Un accusé qui ne fait pas partie, il est vrai, des plus « causants » de ce procès. « On a retrouvé un certain nombre de faux papiers chez vous, plus deux pistolets, a-t-elle dit. Vous n'avez pas été poursuivi. Ca s'est perdu...Vous avez eu de la chance. Chez vous, à Paris, on a retrouvé une somme en liquide de 350 000 euros et vous avez eu quatre ans de prison. D'où venait cet argent ? » L'accusé a répondu : « J'en ai déjà parlé et j'ai été condamné pour cela ». « Et les écoutes de la fin 2002 où vous avez reconnu être l'interlocuteur de Karim Bouabbas », a demandé l'avocat général ? « Je me suis déjà expliqué, a reprécisé Hamid Hakkard. J'ai pas grand-chose à rajouter. »


Antonio Ferrara


Le président Hervé Stéphan : « Vous avez déclaré que vous saviez tout mais que vous ne diriez rien. Vous n'avez pas remords » ? Antonio Ferrara : « Des remords? Ca veut dire quoi ? Ce que j'ai dit, c'était à un moment précis. A ce stade des débats j'ai expliqué comment je m'étais évadé, je vous ai parlé de Saint- Raphaël. Je n'ai rien à ajouter » !










La parole a ensuite été passée aux deux surveillants pénitentiaires victimes de l'évasion d'Antonio Ferrara. Damien Delmotte s'est perdu dans des détails de procédure dont il était difficile de retenir une substance. Dominique Prado a en revanche été plus directe. « Je n'ai pas grand-chose à dire, a-t-elle déclaré. Sauf que je ne connaîtrai jamais la vérité. Malheureusement, sept ans après, il y a des choses qu'on ne saura jamais. J'ai cru comprendre que Monsieur Bouabbas savait des choses qu'il ne pouvait pas dire. On sent une solidarité. J'aurai voulu que chacun prenne ses responsabilités et les assume. Je n'ai pas de haine mais je souffre énormément. J'ai essayé de tenir pour ce procès mais je le supporte très mal. On a quand même envie de savoir comment les choses se sont passées! Je suis très déçue parce que je n'en sais pas plus. Antonio Ferrara et ses copains, ses potes comme il les appelle, prennent autant de risques pour le sortir de prison. Il les couvre. Il a raison. Mais ce n'est pas une bonne chose pour moi ».






Antonio Ferrara, s'adressant à l'ancienne surveillante pénitentiaire : « Je sais que vous n'avez aucune haine contre nous. Mais ne croyez pas qu'on s'en fou de ce qui vous est arrivé. J'assume ma part de responsabilité. Je comprends vos souffrances et je n'assimile pas les miennes aux vôtres. Je suis désolé de ne pouvoir en faire plus. Je voulais vous dire que ni moi, ni mes potes comme vous dites, n'avons de haine contre vous ». Dominique Battini, habituellement en retrait et qui, pour mémoire, a perdu un œil au cours de l'évasion, a tenu lui aussi à présenter ses excuses à Dominique Prado. « Ma souffrance à moi je l'ai cherché, a-t-il reconnu. Vous, vous ne l'avez pas cherché. J'espère que vous vous remettrez ! » Hamed Illouli a de son côté lancé à l'ancienne surveillante : « Madame Prado, vous ne pouvez pas dire que ce procès ne vous a rien appris, car vous avez au moins appris le nom du collègue qui vous a trahi. Cette personne a été condamnée très lourdement. Je pense que c'est
 une bonne chose » ! Quant à Karim Bouabbas, il a indiqué : « Je suis sincèrement désolé mais je ne sais pas ce que fais là » !
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