mardi 30 octobre 2012

Meurtre en prison : tout le monde ment sauf les accusés

Au deuxième jour du procès de Rodrigue Sophie et Thierry Théophile, une impression se dégage, de plus en plus en forte : pour les deux hommes, tout le monde ment, sauf eux, bien sûr.
Sophie et Théophile ont déjà été condamnés à de lourdes peines pour de multiples crimes et délits : ils sont donc parfaitement rompus à l'exercice judiciaire et savent très bien où est leur intérêt. Pour éviter la perpétuité, ils doivent impérativement démontrer qu'ils n'avaient pas prémédité leur geste et qu'ils n'avaient pas vraiment l'intention de tuer Rachid Benchetouia. Un exercice auquel ils se livrent depuis deux jours déjà et qui semble, au fur et à mesure que les débats avancent, de plus en plus périlleux. Ils savent aussi qu'en tant qu'accusés, ils n'ont pas à prêter serment. Ce qui implique qu'ils ont le droit, tout à fait légal et reconnu, de mentir. Ils ne s'en privent pas. Au bout de deux jours, on commence à avoir une idée de plus en plus précise du déroulement des événements : les constatations, les expertises et les témoignages allant tous dans le même sens.

«Que des conneries !»

Tout a commencé dans la salle de télé, d'où Benchetouia est sorti «en chancelant, pour aller s'effondrer à l'entrée de la salle d'activités, après avoir titubé dans le couloir», affirme un gardien qui a tout vu. Pour chanceler ainsi et s'effondrer ensuite, c'est qu'il a pris un premier coup dans la salle de télé : un coup asséné avec une chaussette garnie d'un bocal de verre. «Y a mon ADN sur le verre ? s'emporte Sophie. Non ! Bon, ben alors ?» Benchetouia a été frappé avec le pied de table en fer : «Vous avez trouvé du sang dessus ? Non ! Bon, ben alors ?» Le sang a parfaitement pu être lavé dans les toilettes avant que la barre soit jetée par la fenêtre. Et les experts affirment qu'on peut très bien ne pas retrouver d'ADN en quantité suffisante sur un objet qui a pourtant été manipulé. Du sang en grande quantité a été retrouvé et analysé sur les vêtements des accusés : «C'est des conneries tout ça. Le sang, y en avait pas. Et le surveillant, il raconte n'importe quoi. C'est une honte. C'est un malhonnête !» Les experts ? «Qu'est ce qu'il raconte celui-là ? Il a rien, il peut rien prouver ! Il a pas trouvé d'ADN, alors il l'invente.» Les deux hommes plaident la légitime défense : «C'est l'Arabe qui nous a attaqués !». Benchetouia n'avait pas d'armes, même si elles fleurissent en prison. Le témoignage du légiste est également battu en brèche de façon presque absurde : Benchetouia a été massacré et a saigné abondamment, précise le docteur Disteldorf, qui a 35 ans de pratique et plus de 2.500 autopsies derrière lui : «C'est pas vrai, il a pas saigné ! Pas du tout». Le légiste précise que le sang a giclé jusqu'au plafond, à 2,50 m de hauteur : «Qu'est ce qu'il raconte ? C'est pas une fontaine non, ce mec ! Il a pas pu gicler jusqu'à 2 m !» Ce trait, qui se voulait humoristique, va faire éclater de rire les deux accusés. Mais personne d'autre. Hier, ils ont laissé à leurs avocats respectifs le soin de tenter de déstabiliser les experts et les témoins. En vain.

http://www.ladepeche.fr/article/2012/10/24/1473231-tout-le-monde-ment-sauf-les-accuses.html

lundi 29 octobre 2012

18 mois de prison pour les voleurs à la roulotte

Une nouvelle affaire de vol à la roulotte à Toulouse. Prévenus par un témoin, vendredi soir, les policiers ont surpris deux individus en train de roulotter des voitures et de voler une motocyclette dans le parking d'une résidence du quartier Lalande. Lhoussaine Arbaoui, 24 ans, et Emeric Boyer, 18 ans, comparaissaient hier devant le tribunal correctionnel, prévenus d'avoir dégradé 8 véhicules, volé une motocyclette et quelques objets comme un GPS ou le bip du parking. «On est venus de l'Ariège pour voler une moto et la revendre après», a expliqué Lhoussaine à l'audience. «On cherchait la télécommande du parking donc on a fouillé dans les véhicules». Emeric a précisé : «Je reconnais que je suis venu sur Toulouse pour voler la moto mais je n'ai pas dégradé les voitures». Le ministère public a requis une peine de 3 ans de prison dont 18 mois avec sursis mise à l'épreuve à l'encontre d'Emeric, en état de récidive au moment des faits ; et 2 ans de prison dont 6 mois avec sursis mise à l'épreuve pour Lhoussaine.
Les magistrats n'ont pas fait de différence entre les deux prévenus et les ont condamnés à 18 mois de détention.

http://www.ladepeche.fr/article/2012/10/23/1471819-18-mois-de-prison-pour-les-voleurs-a-la-roulotte.html

dimanche 28 octobre 2012

L'affaire Bissonnet sur France 2

L’assassinat de Bernadette Bissonnet, commis le 11 mars 2008 à Castelnau-le-lez, près de Montpellier, est au cœur de l’émission “Faites entrer l’accusé”, que diffuse ce soir France 2, à 22 h 10.
L’occasion de se replonger dans les liens étranges qui unissaient les trois condamnés : Jean-Michel Bissonnet, le mari, Meziane Belkacem, son jardinier, et Amaury d’Harcourt, le vicomte qui a depuis retrouvé la liberté.

http://www.midilibre.fr/2012/10/28/l-affaire-bissonnet-sur-france-2,585256.php

Condamnée pour le meurtre de son mari, elle obtient un supplément d'information

La commission de révision a ordonné lundi un supplément d'information dans le dossier d'Edwige Alessandri, qui demande la révision de sa condamnation à 10 ans de réclusion criminelle pour le meurtre de son mari en juillet 2000 dans le Vaucluse, a annoncé son avocat, Michel Godest.
Deux membres de la commission de révision des condamnations pénales vont à présent être chargés de mener des investigations dans cette affaire, a-t-il ajouté, se réjouissant de la décision des magistrats. La requête en révision s'appuie notamment sur l'ADN d'un cambrioleur récidiviste retrouvé sur deux mégots de cigarettes et d'une dénonciation, qui accréditent selon l'avocat la thèse d'un cambriolage qui aurait mal tourné, que soutient sa cliente depuis 12 ans.

Tué dans son lit d'un tir de fusil de chasse en pleine tête

Dans la nuit du 16 au 17 juillet 2000, Richard Alessandri, 42 ans, directeur de supermarché, était tué dans son lit d'un tir de fusil de chasse en pleine tête à Pernes-les-Fontaines (Vaucluse). Pour l'accusation, l'auteur du coup de feu est son épouse, Edwige, 53 ans aujourd'hui. Pour la défense, des malfaiteurs se sont introduits dans la maison pour se faire remettre, sous la menace d'une arme, la recette du supermarché et ont tiré accidentellement.
Edwige Alessandri a été condamnée une première fois en 2006 par la cour d'assises du Vaucluse à 12 ans de prison, peine confirmée en appel devant les assises du Gard, dont le verdict a été cassé pour vice de forme. Renvoyée devant la cour d'assises d'appel du Rhône, l'accusée avait alors écopé de 10 ans de réclusion criminelle en 2009. Après plus de quatre ans de détention, elle a bénéficié d'une libération conditionnelle à l'automne 2010.

Reconstitution auditive

La découverte de l'ADN sur des mégots retrouvés près de la haie de la maison du couple, un mas isolé entouré de champs, avait été faite lors d'une analyse scientifique ordonnée pendant son troisième procès à Lyon. S'y ajoute également un témoignage mettant en cause des tierces personnes, selon Michel Godest.
L'avocat soulève un troisième élément. Sa cliente a «toujours dit» avoir entendu une voix d'homme dire «merde, le coup est parti, tirez-vous, tirez-vous!», a-t-il expliqué. Mais jusqu'alors, cet élément a été écarté, les experts ayant estimé qu'elle n'avait pas pu entendre de tels propos juste après la détonation en raison du traumatisme auditif.
Mais une reconstitution diligentée à la demande de la défense en décembre 2011 va à contre-courant de ces conclusions, a affirmé Michel Godest. Un test avait été effectué avec trois jeunes femmes, qui ont toutes réussi à entendre la phrase qui leur était dite juste après un coup de feu, selon l'avocat. «Toute l'instruction a été viciée par des affaires comme celles-ci», a-t-il déclaré, estimant que l'enquête a été effectuée sur des «bases techniques complètement erronées».

http://www.20minutes.fr/ledirect/1027234/condamnee-meurtre-mari-obtient-supplement-information

samedi 27 octobre 2012

Aucun jugement ne pouvait leur rendre Thomas

On ne saura jamais pourquoi l'automobiliste n'a pu voir le motard décédé suite au choc, ce jour de juillet 2011 à Givet. Dans un tel cas, la justice humaine a ses limites.
Ils n'étaient pas venus réclamer de l'argent. Les compagnies d'assurance se sont entendues sur les indemnités.
Ils étaient venus mardi pour « avoir le sentiment d'avoir accompagné Thomas jusqu'au bout, pour que le deuil puisse commencer à s'accomplir », ainsi que l'a justement dit leur conseil, Me Dupin.
Mais ses parents, sa compagne étaient venus aussi mardi au tribunal correctionnel de Charleville pour tenter de comprendre comment le drame s'était produit, par quel sinistre concours de circonstances leur cher Thomas, 32 ans, a trouvé la mort ce jeudi 21 juillet 2011, vers 17 h 45, sur la RD 46 à Givet.
Pas sûr que sur ce point, ils aient obtenu quelque réponse.
Avec tact et compassion, le président Wastl-Deligne a résumé les conclusions de l'enquête de gendarmerie. En cette fin d'après-midi estivale, vers 17 h 45 - « Il fait donc encore jour » -, Charlyne T. rentre chez elle au volant de sa Ford blanche. Elle doit tourner sur sa gauche pour emprunter la rue où elle habite. Elle n'a pas vu qu'une moto arrivait en sens inverse. Le choc est terrible.
La force de l'habitude ?
Thomas Huyghe, 32 ans, papa d'un petit garçon âgé de 4 ans, décède des suites de ses blessures le lendemain à l'hôpital. Le jeune passager âgé de 15 ans auquel la victime avait promis et offert une balade n'est blessé que légèrement.
La conductrice est choquée, mais son état ne nécessite pas d'hospitalisation.
Pas de trace d'alcool ou de stupéfiant dans le sang de l'automobiliste.
A la barre du tribunal correctionnel, prévenue d'homicide involontaire, la conductrice est incapable d'expliquer pourquoi elle n'a pas vu la moto. Ni entendu. Elle se souvient juste qu'il y avait des voitures garées dans la rue qu'elle allait emprunter.
Le président suggère que le défaut de vigilance fatal est peut-être dû à ce qu'on appellera la force de l'habitude ; ce trajet, l'automobiliste le connaissait par cœur et l'a effectué à des centaines de reprises.
A noter par ailleurs qu'aucune expertise n'a été réalisée pour déterminer la vitesse exacte à laquelle roulait la moto, qu'il n'a pas été possible de savoir si ses feux étaient allumés, qu'il n'a pas été relevé de trace de freinage.
Il y a bien eu faute
Pour ce qui est de la vitesse supposée, cependant, deux témoignages convergent, et laissent à penser qu'elle n'était pas excessive. Celui du passager, celui de l'automobiliste qui suivait la Ford blanche, et qui a vu le terrible choc. Selon lui, aucun doute, il y a bien eu faute de la conductrice. Personne n'en doute, d'ailleurs.
La compagne et le papa de Thomas disent comment leur vie a basculé. Un souvenir atroce pour la jeune maman qui s'est rendue sur les lieux de l'accident avant que son compagnon ne soit évacué. Tous deux disent aussi qu'ils ne comprennent pas l'attitude de la prévenue qui depuis, s'est « contentée » d'une lettre de condoléances. Pas d'excuses, pas d'explication, et donc une forme de rancœur.
Un peu plus tard, l'automobiliste dira n'avoir jamais eu la force d'aller rencontrer les parents du motard. Car elle ne peut donner aucune explication, elle ne comprend pas elle-même.
« L'infraction est caractérisée, mais non délibérée. Ni alcool, ni drogue, ni vitesse excessive comme on le constate parfois dans des drames de la route. Maladresse, manque d'attention. On n'aura jamais d'explication satisfaisante. La justice n'a pas ce pouvoir aujourd'hui, et il faut avoir l'honnêteté de le dire », convient le substitut Glaymann qui ajoute qu'aucune sanction ne peut être à la hauteur de la douleur et de l'absence cruelle du compagnon, du père, du fils unique.
Et de requérir une peine de 18 mois d'emprisonnement avec sursis à l'encontre de la prévenue, 39 ans, qui possède le permis depuis une vingtaine d'années, n'avait jamais eu d'accident jusqu'alors, et n'a aucune mention sur son casier judiciaire, reflet d'une vie ordinaire.
Son défenseur, Me Ledoux, suggère que lors du choc, le regard de la conductrice s'est peut-être fixé sur les voitures garées dans la rue perpendiculaire. Il ne nie pas la faute. Il comprend la réaction des parents et explique encore que l'automobiliste, « se sachant responsable, n'a pu trouver l'attitude adaptée vis-à-vis des proches de Thomas ».
Le tribunal a finalement condamné l'automobiliste à une peine de six mois avec sursis, et a annulé son permis.

http://www.lunion.presse.fr/article/ardennes/aucun-jugement-ne-pouvait-leur-rendre-thomas

vendredi 26 octobre 2012

Marin mort: un patron-pêcheur condamné

Un patron-pêcheur, reconnu coupable d'homicide involontaire après le décès accidentel d'un de ses marins, a été condamné à 18 mois de prison avec sursis par le tribunal correctionnel de Quimper, a-t-on appris aujourd'hui auprès d'un avocat.

En mai 2008, le Tourmalet, un chalutier hauturier de Concarneau (Finistère), se trouvait au large des îles Scilly, au sud-ouest de la Grande-Bretagne, lorsqu'un marin de 28 ans était tombé à la mer. Malgré les recherches effectuées par l'équipage, la victime avait disparu et son corps n'a pas été retrouvé.

Le jeune homme ne portait pas de vêtement à flottabilité intégré (VFI), dont le port est obligatoire sur les bateaux de pêche. La partie civile a fait valoir que la responsabilité du patron était engagée, et que le port de ce vêtement aurait accru les chances de survie de la victime.

Outre la peine de prison avec sursis, le patron devra également payer une amende de 10.000 euros. Le tribunal est allé au-delà des réquisitions du parquet, qui avait demandé six mois de prison avec sursis, lors de l'audience, le 27 septembre.


http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2012/10/26/97001-20121026FILWWW00432-marin-mort-un-patron-pecheur-condamne.php

Privé 10 mois de permis de conduire pour un dépassement dangereux

C'est une grande ligne droite. J'avais dépassé la première voiture. Ce n'est que lorsque j'ai été à hauteur de la deuxième que j'ai aperçu des véhicules arriver en face. Je me rends compte que j'aurais pu blesser plus de deux personnes, que j'aurais pu tuer des personnes.»
C'est un jeune conducteur repentant qui s'est présenté hier après-midi à la barre du tribunal correctionnel d'Albi. Pierre-Alexandre, un étudiant de bientôt 21 ans, comparaissait pour avoir provoqué une collision, le 4 février dernier à Villefranche-d'Albigeois. Voulant doubler trois véhicules à la suite, il n'a pas eu le temps de se rabattre quand une voiture est arrivée en face. Au volant, Karine, en conduite accompagnée avec sa maman Brigitte. C'est cette dernière, touchée à la colonne vertébrale, qui sera le plus gravement touchée. Cette agricultrice, en arrêt de travail pendant 2 mois, a dû confier à quelqu'un d'autre son élevage de 94 veaux. Son avocat Me Philippe Bonnecarrère a bien entendu les explications du prévenu reconnaissant qu'il «n'avait pas assez de visibilité pour doubler la 2e et la 3e voitures» et qu'il n'a pas pu les voir plus tôt «à cause du virage». «Là, on est sur l'absence totale de précaution», souligne le conseil de la partie civile.
Pascal Suhard est implacable dans son réquisitoire : «Monsieur S. avait ce jour-là le souci d'aller vite. Il y a une mauvaise appréciation du risque, et ce risque on le prend pour les autres». Me Jacques Maignal, pour la défense, ne conteste pas la faute commise par «un jeune conducteur qui peut-être manque d'expérience, mais vous n'avez pas affaire à un fou du volant». L'avocat tente même de restaurer l'image du conducteur en révélant que l'été dernier, Pierre-Alexandre a été embauché par un des sponsors du Tour de France au sein de la fameuse caravane. «Il a effectué 7 000 km en conduisant un fourgon et a donné toute satisfaction à son employeur.» C'est sans doute vrai mais hier, le tribunal devait juger les conséquences d'un dépassement dangereux. Suivant les réquisitions du parquet, il a condamné le jeune conducteur à 10 mois de suspension du permis et 100 € d'amende pour la contravention. L'audience pour intérêts civils a été renvoyée au 3 décembre à 10 heures.

http://www.ladepeche.fr/article/2012/10/19/1468541-prive-10-mois-de-permis-pour-un-depassement-dangereux.html

jeudi 25 octobre 2012

De la prison avec sursis pour le moniteur d'auto-école ivre

Le moniteur d'auto-école qui avait été contrôlé le 11 juillet alors qu'il roulait ivre au volant de sa voiture personnelle, a été condamné hier à trois mois de prison avec sursis et mise à l'épreuve de trois ans, et obligation de soigner son problème d'alcool. Le tribunal correctionnel de Périgueux a aussi annulé son permis de conduire.
L'homme, âgé de 57 ans, avait été contrôlé avec 3,12 grammes d'alcool par litre de sang, place de l'Hôtel-de-ville à Périgueux, après avoir percuté une borne en bord de chaussée. Il était cogérant d'une auto-école située rue Louis-Blanc.

http://www.sudouest.fr/2012/10/25/du-sursis-pour-le-moniteur-860114-1980.php

Vénissieux : un témoin accable le père du bébé secoué et handicapé à vie

Sale journée pour Laurent Thoret accusé de violences suivies de mutilation ou infirmité permanente sur un mineur par ascendant. Hélène Fraisse, mandataire ad hoc pour Djason a eu les larmes aux yeux malgré sa longue expérience de la misère humaine pour décrire « ce bébé qui jamais ne jouera, ne pourra tourner les pages d’un livre ou n’aura jamais des petits camarades. Dans son lit qui est un plateau technique, il ne vit pas il existe seulement ». Témoignage bouleversant. Mais Thoret a encaissé d’autres coups et pas des moindres. Ceux de son ancienne compagne avec qui il avait eu une fille. « Il me frappait tout le temps pendant les 6 ans de vie commune même quand j’étais enceinte. » Et cette femme invalide à 80 % a cherché à connaître les raisons de cette violence « il me disait : faut que je cogne sinon ça ne va pas »

Buveur, profiteur et fuyant le travail

Dans le box, l’intéressé s’est contenté de remuer la tête comme un boxeur sonné et poussé dans les cordes. Nouvelle série de crochets cette fois décochés par un ancien compagnon de beuverie qui passait le plus clair de son temps dans l’appartement de la route de Vienne à Vénissieux où les faits se sont produits dans les mois qui ont suivi cette fois la naissance de Djason.
Laurent F., diminué par l’alcool, a rassemblé ses souvenirs, pour être le plus précis possible : « J’étais sur le canapé. Thoret prenait le bébé et le secouait comme une bouteille d’Orangina. Il le jetait en l’air pour le récupérer. C’était comme un jouet ». Et la mère qui était là quand elle ne fumait pas sur son lit ? « Laéticia lui demandait d’arrêter et lui, répondait : t’inquiète pas je sais très bien ce que je fais ». Tellement bien qu’il a renvoyé vertement les assistantes sociales sonnant à la porte du couple à la suite de suspicion de maltraitance. L’une d’elles a confessé un peu gênée » bien sûr après ce qui s’est passé j’ai culpabilisé il aurait fallu agir différemment et retirer en urgence l’enfant ». Peut-être même dès lors qu’une voisine avait téléphoné au 119 deux mois avant les faits pour manifester de sa grande inquiétude. Reprise des débats à 9 h 30.

http://www.leprogres.fr/rhone/2012/10/25/venissieux-un-temoin-accable-le-pere-du-bebe-secoue-et-handicape-a-vie

En famille devant le tribunal

Ils sont quatre, cinq, peut-être six enfants. Mais seuls trois sont présents pour l'occasion du côté des parties civiles. En face d'eux, leur belle-sœur, accusée d'abus de confiance et d'abus de faiblesse sur la personne de leur mère. La prévenue aurait ainsi reçu 180 000 euros grâce à divers virements réalisés par sa belle-mère et grâce au «petit» cadeau que celle-ci lui a fait avant sa mort : la désigner comme unique bénéficiaire de son assurance-vie.
Mal lui en a pris visiblement puisque ladite belle-fille s'est retrouvée hier pour la troisième (quatrième peut-être) fois devant le tribunal pour s'expliquer du pourquoi de ce don soudain.
L'affaire remonte à 2006. Madame P., 91 ans, est gravement malade. Alors que l'une de ses filles, celle qui s'occupait d'elle au quotidien, est contrainte de rentrer chez elle pour se faire opérer, Madame P. se tourne vers le seul fils qu'elle voit encore régulièrement. La femme de celui-ci, belle-fille donc, prend en charge Madame P… qui choisit de la «gratifier», selon les termes de l'avocat de la défense, pour la remercier. Plusieurs virements sont alors signés, ainsi que des procurations sur les comptes de la vieille dame. A son décès, deux mois plus tard, les enfants héritiers se voient… déshériter, au profit de leur belle-sœur, l'époux de celle-ci, leur frère donc, ayant d'abord refusé l'argent proposé par sa mère. «Je n'ai jamais rien voulu moi», assure la prévenue. «Vous n'avez rien voulu, mais vous avez tout pris», rétorque aussitôt le président. Le procureur, lui, choisit d'interroger la partie civile : «Pourquoi n'avez-vous jamais demandé à votre mère ce qu'elle souhaitait faire de son patrimoine ?» Et d'estimer que, si Madame P. était particulièrement âgée, plusieurs témoignages attestent qu'elle semblait avoir toute sa tête. «Généralement, la personne qui commet l'abus de faiblesse est étrangère au cercle familial», rappelle-t-il. Pour lui, l'infraction n'est pas caractérisée. Le tribunal, lui, rendra son jugement le 13 décembre.

http://www.ladepeche.fr/article/2012/10/19/1469042-auch-en-famille-devant-le-tribunal.html

mercredi 24 octobre 2012

Procès de la "veuve libertine" : "Ça a fini par de la gaudriole"

Les assises des Pyrénées-Orientales jugent en appel Diane Mistler, accusée d'avoir manipulé l'un de ses multiples amants, fou d'amour pour elle.
Le procès de cette femme d'origine malgache de 45 ans, condamnée en avril 2011 à Montpellier à 25 années de réclusion criminelle pour complicité d'assassinat et de son ancien amant, Frantz Diguelman, garçon de café de 45 ans, condamné à 23 ans de réclusion pour assassinat, s'est ouvert jeudi dernier et dure jusqu'au 26 octobre.
suivre sur ce lien........  http://www.midilibre.fr/2012/10/17/la-veuve-et-l-amant-rejuges-pour-l-assassinat-du-mari,579498.php

Une femme qui battait son mari condamnée à dix mois de prison

Elle avait trente ans de moins que lui et elle pesait trente kilos de plus. Clairement, le frêle septuagénaire ne « faisait pas le poids » face cette épouse qu’il accusait de le battre régulièrement depuis des années.
Un calvaire vécu en silence, avec « la honte » de dénoncer les faits, mais aussi « la peur » d’envoyer son épouse en prison, a expliqué cet homme connu pour être « fragile et influençable » à la barre du tribunal correctionnel de Bourg-en-Bresse qui jugeait mardi son épouse. La fille de celle-ci, qu’il avait adoptée en 2003, était aussi sur le banc des prévenus pour des violences commises le 25 janvier dernier, dans une commune du val de Saône.
Ce jour-là, le septuagénaire qui avait fui sa maison revenait en prendre possession en vertu de l’ordonnance d’un juge, une procédure de divorce étant engagée. Il était accompagné de ses filles et d’amis. Avec une caméra vidéo, ils venaient constater la dégradation de la maison.
Mais l’accueil avait été « musclé ». Des « mots doux », des cris, des menaces, des empoignades réciproques, jusqu’à l’agression d’une des filles du septuagénaire par sa fille adoptive : frappée à la tête avec une télécommande, elle avait ensuite été mordue à la cuisse…
L’épilogue d’années de calvaire durant lesquelles ce vieux monsieur avait encaissé sans broncher : vêtements déchirés, coups de poing, projection contre une porte, œil au beurre noir. Le septuagénaire avait fait trois séjours aux urgences pour divers traumatismes. En s’excusant presque ou en minimisant : « J’ai glissé sur le tapis. Je suis tombé sur la tête. » Il avait également interdiction de recevoir ses filles chez lui, les rares rencontres se faisant devant la maison.
Des violences conjugales qui avaient démarré en 2003 lorsque sa femme avait fait venir ses filles du Cameroun, après trois ans de vie commune. Il avait rencontré sa compagne en juin 2000 avant de l’épouser en catimini, à l’insu de sa famille, en décembre, alors que, faute de visa, elle devait quitter le territoire français.
Poursuivie pour « harcèlement » et « dégradation des conditions de vie entraînant une altération de la santé », cette femme de 48 ans a nié en bloc les accusations, les retournant même contre son mari. Tandis que sa fille, 26 ans, a expliqué n’avoir fait « que se défendre ».
« J’étais prisonnier. C’était invivable », a résumé à la barre le mari battu qui a aussi expliqué qu’il avait parfois essayé d’appeler les gendarmes mais que son épouse avait cassé le téléphone à plusieurs reprises. C’est en raison de ses visites à l’hôpital pour soigner un cancer qu’il avait pu échapper à l’emprise de son épouse en mars 2011.
« Dans ce dossier, la justice n’a pas été aidée par la victime qui ne déposait pas plainte », a rappelé le vice-procureur Bertrand Guérin, jusqu’à ce que le pugilat du 25 janvier ne fasse éclater l’affaire au grand jour. Il a requis huit mois de prison avec sursis contre l’épouse et 300 euros d’amende pour sa fille.
Leur avocat a plaidé la relaxe pour un dossier qu’il souhaitait « dépassionner », mettant en doute l’existence de violences.
Le tribunal a condamné l’épouse à dix mois de prison avec sursis et sa fille à 300 euros d’amende, auxquels s’ajoutent des dommages et intérêts.

http://www.leprogres.fr/ain/2012/10/18/une-femme-qui-battait-son-mari-condamnee-a-dix-mois-de-prison

mardi 23 octobre 2012

Procès de la "veuve libertine" : "Il avait conscience d'avoir commis l'irréparable"

Les assises des Pyrénées-Orientales jugent en appel Diane Mistler, accusée d'avoir manipulé l'un de ses multiples amants, fou d'amour pour elle, en lui faisant croire qu'elle était contrainte par un mari violent à l'échangisme, jusqu'à ce qu'il le tue au harpon et au couteau.
Le procès de cette femme d'origine malgache de 45 ans, condamnée en avril 2011 à Montpellier à 25 années de réclusion criminelle pour complicité d'assassinat et de son ancien amant, Frantz Diguelman, garçon de café de 45 ans, condamné à 23 ans de réclusion pour assassinat, s'est ouvert jeudi dernier et dure jusqu'au 26 octobre.

Suivez la deuxième semaine du procès de la "veuve libertine" en direct sur midilibre.fr, mardi 23 octobre sur ce lien ..... http://www.midilibre.fr/2012/10/17/la-veuve-et-l-amant-rejuges-pour-l-assassinat-du-mari,579498.php

Trois morts dans l'accident d'hélicoptère : verdict attendu ce mardi

Le procès du pilote d'un hélicoptère qui s'était écrasé au sol, peu après avoir décollé du parking d'un restaurant près d'Arles (Bouches-du-Rhône) en janvier 2007, faisant trois morts, s'est ouvert mardi matin devant le tribunal correctionnel de Tarascon. Le jugement a été mis en délibéré ce mardi.
Le 7 janvier 2007, après avoir déjeuné "chez Bob", restaurant situé en pleine Camargue, Luc Petit, un chef d'entreprise venu des Saintes-Maries-de-la-Mer avec sa famille, remontait à bord d'un "Alouette II", qu'il avait fait atterrir sur le parking de l'établissement, ayant servi d'héliport pour l'occasion. Il était 15 h 30 environ. Plusieurs clients avaient alors voulu assister au décollage de l'appareil et s'étaient massés aux abords du parking. Quelques instant après, l'engin s'était écrasé au sol, heurtant plusieurs spectateurs: trois personnes étaient décédées, trois autres avaient été blessées, dont une femme qui avait eu sa jambe amputée. Dans l'hélicopère, où se trouvaient aussi son épouse, son fils et sa belle-fille, seul Luc Petit, 54 ans à l'époque, avait été blessé, victime d'un tassement vertébral. Son contrôle d'alcoolémie s'était avéré négatif. L'enquête permettait d'établir que M. Petit était titulaire de son brevet de pilote privé d'hélicoptère depuis fin octobre 2006, qu'il n'avait volé que sur ce type d'appareil et qu'il avait 50 heures de vol à son actif.

Le 14 janvier 2007, M. Petit était mis en examen des chefs d'"homicides involontaires" et "blessures involontaires", des faits pour lesquels il encourt trois ans de prison et 45 000 € d'amende. Des faits que son avocat espère faire requalifier par le tribunal en "maladresses" et "imprudences", estimant que le dossier de son client entre plus dans le cadre d'une "responsabilité civile que pénale". "Au terme de cinq expertises et plus de cinq années d'instruction, on ne sait toujours pas s'il y a eu défaillance humaine ou technique. Beaucoup d'incertitudes subsistent", a ainsi affirmé Me Jean-Pierre Volfin, qui entend plaider la thèse du "responsable mais pas coupable". Les réquisitions sont attendues mercredi matin. Le tribunal devrait mettre sa décision en délibéré

http://www.midilibre.fr/2012/10/22/trois-morts-dans-l-accident-d-helicoptere-verdict-attendu-ce-mardi,582200.php

Besançon : Un huissier au bout du fusil

« C’ÉTAIT la colère, mais je n’aurais jamais tiré. » Encadré d’agents pénitentiaires dans le box des prévenus, Michel Frisiello est plus amène devant les juges qu’il ne l’a été devant l’huissier qui s’est présenté à son domicile à Besançon, le 7 septembre 2011.
Et pour cause. Car l’officier ministériel, venu faire exécuter une décision de justice de 2004 – ce qui avait laissé à l’intéressé plus de six ans pour prendre ses dispositions – s’est vu mis en joue par une carabine.
Comme le souligne M e Bonnetain, avocat de la partie civile, « on peut s’imaginer le traumatisme subi, lorsqu’on mène une mission de service public, en se retrouvant ainsi accueilli avec un fusil braqué sur le ventre, sans savoir s’il est ou non chargé. » En l’occurrence, il semble qui ne l’ait pas été puisque l’homme a lancé à l’huissier : « Et n’oubliez pas que mes racines, c’est gitan italien : la prochaine fois, mon fusil sera chargé. »

Six mois ferme

Le procureur requiert « six à huit mois ferme avec maintien en détention », après avoir rappelé que le prévenu a déjà quatre mentions au casier judiciaire et purge actuellement quinze mois d’emprisonnement.
N’ayant pas souhaité s’attacher les services d’un avocat pour appuyer sa défense, Michel Frisiello plaide : « On m’a retiré mon permis, du coup, j’ai perdu mon boulot, je n’ai plus pu payer mon loyer et je me suis fait expulser. J’ai 56 ans, c’est la première fois que je fais de la prison. Je n’avais pas l’intention de faire du mal à l’huissier. »
Le tribunal l’a condamné à six mois ferme.

http://www.estrepublicain.fr/doubs/2012/10/17/un-huissier-au-bout-du-fusil

lundi 22 octobre 2012

Vol d'explosifs à Plévin. L'autonomiste breton Charlie Grall jugé en appel

Treize ans après les faits et sept ans après le premier jugement, le procès en appel du vol d'explosifs de Plévin s'est ouvert ce lundi matin devant la cour d'assises spéciale de Paris. Il y sera à nouveau question des 8,7 tonnes d'explosifs dérobées à la société Titanite SA en 1999. Des explosifs utilisés, selon l'accusation, pour 12 attentats qui ont fait 18 morts et des centaines de blessés en Espagne et 3 attentats en France.
Mais cette fois, il n'y aura qu'un seul homme dans le box. Sur les seize accusés basques et bretons de l'époque - qui avaient écopé de deux à vingt ans de prison -, seul l'autonomiste breton Jean-Charles Grall dit Charlie Grall, poursuivi pour "association de malfaiteurs en vue de la préparation d'un acte de terrorisme", a fait appel du jugement. Le 29 juin 2005, le militant aujourd'hui âgé d'une cinquantaine d'années, avait été condamné à six ans d'emprisonnement.

Un commando armé breton et basque
Le 28 septembre 1999, un commando armé avait neutralisé les quatre chauffeurs du dépôt d'explosifs de la société Titane SA, et, en moins d'une heure, avaient fait main basse sur 8,7 tonnes de dynamite, 6.500 détonateurs et plus de 10 km de cordeaux détonants. En première instance, 14 des 15 militants basques et bretons poursuivis avaient été condamnés par la cour d'assises spéciale de Paris à des peines de deux ans d'emprisonnement à vingt ans de réclusion criminelle.

Le rôle très spécial de l'autonomiste breton
"Charlie" Grall est considéré par l'accusation comme le chaînon logistique entre l'Armée révolutionnaire bretonne (ARB) et l'organisation séparatiste basque ETA. Journaliste, il a toujours clamé son innocence, expliquant qu'il avait rencontré le membre de l'ETA, considéré comme le chef du commando de Plévin (condamné à 20 ans de prison) quelques jours avant le vol, dans l'espoir d'interviewer un responsable de l'organisation séparatiste. "Mais il ne savait rien du projet de vol" martèle en marge de l'audience Me Yann Choucq, l'un de ses avocats.

12 attentats, 18 morts et une centaine de blessés
Selon l'accusation, les explosifs volés à Plévin (Côtes-d'Armor) auraient été utilisés en Espagne dans 12 attentats de l'ETA qui ont fait 18 morts et une centaine de blessés entre 2000 et 2001 et, côté breton, dans trois attentats et six tentatives revendiqués par l'ARB.
Jean-Charles Grall comparaît libre. 

http://www.letelegramme.com/ig/generales/regions/bretagne/vol-d-explosifs-a-plevin-l-autonomiste-breton-charlie-grall-juge-en-appel-22-10-2012-1881250.php

Procès de la "veuve libertine" en direct : "J'aimais mon mari"

Les assises des Pyrénées-Orientales jugent en appel Diane Mistler, accusée d'avoir manipulé l'un de ses multiples amants, fou d'amour pour elle, en lui faisant croire qu'elle était contrainte par un mari violent à l'échangisme, jusqu'à ce qu'il le tue au harpon et au couteau.
Le procès de cette femme d'origine malgache de 45 ans, condamnée en avril 2011 à Montpellier à 25 années de réclusion criminelle pour complicité d'assassinat et de son ancien amant, Frantz Diguelman, garçon de café de 45 ans, condamné à 23 ans de réclusion pour assassinat, s'est ouvert jeudi dernier et dure jusqu'au 26 octobre.

Suivez la deuxième semaine du procès de la "veuve libertine" en direct sur midilibre.fr, lundi 22 octobre, aux alentours de 9 h 30.
sur ce lien........... http://www.midilibre.fr/2012/10/17/la-veuve-et-l-amant-rejuges-pour-l-assassinat-du-mari,579498.php

Nancy : "J’ai pris un oreiller et je l’ai étouffé"

«Je l’ai pris dans mes bras. Je l’ai emmené dans la chambre de ma fille. J’ai pris un oreiller et je l’ai étouffé ». Le témoignage est brutal. Peu de mots. Pas de trémolos dans la voix. Les faits, juste les faits. Dans toute leur horreur clinique. Effrayant. Visage triste et bouffi encadré par de longs cheveux noirs, Marie-Claire W. a livré, hier, devant la cour d’appel de Nancy, sa version du drame qui s’est joué le 15 mars 2011.
Ce jour-là, cette Nancéienne de 54 ans, a tué son petit-fils de 5 mois et demi, Mathéo. Sa culpabilité n’a jamais fait l’ombre d’un doute. La quinquagénaire a toujours reconnu son crime. Un crime qu’elle raconte toutefois avec une telle absence d’émotion que l’on peut se demander si elle se rend bien compte de ce qu’elle a fait.
« Elle aurait cassé une assiette, elle n’aurait pas eu plus de réaction », a confié, choquée, sa propre fille et maman du petit Mathéo à son avocat, M e Yves Scherer. Pourquoi cette absence de réaction ? Inexplicable. Tout comme le mobile qui a poussé cette grand-mère, décrite comme aimante par son entourage, à devenir une meurtrière.
« D’un coup, je me suis sentie paniquée. J’ai repensé à la souffrance que j’ai depuis toute petite », balbutie Marie-Claire W. C’est vrai que sa vie n’a rien d’un conte de fées. Elle n’a jamais connu son père. Avec ses deux sœurs, elle a été abandonnée très tôt par sa mère. Elle a été adoptée par un couple pas riant. La femme était « froide » comme un glaçon. L’homme était « coléreux ». Il aurait aussi et surtout abusé d’elle et de ses sœurs. À 18 ans, elle a fui cet enfer. Elle s’est échappée pour mener une vie morne. Deux mariages ratés. Le chômage. Sa seule éclaircie, ce sont ses enfants.
Mais au printemps 2010, le départ de son fils, devenu majeur, lui met un coup au moral. Elle vit avec sa fille de 18 ans qui lui donne un petit-fils. Elle redoute toutefois de finir seule. Au point de s’enfoncer dans la dépression. Elle tente de mettre fin à ses jours en avalant des médicaments et est hospitalisée quatre fois en psychiatrie. Son dernier séjour dure un mois. Pour des « idées délirantes de persécution ».
Elle ressort le 24 février 2011. Contre l’avis des médecins. « J’étouffais », se justifie la quinquagénaire. Le mot fait froid dans le dos, vu la suite des événements. Au moment de l’infanticide, la grand-mère était au fond du gouffre. Cela faisait huit jours qu’elle vivait recluse. Elle ne mangeait et ne dormait quasiment plus. Et le matin du 15 mars, elle n’avait pas pris ses médicaments.
Après le crime, elle est restée prostrée. Les policiers l’ont retrouvée hagarde et incapable d’expliquer son geste meurtrier. Les experts psychiatres en sont également incapables. C’est « énigmatique, déraisonnable et insensé », écrit le docteur Henry. Avec deux autres psychiatres, il a estimé que le « discernement » de la grand-mère était « aboli ». Ce qui signifie qu’elle est irresponsable et ne peut pas être jugée. Un quatrième psy, le docteur Boquel, n’est pas de cet avis. Mais il a vu la meurtrière « à chaud », au moment de sa garde à vue.
Le juge d’instruction a, lui, renvoyé le dossier devant la cour d’appel pour que celle-ci tranche. Et cela lors d’un procès public. Comme l’a voulu une très controversée loi de 2008 votée après plusieurs faits divers spectaculaires, en particulier l’affaire de Pau où un déséquilibré avait sauvagement tué une infirmière et une aide soignante.
L’objectif est d’aider les familles de victimes à comprendre et faire leur deuil. Pas sûr toutefois, hier, que les psychiatres qui ont défilé à la barre avec leur tendance à jargonner, aient beaucoup éclairé la maman du petit Mathéo. Une certitude se dégage cependant : « L’absence de responsabilité est éclatante », clame M e Glock, l’avocate de la défense dont la cliente, actuellement hospitalisée d’office, est venue accompagnée d’infirmiers psy.
Ni l’avocat général, ni l’avocat de la partie civile ne la contredisent. Il n’y aura donc vraisemblablement jamais de condamnation. Réponse de la cour d’appel le 8 novembre

http://www.estrepublicain.fr/actualite/2012/10/17/coupable-mais-pas-responsable

dimanche 21 octobre 2012

Morte après un accouchement : un médecin anesthésiste relaxé en Meuse

En prenant connaissance du jugement rendu hier en délibéré par le tribunal correctionnel de Bar-le-Duc, l’entourage proche d’Agnès Hocquet-Simonin, une jeune maman âgée de 20 ans décédée le soir du 5 octobre 2002 après un accouchement difficile au service de gynécologie obstétrique de l’hôpital de Bar-le-Duc, a été profondément choqué. « Nous sommes désemparés et tellement triste », indiquait l’une des sœurs.
Déjà privée de paroles lors de l’audience du 2 octobre dernier, ne serait-ce que pour honorer la mémoire de la défunte, la famille a reçu comme une gifle la décision des magistrats barisiens, qui ont relaxé purement et simplement le médecin anesthésiste poursuivi pour « homicide involontaire » après dix ans d’une interminable procédure. « Il y a eu des erreurs relevées, il n’y aura jamais de coupable. C’est écœurant… », ajoute la sœur d’Agnès en confiant tout son désespoir.

Un enfant de 10 ans

Ce soir-là dans la salle de travail, l’accouchement est pratiqué par césarienne avec une péridurale. L’extraction du bébé, aujourd’hui un enfant de 10 ans, entraîne une déchirure de l’utérus et du col. Après avoir été suturée, la jeune maman est conduite en salle de réanimation pour être surveillée. Il est 18 h 10, le médecin anesthésiste demande un bilan sanguin dont « les résultats ne sont pas préoccupants » selon ses propos confirmés à la barre.
Une chute du taux d’hémoglobine est pourtant constatée à 19 h 10. Le gynécologue de service demande alors l’avis d’un collègue du privé plus expérimenté pour finalement décider de réaliser une transfusion. Six culots globulaires seront mis en place entre 19 h 40 et 20 h 30. À cette heure précise, le médecin anesthésiste confirme, en s’appuyant sur un nouveau bilan sanguin, qu’« il n’y avait toujours aucun trouble de coagulation », réitérant face au tribunal « avoir fait son métier sans négligence ».
De retour au bloc à 21 h 15 face à des complications, la jeune maman subit une ablation de l’utérus qui se solde par son décès, constaté à 21 h 40 des suites d’une hémorragie interne. « Le chirurgien aurait dû agir plus rapidement », a attaqué sans ambages le prévenu de 47 ans.

Réquisitions confirmées

Les deux gynécologues présents le soir du drame, eux, ont bénéficié d’un non-lieu dans l’arrêt de la chambre de l’instruction rendu le 10 novembre 2011, qui renvoyait le seul médecin anesthésiste devant ses responsabilités. Il aura fallu trois avis d’experts pour aboutir à ces conclusions : le premier, en 2003, mettait hors de cause le prévenu, les deux suivants, en 2007 et en 2011, confirmaient une faute professionnelle de sa part en raison du constat d’un « choc hémorragique » dès 18 h 10, qui aurait dû conduire à une prise en charge adéquate de la jeune maman.
Un point capital a pourtant été soulevé par le substitut du procureur dans ses réquisitions : aucune autopsie du corps n’a été pratiquée. S’appuyant sur le seul plan juridique, elle a alors déduit qu’il existait toujours un doute sur la cause du décès. En prenant bien soin, sans doute gênée, de ne pas prononcer le terrible mot de relaxe.
C’est pourtant bien cette voie sur laquelle s’est engagé le tribunal en rendant sa décision. Laissant une famille dans un deuil profond, qui n’a aujourd’hui qu’une envie : crier à l’injustice.

http://www.estrepublicain.fr/meuse/2012/10/17/medecin-anesthesiste-relaxe

samedi 20 octobre 2012

Deux ans ferme pour avoir volé la vendange d'un viticulteur

Deux hommes avaient été surpris en train de vendanger une vigne à Montredon dans la nuit du 19 septembre 2012. Ils étaient jugés ce lundi au tribunal correctionnel de Narbonne.
"La seule fois où Hariz n’a pas menti, c’est quand il a reconnu qu’il n’était pas viticulteur". Les premiers mots du procureur Laurent Dagues ont donné, lundi après-midi, la tonalité des réquisitions visant Saïd Hariz, prévenu de vols de vendanges à répétition - accompagné d’un complice - et de travail dissimulé.

Des préventions qui lui valaient de retrouver la barre du tribunal correctionnel, trois semaines après une première convocation lors de laquelle ce Narbonno-Cuxanais de 48 ans, doté d’un lourd casier judiciaire, avait demandé un délai pour préparer sa défense.
Mis en fuite par un voisin
Les faits, on s’en souvient, se sont déroulés le 19 septembre vers 6 h 45, sur une vigne située à proximité des anciens transports Michau, à Montredon. Étonné de voir une machine à vendanger fonctionner tous feux éteints, un voisin et ami du propriétaire de la parcelle s’était enquis de ce curieux manège, obtenant des réponses embrouillées du conducteur de l’engin, identifié ensuite comme étant Hariz. Hariz qui prend alors la fuite en compagnie de son complice, au volant d’un tracteur tirant une "benne jaune", avant que le premier ne soit finalement interpellé par les gendarmes à proximité de Cuxac-d’Aude, une heure plus tard.
Le prévenu nie les faits
Mais, à la barre, le prévenu nie tout, affirmant qu’il était, au moment des faits, près de Luc-sur-Orbieu, à 25 km de là. Et qu’importe si la benne de sa machine se révèle chargée d’un mourvèdre pas mûr tout juste récolté ; qu’importe s’il a été reconnu par le voisin du vigneron qui a donné l’alerte ; qu’importe s’il possède une remorque jaune et une machine à vendanger correspondant à celle décrite dans un autre vol de vendanges... Hariz a réponse à tout, niant avec une constance qui provoque des moues dubitatives du président Fabrice Vétu.
Le complice reconnaît plusieurs vols
D’autant que, quelques instants auparavant, pressé de questions, son complice, un presque quadragénaire embarqué dans l’aventure durant ses congés au nom d’une "amitié" aux relents douteux, a fini par reconnaître, non pas le seul vol de Montredon, mais cinq, six ou sept - plus que de parties civiles constituées ! - selon le même mode -, à Cuxac, Boutenac, Luc-sur-Orbieu ainsi que, quelques mois plus tôt à Cuxac, le vol de 335 jeunes pieds de vigne.
Le complice a-t-il "surcoopéré" avec les enquêteurs et la justice, pour préserver l’emploi stable qu’il occupe et une situation familiale déjà précaire ? C’est la thèse que défendra l’avocat de Saïd Hariz, Me Pascal Oudin, qui relève, surtout, des zones d’ombre dans la procédure.
Ainsi des horaires supposés des vols de vendanges, alors que son client est sous bracelet électronique : le relevé de ses mouvements ne figure pas dans le dossier. Sa machine à vendanger, qui était en réparation lorsque certains vols ont été commis ? Pas de vérifications, non plus. Les volumes apportés par Hariz dans les deux caves auxquelles il porte ses propres vendanges ? Idem...
Trois ans de prison, dont douze mois avec sursis
Des arguments qui, au final, ne pèseront pas lourd. Après un long délibéré, le tribunal a reconnu Hariz coupable des vols de vendanges et de travail dissimulé (l’emploi de son complice non déclaré). Suivant les réquisitions du ministère public, il a été condamné à trois ans de prison, dont douze mois avec sursis, et maintien en détention, ainsi que la saisie de sa vendangeuse, de son tracteur et des remorques.
Un préjudice de 9 000 €
Son compagnon d’infortune écope, lui, de huit mois avec sursis. Tous deux auront à indemniser solidairement leurs victimes, les vignerons - les vrais - dont le fruit du travail a été volé, pour un total de plus de 9 000 €.

http://www.midilibre.fr/2012/10/15/deux-ans-ferme-pour-le-voleur-de-vendanges,578532.php

vendredi 19 octobre 2012

Affaire Le Couviour. Le procès en appel à Rennes en mai prochain

Ce n'est pas à Saint-Brieuc, mais à Rennes, qu'aura lieu l'an prochain le procès en appel de l'affaire Le Couviour. Du nom d'Annette Le Couviour, cette femme de 75 ans retrouvée morte dans sa maison de Grandchamp (Morbihan), en avril 2009. L'audience se tiendra devant la cour d'assises d'Ille-et-Vilaine, au mois de mai prochain, durant une quinzaine de jours.
Ce vendredi matin, la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Rennes a refusé la demande de mise en liberté de Guenolé Madé. Cet homme de 29 ans avait été condamné à 15 ans de réclusion criminelle, le 2 juin dernier, lors du premier procès à Vannes, devant la cour d'assises du Morbihan. Il était considéré comme l'un des deux hommes de main responsables de la mort de la victime, en compagnie de Wenceslas Lecerf, condamné à 18 ans.
La belle-fille de la victime, Josiane Le Couviour, avait écopé de 15 ans de prison, pour avoir commandité le cambriolage fatal.
Le quatrième accusé, qui avait servi d'intermédiaire entre elle et les deux hommes de main, avait écopé de huit ans de prison.
 

Roué de coups pour avoir pris des femmes voilées en photo

Un jeune homme de 23 ans, originaire de Villeneuve-sur-Lot (Lot-et-Garonne), comparaît aujourd'hui devant le tribunal correctionnel de Paris pour répondre de l'agression d'un homme qui avait photographié une femme voilée.
Le 22 septembre, alerté par un groupe de femmes scandalisées de voir un homme photographiant des femmes voilées de dos, Ymad Bilel Benouahab, un ancien champion de boxe qui se revendique «salafiste», avait roué de coup un ancien photographe professionnel de 65 ans qui se promenait avec sa femme dans le quartier de Belleville. Le sexagénaire avait eu le nez et le bras cassé.
Dans une tout autre affaire, ce jeune homme est soupçonné d'avoir fomenté en 2010 un attentat contre le recteur de la mosquée de Paris, Dalil Boubaker.
Alors que le projet avait été éventé, il avait été interpellé avec trois complices et mis en examen pour «association de malfaiteurs en vue de préparer des actes de terrorisme». Devant le juge antiterroriste, les quatre hommes avaient revendiqué leur volonté d'intégrer une organisation islamiste armée, comme Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).

http://www.ladepeche.fr/article/2012/10/15/1465026-paris-roue-de-coups-pour-avoir-pris-des-femmes-voilees-en-photo.html

jeudi 18 octobre 2012

A Nice, la chute de l'un des plus gros notaires de France

C'est une petite victoire au goût très amer que Me Patrick Postillon vient de remporter devant la cour d'appel d'Aix-en-Provence.

Poursuivi sur le plan disciplinaire, ce notaire niçois obtient une atténuation de la sanction prononcée sept mois plus tôt. Il n'est plus destitué, comme l'avait souhaité le tribunal de Nice, mais « simplement » interdit d'exercice pendant dix ans. « C'est une relative satisfaction », souligne son avocat, Me Gérard Baudoux, en rappelant, « qu'il s'agit d'un litige entre associés et qu'à aucun moment les fonds des clients n'ont été mis en péril ».

Me Postillon, qui ne devrait pas former de pourvoi en cassation, se voyait reprocher diverses entorses à la déontologie. Il se serait trop consacré à des fonctions commerciales (il possède un haras en région parisienne) et à des activités de marchand de biens (par l'intermédiaire de sociétés civiles immobilières, il loue 1 500 m2 de locaux à ses sept associés).

Opposé au costume et à la cravate, ce notaire atypique a longtemps régné en maître sur l'une des plus grosses études de France, classée en 2007, première de province. À partir de 2009, il est entré en guerre contre six de ses sept associés, leur imputant diverses turpitudes. C'est pourtant lui qui a été poursuivi, avec une liste de mises en examen qui s'est allongée récemment et qui devrait lui valoir un renvoi en correctionnelle.

En réponse, il n'a cessé de dénoncer « un complot » visant à l'abattre professionnellement. Il ajoute que la justice a « choisi son camp ».Il en veut pour preuve que son seul soutien au sein de la SCP a comparu à son tour devant une instance disciplinaire. Me Corinne Alpini, dont le parquet de Nice réclamait la destitution, a écopé, en juin, de trois ans de suspension. Elle a fait appel.

À bientôt 59 ans, Patrick Postillon est donc écarté pour dix ans du notariat. Si la mesure est moins infamante qu'une destitution, elle risque d'avoir des conséquences analogues. « De facto, il est définitivement écarté de la profession »,estime l'avocat des six associés, Me Philippe Soussi.

Sous la pression d'un autre arrêt de la cour d'appel, Patrick Postillon vient ainsi de demander au Garde des Sceaux d'autoriser la vente de ses parts et son retrait de la SCP. « Il va perdre sa qualité d'associé et donc de notaire », résume Me Vezzani

http://www.nicematin.com/nice/a-nice-la-chute-de-lun-des-plus-gros-notaires-de-france.1024953.html

Les routiers voleurs et incendiaires jugés à Pau

Assis sur le banc des prévenus, Olivier et Joël, la petite quarantaine d'années chacun, sont tout penauds. Et peu bavards. Ces deux chauffeurs routiers, l'un de Bruch (47), l'autre de Valence-d'Agen (82) ont copieusement arrosé leurs retrouvailles, ce soir du 10 octobre 2011 au restaurant La Denguinoise, route de Bayonne à Denguin (64). Tous deux étaient alors employés par une société de transport girondine.
Seulement, en sortant de ce restaurant apprécié des routiers, l'un des deux a l'idée de siphonner le réservoir de l'une des voitures de location qu'il transporte sur son plateau. Alors que son bidon est presque plein, son compère a l'idée lumineuse de l'éclairer avec sa lampe torche qui fait aussi office de briquet. Mais il appuie sur le mauvais bouton et allume la flamme… Le feu prend immédiatement et se propage très vite au réservoir, puis aux sept autres véhicules transportés, puis au poids lourd lui-même ainsi qu'à un camion voisin rempli de ferraille. Attablés au restaurant, les conducteurs de la vingtaine d'autres poids lourd courent évacuer leur gros-porteur. Certains aperçoivent l'un des apprentis voleurs incendiaires courir se cacher dans un champ, tandis que l'autre est allé se changer pour retirer son bermuda en feu. Il a été brûlé aux jambes.

Bilan de l'opération siphonnage : de 300 000 à 500 000 euros de dégâts. Et deux licenciements pour faute grave. Le tribunal a condamné Joël et Olivier à 8 mois de prison avec sursis, ainsi qu'à des dommages et intérêts : 8 000 euros à la patronne du restaurant, dont le parking a été inutilisable pendant des mois. Et 1 400 euros au chauffeur du second poids lourd brûlé.

http://www.sudouest.fr/2012/10/12/des-routiers-voleurs-et-incendiaires-847627-1147.php

mercredi 17 octobre 2012

Doubs : « Il a tué, on lui fout la paix »

Elle n’est ni dans la récrimination ni dans plainte ni dans la haine. « Plus le temps passe, plus je trouve injuste d’avoir l’impression de payer une faute qu’on a subie » : Marie-Line Vallar respire, apaise sa voix. Elle sait que la date anniversaire approche et qu’à chaque fois, c’est plus dur.
Son père, André Lyet, a été tué le 28 novembre 2006 à l’âge de 74 ans, dans sa maison d’Arc-et-Senans, peu éloignée de la sienne. Le meurtrier présumé , Rudy Kramer, 33 ans alors, n’a toujours pas été jugé par les assises du Doubs. Remis en liberté après un an de détention préventive, il a repris sa vie et ses activités à Villers-Farlay, commune du Jura à quelques kilomètres d’Arc-et-Senans. « J’ai appris qu’il avait été relâché parce que je l’ai vu, on ne me l’avait pas dit. Il a interdiction de venir dans le Doubs, il est assigné au Jura et à la Saône-et-Loire. Il ne peut m’identifier mais je le croise souvent à Salins, à Mouchard, il se déplace beaucoup. Cela, je n’en peux plus. Il faut que la justice se fasse, je ne suis plus sûre de contenir mes pulsions. Et puis, notre fratrie a éclaté », rapporte Marie-Line Vallar.

« Digne d’un film noir »

Comme souvent dans les familles marquées par pareil drame, tout s’est brisé et les mots entre frères et sœurs se sont mués en colère masquant la douleur. Marie-Line Vallar n’en peut plus des longueurs de la procédure. Trois juges se sont succédé dans l’instruction de cette affaire qui n’a pas nécessité de longue et complexe enquête. « Rudy Kramer est un forain et commerçant non sédentaire, mon père lui avait déjà acheté un matelas. Il est passé chez mon père, ce 28 novembre vers 11 h 30, ils ont bu l’apéritif et déjeuné ensemble dans la maison. Ils se sont disputés. Mon père, bien que divorcé, n’a pas supporté une remarque sur ma mère. Ils en sont arrivés aux mains, ça a été extrêmement violent. » Coups de couteau au poumon et à une jambe, une moitié du visage défoncée à coups de crosse d’un fusil de chasse, traces de strangulation, le corps sans vie d’André Lyet a été retrouvé par les gendarmes prévenus par un voisin. « Tout était dévasté dans la maison, les meubles retournés, c’était d’une violence digne d’un film noir », lâchait alors un enquêteur. Rudy Kramer était arrêté sur place, il avait 2,16 gr d’alcool dans le sang, le taux relevé sur la victime était de 0,86 gr.
« Mais quelle agonie douloureuse a dû avoir mon père ? Il n’avait plus de visage, plus de hanche, plus d’épaule. Le meurtrier ne nie pas, il dit avoir bu, ne pas se souvenir mais il se souvient que mon père aurait attaqué le premier, il mise sur l’autodéfense. »

« C’est moi que je crains le plus »

Aujourd’hui, Marie-Line Kramer espère des réponses du procès, elle a eu les conclusions des expertises mais dit devoir arracher les informations : « Kramer se promène, parle avec des gens, des propos me sont rapportés, il prend cette affaire avec légèreté, je me dis qu’il bénéficie d’une protection. La dernière fois que je l’ai vu dans une brocante, je suis passée par toutes les couleurs. Serais-je prête à lui foncer dedans, ce n’est pas improbable. Ce n’est pas lui que je crains le plus, c’est moi. On a le sentiment que ce dossier passe à chaque fois en dessous de la pile. Un homme a tué, on lui fout la paix. Je scrute la boîte aux lettres chaque matin en vain. »
Marie-Line Kramer dit avoir perdu la mémoire durant trois ans et avoir fait subir son mal-être à son mari et à ses filles. Cette aide-soignante de nuit, qui suit un travail thérapeutique, parle de deuil encore impossible. Comme ceux qui, tenaillés par un gros sentiment d’injustice, ne savent plus à qui s’adresser, elle a écrit à l’Élysée. Elle a reçu une réponse type de la chancellerie. « J’ai déjà vécu un procès d’assises, ce procès, je l’attends avec impatience, j’en ai peur aussi. »

http://www.estrepublicain.fr/actualite/2012/10/17/il-a-tue-on-lui-fout-la-paix

Castres. Ces divorcés qui deviennent violents

À deux reprises hier après midi, le tribunal correctionnel de Castres a jugé des violences, physiques ou verbales, commises par des hommes dans un contexte de séparation de leur couple. À Lavaur en mai dernier, c'est Pascal qui a dérapé. Il a presque la cinquantaine et souffre d'un récurrent problème d'alcoolisme. Maintenant, c'est à propos de la garde des enfants que le couple séparé se déchire. Pascal a déjà été condamné au mois de mars pour des menaces envers son ex-épouse. Ce coup-ci, ce sont des appels malveillants qu'on lui reproche. Il a laissé trente-cinq messages injurieux sur la messagerie du téléphone de la mère de son enfant, déversant des mots horribles ou décousus du style «Je vais te faire bouffer des Chamallow jusqu'à ce que tu t'étouffes».
«La vérité, c'est que je souffre», a-t-il indiqué au vice-procureur Mao. Lequel a cependant rappelé au prévenu : «En effectuant ces appels malveillants, ce sont elles les victimes, votre femme et votre fille, et pas vous.» Maître Labadie a replacé ces incidents dans le contexte général d'une séparation douloureuse. Mais le tribunal a souhaité lui adresser un très sérieux avertissement, lui infligeant deux mois de prison ferme.
Dans le second dossier évoqué hier, Éric est un peu plus jeune mais lui aussi a laissé partir à la dérive sa vie de couple. «On se parlait plus depuis des mois» a t-il expliqué au Président Terrier. Quelques mains courantes au commissariat pour des violences légères ont émaillé des disputes à répétition. Jusqu'au jour où il a vraiment blessé son épouse avant qu'elle ne finisse par partir et quitter le domicile conjugal. Des violences légères là encore commises en février 2012 qui justifient maintenant sa comparution devant le tribunal correctionnel. Éric ne nie pas ses gestes, explique simplement les motifs futiles de chaque départ de dispute qui finissent par des coups. Le vice-procureur Mao là encore a entériné : «Les statistiques sont tragiques. En France, une femme meurt tous les deux jours sous les coups de son conjoint. On n'en est pas là bien sûr mais les faits sont graves. D'autant qu'ils se sont passés devant votre jeune enfant.»
Quatre mois de prison avec sursis lui seront infligés par le tribunal castrais.

http://www.ladepeche.fr/article/2012/10/11/1462223-ces-divorces-qui-deviennent-violents.html

mardi 16 octobre 2012

Cahors. Enlèvement et tentative de meurtre jugés aux assises

Deux affaires avaient eu lieu dans le département.
Quatre procès se déroulent devant la cour d'assises du Lot, réunie depuis hier à Cahors, jusqu'au 26 octobre.
C'est une session d'assises particulièrement dense qui s'est ouverte hier au palais de justice de Cahors. Quatre procès s'y déroulent jusqu'au 26 octobre devant la cour d'assises du Lot présidée par Annie Cautres, conseiller à la cour d'appel d'Agen.
Depuis hier (verdict attendu mercredi), Jean-Claude Cornuault, accusé de viol et d'agressions sexuelles sur mineure de 15 ans par ascendant, tente de s'expliquer, défendu par Me Philippe Bellandi, du barreau d'Agen. Les parties civiles sont représentées par Me Elodie Séverac, d'Agen, et Me Mylène Bonnet, du barreau de Saintes.
Une autre affaire de mœurs sera évoquée en appel. Un Agenais de 83 ans, Raymond Bessières, est rejugé pour viols sur mineure. Il est assisté par Mes Sirou et Guillaumeau, du barreau de Bordeaux. Me Derisbourg (Agen) sera dans le box en face.
Mais deux affaires retiennent plus particulièrement l'attention.
Jeudi et vendredi, les jurés étudieront le sort de Gilles Caignard. Le 30 avril 2011, ce quinquagénaire au casier judiciaire chargé d'agressions sexuelles avait abordé un jeune garçon bulgare de 11 ans, au parc Tassart, à Cahors.
L'enfant, dont la famille réside à Cahors, avait été retrouvé sain et sauf le lendemain matin, sur une aire de repos de l'autoroute A 20, du côté de Limoges.
C'est un automobiliste vigilant qui avait donné l'alerte. L'accusé sera défendu par Me Catherine Joffroy, du barreau d'Agen. Me Christian Calonne (Cahors) représentera les intérêts de la famille du garçon et Me Derisbourg ceux de l'association «La Mouette».

Deux femmes rivales à Figeac

Dernière affaire, jugée du 24 au 26 octobre. Marie-Grazielle Gil, 36 ans, sera jugée pour avoir sauvagement agressé une femme de 29 ans, à son domicile, avenue Foch, à Figeac, le 11 mars 2010. Le drame, entre deux rivales amoureuses, sera au centre des débats. L'agression avait été particulièrement dure. L'agresseur s'était acharné sur l'autre femme, la blessant un visage, au crâne, lui tondant même la tête.
L'accusée, défendue par Me Laurent Mascaras (Montauban), actuellement hospitalisée à l'hôpital psychiatrique Marchant, était-elle responsable de ses actes au moment des faits ? La cour d'assises se posera la question. Me Laurent Belou (Cahors) défendra les intérêts de la victime.

http://www.ladepeche.fr/article/2012/10/16/1465665-assises-enlevement-et-tentative-de-meurtre.html

AISNE La nuit d'agonie d'un homme torturé

Un homme est mort dans des souffrances insupportables, en 2009, dans le Saint-Quentinois. Trois hommes sont accusés de lui avoir fait subir les pires supplices.

Les trois hommes sont aujourd'hui majeurs. Deux sont des frères. Les enquêteurs ont mis neuf mois avant de les confondre. Ils avaient l'habitude de se rendre chez un voisin, dans le hameau de la Cantine, à Nauroy. Un voisin qui a été retrouvé mort chez lui.

Le 17 juin 2009, ils ont quitté Didier Artur en vie. Il est décédé au cours de la nuit, dans des douleurs aiguës, après une agonie de plusieurs heures.

Ses blessures étaient dues à l'enfoncement d'un manche à balai dans l'anus sur une profondeur de 30cm, causant de nombreuses lésions et fracturant un rein. L'introduction du goulot d'une bouteille de vin avait ensuite ajouté à son supplice.

Des trois, il semblerait que les deux plus âgés aient commis ces actes tandis que le plus jeune assistait à la scène, en tout ou partie. Il est d'ailleurs en liberté et poursuivi pour non assistance à personne en péril.

L'un des accusés poursuivis pour viols


Les deux autres ne sont pas poursuivis pour meurtre mais pour actes de torture ou de barbarie ayant entraîné la mort sans intention de la donner. L'un est, en outre, poursuivi pour viols.

En raison de leurs fréquentes visites rendues à Didier Artur, il n'était pas facile de prouver leur responsabilité dans le déroulement de cette sordide soirée; d'autant qu'aucune trace digitale n'avait été retrouvée sur le manche à balai.

Mais un événement a réorienté l'enquête en leur direction. Au cours de la nuit du 22 au 23 septembre 2009, les plus âgés des trois hommes avaient cambriolé l'arrière-grand-mère de l'un d'eux, dans le Vermandois.

En perpétrant leur forfait, ils ont été surpris par le fils - handicapé - de la vieille dame. Ils se sont débarrassés de l'intrus en le frappant violemment, à la tête, avec... un manche à balai.

Le procès démarre aujourd'hui et le verdict sera rendu le vendredi 19 octobre 2012.

http://www.courrier-picard.fr/courrier/Actualites/Info-regionale/La-nuit-d-agonie-d-un-homme-torture

Elle émet pour 140 000 euros de chèques en blanc

Elle a berné les services de la préfecture, les banques et a abusé de la crédulité de centaines de personnes… en usurpant l'identité d'une amie d'enfance. En moins de deux mois, Emelyne Gauthier a émis pour 140 000 euros de chèques en blanc. La primo-délinquante a été condamnée à un an de prison ferme.
SE faire délivrer une vraie pièce d'identité, avec une fausse identité… La manœuvre semble être à la portée de toutes les bourses. Emelyne Gauthier, une Rémoise de 25 ans, une primo-délinquante, jusque-là inconnue de la justice, n'aura pas eu grand mal à berner les services de la préfecture. Il lui aura suffi de voir un reportage à la télévision, de surfer sur Facebook et de retrouver trace d'une ancienne camarade de classe pour obtenir une nouvelle identité et se faire délivrer une pièce d'identité en bonne et due forme au nom de ladite amie, Aurélie D.. Elle avait notamment pris soin de se munir d'un acte de naissance de la vraie Aurélie, de fausses quittances… et de toutes les pièces nécessaires à la délivrance du fameux sésame.
Non contente d'avoir ainsi bluffé les services de la préfecture, la jeune femme a poursuivi l'escroquerie jusqu'à ouvrir trois comptes dans trois banques rémoises différentes et à se faire délivrer plusieurs carnets de chèques… au nom d'Aurélie. En moins de deux mois, entre juin et juillet 2011, elle va ainsi émettre pas moins de 137 chèques en blanc pour un montant total de plus de 140 000 euros !
Avenante, présentant plutôt bien, la jeune femme a ainsi abusé de la confiance de centaines de vendeurs marnais et axonais sur le site Le Bon coin. Munie de chèques au cachet de la banque - un cachet falsifié - elle a ainsi acheté des dizaines de voitures sans permis, des quads, des motos… qu'elle revendait aussitôt. Le vendeur, lui, se voyait rejeter le chèque quelques jours après.

Mandat d'arrêt

Dans leur malheur, certains ont même acheté un véhicule de remplacement, avant que le chèque ne soit refusé, se retrouvant par la suite totalement démunis face aux banques. La jeune femme a même poussé le stratagème jusqu'à faire assurer l'un des véhicules, retrouvé brûlé, pour en toucher l'assurance !
L'escroquerie aurait pu continuer ainsi de longs mois. C'était sans compter sur la réactivité des banques… Un matin du mois d'août 2011, la vraie Aurélie a ainsi été rattrapée par la banque de France qui venait de lui notifier son interdit bancaire pour 5 ans ! Il lui aura fallu porter plainte pour usurpation d'identité et attendre que les enquêteurs démasquent le faussaire pour qu'elle retrouve enfin un peu de sérénité.
Hier, c'est en l'absence d'Emelyne Gauthier que les victimes sont venues demander réparation du préjudice. Une Emelyne dont le procureur n'a pas cru en la primo-délinquance, rappelant qu'elle n'était autre que la concubine de Steven Klatt, un repris de justice au casier déjà bien rempli, un détenu évadé activement recherché, qui aurait d'ailleurs dû comparaître hier pour des faits de « refus d'obtempérer » et de « port d'arme ». Des faits pour lesquels il a été condamné - en son absence - à un an de prison ferme, avec mandat d'arrêt.
Après un court délibéré, le tribunal est allé au-delà des réquisitions du procureur et a condamné, hier soir, la prévenue à deux ans d'emprisonnement dont un an avec sursis et mise à l'épreuve pendant deux ans, avec une obligation d'indemniser les victimes. Un mandat d'arrêt a également été décerné à son encontre.


http://www.lunion.presse.fr/article/marne/elle-emet-pour-140-000-euros-de-cheques-en-blanc

lundi 15 octobre 2012

L'escroc au faux nom pille une vieille dame

Pierre C...., 58 ans, originaire du Pas-de-Calais, a été condamné hier à 18 mois de prison avec sursis pour avoir pillé le compte d'une vieille dame qui était devenue son amie. Il a ainsi détourné plus de 66.000€ en quelques mois. Il devra rembourser la victime.
Force est de reconnaître que Pierre C… présente bien, dans son pull rouge au col en V, avec ses cheveux blancs bien peignés en arrière. Il s'exprime avec aisance, d'une voix grave et lente, vrillant ses yeux clairs dans ceux de son interlocuteur. Il inspire confiance. Et il en joue, avec un aplomb sans faille et une intelligence affûtée. L'une de ses anciennes compagnes l'a d'ailleurs chassé de sa vie pour cela : elle en avait assez de ses belles histoires, qui ne tiennent pas debout.
Escroqueries et abus de confiance : voilà d'ailleurs ce qui vaut à ce quinquagénaire de comparaître devant la justice… huit ans après les faits (lire plus loin). On lui reproche d'avoir détourné plus de 66 000 € en quelques mois au préjudice d'une amie, avant de s'évanouir dans la nature. Et, c'est sûr, toutes les apparences sont contre lui. Lorsqu'il a fait la connaissance de la victime, aujourd'hui âgée de 75 ans, et fragile psychologiquement, celle-ci assistait aux derniers moments de son mari, victime d'une terrible maladie. C'est à cette époque le couple décidait de s'installer dans le sud. Influencé par Pierre C… ? Lui s'en défend, mais il utilise le «nous», quand il évoque cette décision. La vente rapportera 130 000€. Il n'en reste plus rien. Du mois d'avril au mois d'août 2004, la vieille dame a retiré des sommes importantes sur son compte, plus de 15 000 € par mois en liquide, au guichet de la banque, toujours accompagnée par Pierre C…, auquel elle remettait son argent. L'homme disposait aussi de la carte bleue de sa victime. A la barre, il se défend de l'avoir escroquée : selon lui, toutes ces sommes passaient dans les frais de la vie quotidienne, dans ses propres dépenses, et les siennes. Difficile à croire.
Puis, brutalement, Pierre C… disparaît. Avec l'épouse du patron de l'hôtel qui l'hébergeait. Il prend la direction de la Bulgarie, puis s'installe sur la Côte d'Azur, avant de regagner, un temps, la région parisienne. On perd sa trace… Et pour cause ! Plus tard on s'apercevra que, durant la période où il côtoyait la vieille dame, Pierre C… utilisait un faux nom, Guy L… Toutes ses connaissances de l'époque, d'ailleurs, ignoraient sa véritable identité, révélée finalement par sa compagne d'exil, qui finira par le quitter. «Un itinéraire plus que romanesque», admet Me Guy Dedieu, du barreau de Foix, avocat de la victime. Mais aussi le profil inquiétant d'un escroc, qui a «s'est envolé une fois son forfait accompli», ajouté l'avocat.

http://www.ladepeche.fr/article/2012/10/10/1461530-l-escroc-au-faux-nom-pille-une-vieille-dame.html

dimanche 14 octobre 2012

Drogue: 18 mois ferme pour un étudiant au Cannet

Le 2 août dernier, les policiers, alertés par le voisinage, interviennent boulevard Sidi Carnot au Cannet pour un cambriolage. Dans l'appartement sens dessus-dessous, dont la porte a été forcée au pied-de-biche, les fonctionnaires découvrent un plant de cannabis, 40 g de cocaïne, 15 000 e en espèce dissimulés sous la baignoire, 1 300 e dans un bocal en verre, deux balances de précision, des téléphones portables et des cartes sim.

Maxime Barkallah, locataire de l'appartement âgé de 19 ans, est interpellé. Cet étudiant, inscrit à l'école de journalisme de Nice, barman pour payer ses études, explique que consommateur, il avait fait pousser du cannabis chez lui et revendait au lycée Carnot où il était scolarisé l'an passé. Pour la cocaïne, il explique qu'il jouait le rôle de nourrice pour 2 600 e. Mais à la barre du tribunal correctionnel de Grasse, hier, le jeune homme est revenu sur ces déclarations. « Je ne sais pas qui a mis de la cocaïne dans mon appartement. Quelqu'un qui a voulu me piéger peut-être» assure le jeune homme.

« Et les 16 000edécouverts sous votre baignoire? » lui demande le président Marc Joando. « De l'argent propre» assure le prévenu. Les salaires versés au noir à Stéphane et son frère par un établissement de nuit cannois explique son avocate Me Julie Proust. « Vous vous rendez compte que vos explications sont un peu courtes ?» demande à Maxime le président.

« Si vous avez des ennemis qui veulent vous faire tomber, c'est que vous êtes quelqu'un d'important dans le trafic» relève la procureure qui demande 18 mois de prison dont 6 avec sursis. Le tribunal condamne néanmoins le jeune homme, au casier judiciaire vierge, à 18 mois de prison ferme.


 http://www.nicematin.com/cannes/drogue-18-mois-ferme-pour-un-etudiant-au-cannet.1013848.html

samedi 13 octobre 2012

Meurtre à Dizy-le-Gros : la peur d'être délaissée

Elle est accusée d'avoir poignardé son compagnon à Dizy-le-Gros dans la nuit du 9 au 10 mai 2010. Peut-être un instant de haine incompréhensible après neuf années de vie commune.
C'est la lutte de deux rivales. Elles ont aimé le même homme, passionnément. L'une d'elles, Aurélie Nice, âgée de 29 ans, est accusée de l'avoir poignardée. Elle ne voulait pas qu'il la quitte à Dizy-le-Gros dans la nuit du 9 au 10 mai 2010.
Quand Laetitia s'avance pour témoigner, Aurélie baisse les yeux. Cette fois, elle est vaincue par une silhouette brune qui lui ressemble. Toutes les deux partagent la même assurance. Laetitia, employée dans un palace de Reims, porte une jupette à carreaux virevoltante et de longues bottes en cuir noires. C'est avec elle que Jean-Baptiste, âgé de 29 ans, a voulu poursuivre son existence.

« Il avait envie de passer à autre chose. Nous nous sommes vus un mois mais il y avait des sentiments entre nous. C'était la première fois que je rencontrais quelqu'un d'aussi gentil », raconte Laetitia. Un rendez-vous était prévu avec un avocat pour gérer la séparation avec Aurélie et le partage de la maison.
Laetitia et Jean-Baptiste ont-ils consommé leur union à venir ? Elle répond non et ce n'est pas neutre. La morale n'est pas la justice mais elle pèse parfois à l'heure du verdict. Surtout quand une accusée est présentée de plus en plus comme une nymphomane.
« Ce que je lui reproche, ce sont ses sorties et ce qui s'y passait », précise la mère de Jean-Baptiste. Un témoin a surpris Aurélie chez elle lors d'une relation sexuelle avec un homme. Elle ne voulait pas être Cendrillon mais la princesse de nombreux cœurs, avide d'étreintes, piétinant les interdits. « J'avais besoin d'être regardée », dit l'accusée.
« Etre le cocu du village, ce ne doit pas forcément faire plaisir », observe Me Vignon, avocat de la partie civile, à propos de Jean-Baptiste, aspirant à d'autres regards. Aurélie est une femme extrême.
Elle va jusqu'au bout de ses envies, de sa colère d'être délaissée.
Elle se montre spontanée, loin des calculs. Tout près de la naïveté. Lorsque Jean-Baptiste accepte une étreinte, elle espère qu'elle a gagné. « Je pensais qu'il avait changé d'avis. J'ai eu du mal à croire que c'était fini. Je me suis sentie trahie, abandonnée », dit Aurélie. Mais le cœur commande le corps. Jean-Baptiste va, tout de même, la quitter. Il s'endort et son réveil est brutal.
« Sur le pouce droit, il y a une trace de défense », note le légiste. Jean-Baptiste reçoit dix coups de couteau, dont deux dans le dos. Il s'exclame « mais qu'est-ce que tu as fait ? ». De la stupéfaction plutôt que de la rage. Ce sont les derniers mots qu'il prononce.
La mort est intervenue en une dizaine de minutes. « Il était parti, tout ce que je voulais, c'était le rejoindre. J'ai fait ce que j'ai pu. Je n'y suis pas arrivée » explique l'accusée.
Elle saute par la fenêtre à une hauteur de plus de quatre mètres, s'enfonce une lame dans le corps, prend des médicaments. « Je me déteste. J'ai fait beaucoup de mal à tout le monde. J'essaye d'avancer pour mes enfants ».

http://www.lunion.presse.fr/article/aisne/meurtre-a-dizy-le-gros-dix-coups-de-couteau-et-la-peur-detre-delaissee

Un Haut-Saônois au tribunal pour... abandon de canne à pêche

Mieux que le tracteur de Corrèze flashé sur le périphérique parisien, ce Haut-Saônois qui réside sur la commune de Montcey n’en finit plus de raconter sa mésaventure estivale aux copains. D’autant qu’elle est vraie. Juillettiste, ce père de famille de 38 ans avait élu résidence au lac de Vassivière en compagnie de son épouse et de ses beaux-parents. Un centre de vacances de 4 hectares les pieds dans l’eau. Comme il n’a plus trop le temps de pêcher ces temps-ci, beau papa lui offre une carte de pêche pour profiter des vacances. La canne est plantée dans l’eau régulièrement, l’occasion de familiariser les enfants avec ce loisir.
Le 18 juillet, dans l’ambiance conviviale du village de vacances où la famille a loué un chalet au bord de l’eau, Mickaël participe à une sorte d’olympiade. « On faisait une course de brouette avec les enfants ». Il ne compte pas le temps et tourne soudain la tête en direction de sa location. Là, il voit deux gendarmes encadrant un garde-pêche. Il va voir. Les trois hommes ont l’air plutôt sérieux. Il y a de quoi. Ni une ni deux, après lui avoir demandé s’il s’agissait bien de sa canne à pêche, les fonctionnaires lui font remarquer qu’il a abandonné sa canne à pêche. Inadmissible.

Entendu à la gendarmerie

Mickaël tombe des nues et demande ce qu’il risque. « Ils m’ont dit 45 €. J’étais prêt à payer tout de suite », explique l’ingénieur qui veut poursuivre ses vacances. Pas question, il faut venir à la brigade de Royères pour y être entendu. « Ils me disent de venir à 9 h. J’ai répondu que j’étais en vacances et que cela faisait un peu tôt ». Le dangereux délinquant se raisonne dans la soirée et s’y rend à 10 h, incorrigible. « Ils m’ont auditionné pendant une heure ». Et la canne : « confisquée » pour éviter toute réitération sûrement.
Mickaël signe son PV et demande enfin s’il peut s’acquitter de la contravention de troisième catégorie. Nouveau refus. « Ce n’est pas une amende forfaitaire mais un procès-verbal » nous indique la cellule renseignement du groupement de gendarmerie de la Creuse. Ajoutant que l’importun « n’est pas censé ignorer la loi ». Pas mieux du côté de l’officier du ministère public. « La pêche doit être active. Si on laisse une canne à pêche et que celle-ci capture une espèce protégée, cela permet de la relâcher vivante plutôt que morte ». Un argumentaire qui aurait pu être tenu en guise d’avertissement au vacancier.
Mais ce dernier est désormais invité à comparaître devant le tribunal de proximité de Guéret pour répondre de cet acte inqualifiable. La procédure prévoit en effet cette comparution au cas où la fédération de pêche déciderait de se constituer partie civile et formule une demande de dommages et intérêts. Christian Perrier, son président, est finalement le plus conciliant dans toute cette affaire. « C’est souvent que ça arrive dans la région. On s’est retrouvés avec des gens qui pêchaient avec 14 ou 15 cannes aux fins de remplir leurs bassins personnels ». Et s’il rappelle un peu gêné la règle qui impose « que l’on reste à portée de main de la canne à pêche », il assure qu’il ne veut pas la mort du pêcheur. « On ne se portera pas partie civile dans cette affaire », promet-il. De son côté, Mickaël a bien appris la leçon. « L’amende, je vais me la rembourser en ne prenant pas de carte de pêche pendant deux ans ». Et abandonner à nouveau la canne à pêche. Récidiviste !

http://www.estrepublicain.fr/insolite/2012/10/06/la-canne-a-prune

vendredi 12 octobre 2012

Crime passionnel : Aurélie était rongée par la jalousie

Aurélie Nice, âgée de 29 ans, est accusée depuis hier du meurtre de son compagnon, Jean-Baptiste Leveque. Il est mort poignardé à Dizy-le-Gros en mai 2010.
C'était un couple comme les autres. Avec ses pics de bonheur, de malheur, et sa grisaille, quand, parfois, les jours se ressemblent trop. Aucun signe n'annonçe la mort brutale de Jean-Baptiste Leveque. Elle se déroule dans la nuit du 9 au 10 mai 2010 à Dizy-le-Gros.
Jean-Baptiste Leveque, un technicien travaillant dans le bâtiment, âgé de 29 ans, vit avec Aurélie Nice depuis neuf années. Ils sont parents d'enfants, âgés aujourd'hui de 10 et 5 ans, et incarnent une certaine réussite. La maison où ils sont installés leur appartient.
Le couple est travailleur. Mais Aurélie Nice porte deux blessures qui la font parfois vaciller, un suicide d'un oncle en 2000 et d'un frère en 2007.
Quand un avocat présente l'addition
Aurélie Nice porte également en elle une troisième faille, profonde et dangereuse, vraisemblablement à l'origine du drame.
Elle est maladivement jalouse. « J'aimais pas qu'il parle à des filles. Je regardais tous les jours dans son portable. » Elle le contrôle, mais elle se montre souvent incontrôlable. « J'aime rigoler avec les hommes. J'ai eu des amants », dit-elle.
Trois ou quatre prénoms sont évoqués. Maître Vignon, avocat des enfants du couple, ajoute cinq à six démarches de séduction.

Une addition qui n'est pas du goût de la défense. « Votre rôle n'est pas de salir la mère. C'est une garce, vous voulez l'entendre, vous l'avez entendu ? » tonne Me Lejeune.
La victime connaissait-il le comportement de sa compagne ? « Pour lui, c'étaient des rumeurs », répond l'accusée. Mais il est vraisemblable que Jean-Baptiste ait été gagné par la lassitude à propos des manèges de sa compagne, bien loin de l'image de la séductrice, entre les trois gardiens du centre pénitentiaire. Ses cheveux bruns encadrent tristement son visage aux lèvres minces.
Elle s'exprime d'une voix faible, mais avec l'étrange assurance de quelqu'un qui ne se soucie pas du regard des autres. Une femme qui ose tout.

http://www.lunion.presse.fr/article/aisne/crime-passionnel-aurelie-etait-rongee-par-la-jalousie

Le « Batman » laonnois relaxé

« Comment avez vous fait pour arriver à son balcon qui est au 5e étage. Vous n'êtes pas Batman ? » En effet, comme l'homme à la barre du tribunal correctionnel de Laon ne s'appelle ni Michael Keaton, ni Val Kimer, ni George Clooney ou encore moins Christian Bale, les différents acteurs ayant endossé le costume de l'homme chauve souris version cinéma, mais pour Frédéric Passefort, l'explication est plus classique : « J'ai escaladé en passant par les balcons
Sauf que la suite de cet exploit d'escalade le conduira au commissariat pour des faits de violences sur son ancienne copine. Et à la barre du tribunal correctionnel de Laon où il a été finalement relaxé au bénéfice du doute. L'histoire est en effet… bizarre.
Comportement trouble
Un, l'homme a bien escaladé la façade de l'immeuble de son ex-copine le 27 juillet dernier, boulevard Brossolette à Laon. Deux, lorsque les policiers arrivent sur les lieux de cet exploit, ils entendent des appels à l'aide et un grand bruit. Puis, lors de l'entrée dans l'appartement, le prévenu, un Ardennais de 32 ans habitant Crépy, se met en garde. La suite sera sans problème toutefois.
En revanche, les histoires relatées par les deux parties sont complètement différentes. Côté victime, l'homme lui a serré le cou et l'a fait tomber. Pour Frédéric Passefort, il était inquiet de l'état de son ex, avec qui il avait passé la soirée chez un tiers. D'où l'escalade nocturne. Il l'aurait trouvée en complet état de… panique.
La substitut du procureur a d'ailleurs commencé de façon qui pouvait espérer une relaxe : « Rien n'est clair dans ce dossier. Les deux faits sont les cris entendus par les policiers et le bruit. Mais il est clair que madame est perturbée .» Elle demanda toutefois 6 mois de prison avec sursis.
Me Gioanni, l'avocat du prévenu amena les derniers points qui feront pencher le tribunal : « Quelques jours après, le père de mon client est venu chercher les affaires de son fils chez cette dame. Elle n'avait plus de trace sur le coup. Plusieurs fois, elle a eu un comportement montrant qu'elle est troublée psychologiquement, se déclarant régulièrement enceinte ou envoyant les pompiers sur de faux sinistres. »
Des arguments décisifs puisque le tribunal n'a pas pris un temps infini pour prononcer cette relaxe.

http://www.lunion.presse.fr/article/aisne/le-batman-laonnois-relaxe

jeudi 11 octobre 2012

Cour d'assises des mineurs Accusé de viol, il est acquitté

«TOUS les débats ont porté sur l'adolescence et les conduites extrêmes », raconte Me Vignon. Cet avocat d'un jeune homme, âgé de 21 ans, accusé de viols, devant la cour d'assises des mineurs a finalement obtenu son acquittement, hier soir, après un délibéré de deux heures et demi.
Les habitués des prétoires savent que la place du ténor de Saint-Quentin est d'habitude sur les bancs des parties civiles, en représentant les victimes, dans les affaires de mœurs.
Un comportement étonnant
Cette fois, lors de ces débats tenus à huis clos depuis jeudi, il a donc assisté l'accusé en tenant compte d'un contexte bien particulier : la relation sexuelle au cœur de l'affaire, se déroule à Etreillers en février 2008. L'accusé est alors âgé de 17 ans et sa partenaire, âgée de 14 ans, célèbre son anniversaire. Bien des participants ont bu plus que de raison.
La jeune fille porte plainte en octobre 2009 après avoir été conseillée par son petit ami.
Mais Me Vignon a démontré que les relations entre l'adolescente, présentée comme abusée, et celui qui était dépeint comme son agresseur sexuel, étaient pourtant sans tension après les faits. D'ailleurs un cliché les présente tous les deux ensemble. Elle lui passe le bras autour des épaules. Une image bien éloignée des rapports habituels entre une victime de viol et son violeur. « Il a toujours dit qu'elle était consentante et il n'a pas suspecté qu'elle ne pouvait pas l'être », précise l'avocat de la défense. Les apparences peuvent toutefois se révéler des pièges selon des psychologues. Des cas de victimes continuant à voir leur violeur existent bel et bien dans une tentative effrénée d'incarner la normalité, de ne pas devenir prisonnières du drame.
L'accusation portée par Ludovic Manteufel, avocat général, représentant la société, ne s'est d'ailleurs pas orientée vers le doute.
Ce magistrat a requis une peine de cinq ans d'emprisonnement dont deux avec sursis. À l'heure du verdict, c'est bien l'incertitude qui a régné après la plaidoirie de Me Tainmont, avocate de la victime, insistant sur sa sincérité et sa souffrance. Mais l'accusé, laissé libre, n'a donc pas été condamné.


http://www.lunion.presse.fr/article/aisne/etreillers-cour-dassises-des-mineurs-accuse-de-viol-il-est-acquitte